Chapitre 4/ L'isolement

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En se réveillant sur le carrelage froid du rez-de-chaussée, Sora avait un mal de tête conséquent, comme si son crâne allait exploser. Ce n'était pas du qu'au choc de sa chute : il avait l'impression d'avoir l'esprit embrouillé, comme si quelque chose l'entraînait dans les bras de Morphée. Il se décida à résister et aperçut, à ce moment-là, la sortie de l'hôpital devant lui.

A ce moment-là, il se rappela de l'incident qui venait d'arriver à l'étage avec Louis-San. Irréaliste, oui... mais surtout dangereux. Et il ne faudrait pas rester une seconde de plus dans cet prison de béton macabre.

D'ailleurs, où était passé Louis-san ?...

Dans ces souvenirs flous, Sora se souvint que Louis-san n'avait pas réussi à passer la porte, et qu'elle avait claquée devant lui. Mais alors, il était resté enfermé avec cette... chose, durant toute sa période d'inconscience ?

Soudain, Sora remarqua d'énormes traces sur le sentier en dehors de l'hôpital partant dans le sens inverse. A l'évidence, il avait réussi à s'enfuir... mais comment avait-il fait pour ne pas l'apercevoir ? Ah, il était sûrement resté dans l'ombre en étant évanoui, et Louis ne l'aurait pas vu en partant... ce serait logique.

Il se lança logiquement et spontanément à la suite des traces de pas de Louis, en espérant qu'ils se retrouvent et qu'aucun ne soit blessé. Sora regretterait qu'il lui arrive quelque chose.

Pourtant, assis inconscient à quelques mètres au dessus de Maxime, Louis-san perdait tout espoir de retrouver un jour Sora.

—————

Errant à travers la forêt sombre, pas à pas, le petit groupe de Dooms, Mary et Deo avançait prudemment, mais fatiguait inlassablement. Les rayons de lune étant cachés par l'épais feuillage, l'équipe resta dans l'obscurité. Mary. possédant la seule lumière du groupe, marchait devant Dooms et Deo, qui restaient calmes malgré la situation désespérante. Mais, décidant qu'il fallait alimenter la conversation tel un feu de bois en hiver (et Dieu sait qu'ils en avaient besoin, d'un feu de bois), Dooms décida de questionner Deo.
-Alors ? Ça va en ce moment ?
-Ouais, la, je kiffe ma life.
-Nan, pas maintenant, je veux dire, vu que tu bosses sur tes cartoons, on te voit plus trop en dehors des vidéos...
-Aaah oui ! Ça va hyper bien ! Spiro aussi va très bien !
-Et Lelay ?
-Qui ça, Lelay ?

Deo la regarda avec insistance et incompréhension, comme si elle venait de lui avouer quelque chose de très étrange. Dooms, elle, demeurait perplexe.

-Ah oui pardon ! Je suis à côté de la plaque, excuse-moi.
-Nan t'inquiète, d'façon j'ai pas l'impression qu'on est dans notre état normal...
-Eh ! Venez voir !

Mary, qui se tenait en avant, leur faisait des grands gestes avant sa main gauche tout en braquant avec sa main droite, munie d'une lampe torche, quelque chose en contrebas.

Un petit campement de deux tentes et un feu de camp éteint se situait en dessous d'eux. A priori, personne ne s'y trouvait.

Mary et Dooms furent les premières à aller jeter un coup d'œil, se laissant glisser sur la petite pente pour constater quelque chose à l'unisson.
Deo : Alors ?
-Personne, Nada, rien.
-Mary : ATTENDEZ ! Venez voir !

Dans la tente de Mary se trouvait une boîte de soin médical accompagné d'un papier froissé et plié en quatre. L'attention du petit groupe se focalisa directement sur le papier.

-Il y a écrit quelque chose ?

-« Heure 48. Fait chier. J'ose pas sortir de la tente. Ça fait 48 putain d'heures que depuis que je suis dans cette forêt, il fait nuit.
Plus de nouvelles de Théo et Marge. On s'était pourtant donné rendez-vous ici, au campement, mais non. Dire qu'Arthur je répond plus depuis un bail ! Lui aussi était parti en repérage, et il avait suivi une lumière, blanche, je sais plus trop quoi.
J'ai réussi à trouver de quoi casser la croûte dans nos réserves, mais je vais pas rester ici éternellement. La lampe torche n'a quasi plus de batterie. Quitte à avoir une chance de m'enfuir quasi inexistante, autant tenter de fuir cette putain de forêt. »

Le trio, après avoir analysé le papier, commença à réfléchir en gardant ses émotions sur le point d'exploser.

-Il y aurait eu d'autres personnes qui seraient venus... mais qui ? Et dans quel but ?
-En tout cas, ils ont vécu la même que nous, avec forêt qui tombe dans le noir.
-Attendez ! Il y a un article dans la boîte de pharmacie !

Deo et Mary, en train de débattre, se retournèrent en direction de Dooms.

-Il raconte quoi ?
-Déjà, il a pas été fait par la même personne... c'est pas le même style d'écriture.
-Lis-le nous.

Dooms prit une grande inspiration et articula le plus possible le long paragraphe recouvrant le bout de papier.

-« SCP numéro 5894 - Dossier :
-Description physique : Forêt de plusieurs hectares contenant une clairière + un hôpital désaffecté.
-Protection : confinement extérieur, lieu abandonné donc pas besoin de sécurité.
-particularités :
-SCP 5894 alterne entre le jour et la nuit à sa guise et fait durer le temps comme il veut à l'intérieur de son périmètre, le but étant de déstabiliser la notion du temps de ses victimes.
-SCP 5894-1 : un bâtiment abandonné sous l'emprise de SCP 5894.
-SCP 5894-2 : ancienne touriste venue dans la forêt. Possède une lumière pour attirer d'autres visiteurs. Aucune personne l'ayant suivie a été retrouvée.

Affaire « Find » : Prisonniers 943, 985 et 801 envoyés sur le lieu de la SCP pour prendre des photos de la SCP 5894. »

Un bout de la feuille contenant une dernière caractéristique d'une « SCP 5894-3 » aurait été barrée au marqueur.

Mary, Dooms et Deo déglutirent en lisant ça. Consciente du danger, Mary expliqua d'une voix oscillante : On est dans une SCP ?... Il-il faut qu'on parte d'ici. Au plus vite. Retrouvons le campement.
-Je prends quand même la trousse de soin.
-Attendez ! Et Sora et Louis ?!

C'est à ce moment-là qu'un cri strident traversa l'intégrale de la forêt, tel un vent froid porteur de nouvelles glaciales...

A SUIVRE...

Perdus : Sora X Dooms True Feelings 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant