CHAPITRE XVI

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Les jours suivants, l'ambiance dans la grande maison Kropp c'était particulièrement dégradée. Remington n'a pas attendu très longtemps avant de dire ce qu'il savait à Sebastian qui s'énerva tout de suite. Depuis, ils passaient leurs journées à s'éviter où à se disputer.
De son côté, Emerson passait de plus en plus de temps chez la psychologue de son frère (la sienne aussi d'ailleurs) pour voir le petit Victor qui commençait sérieusement à s'attacher au batteur. Emerson ne pouvait plus supporter l'ambiance qu'il y avait chez lui, c'était au dessus de ses forces. Voir ses frères se disputer à longueur de journée et s'envoyer des insultes même quand ils n'étaient pas dans la même pièce le fatiguait énormément. Il savait que Sebastian avait un problème, que ceux de Remington ne s'arrangeaient pas en bien, et que les siens semblaient grossir de jour en jour alors qu'il essayait tant bien que mal à retenir ses larmes devant ses frères. Ce qui lui faisait le plus mal était qu'il n'arrivait même plus à leur parler. Sebastian l'ignorait constamment et Remington disait qu'il n'avait pas le temps de lui parler. Et dire qu'il y a à peine quelques jours ils étaient si proches.

Aujourd'hui encore, Emerson frappe à la porte de Melissa Stuarts qui lui ouvrit en lui souriant. Ils se dirent quelques mots avant qu'elle ne l'accompagne dans la chambre de Victor. Quand Emerson pénétra dans la pièce, Victor était allongé par terre, ses yeux gris fixant le plafond. Sa mère se mordit la lèvre et vint le relever lentement pour qu'il aille s'asseoir.

"-Je suis très bien ici maman, dit le garçon avec une petite voix
-Tu vas encore avoir du mal à te relever si je t'aide pas.

Victor tourna la tête vers Emerson qui hocha la tête.

-Je pourrais l'aider si il faut, dit le grand brun
-Non, je.. Je préfère le faire moi-même, fit nerveusement Melissa en prenant son fils dans ses bras pour l'asseoir dans le fauteuil. Victor soupira un peu et laissa sa mère replacer correctement ses jambes. Elle se releva et fit un petit signe de tête à Emerson avant de sortir.

-On dirait qu'elle ne te fait toujours pas confiance, dit doucement le garçon avec une pointe de déception.
-Effectivement.

Emerson s'assit près du fauteuil et regarda Victor.

-Pourquoi t'étais allongé par terre ? Lui demanda le grand brun

Victor roula des yeux pour éviter de le regarder. Il tapota nerveusement ses cuisses avec ses doigts.

-Parce que, répondit-il finalement
-C'est pas une réponse ça, fit Emerson en riant à moitié
-Tu vas te moquer si je te le dis, et de toute manière je veux pas parler de ça.
-Mais-..
-Non.

Emerson haussa les épaules face à la réponse catégorique du garçon et baissa un peu les yeux. Victor tourna à nouveau la tête vers Emerson.

-Tu vas plutôt me dire pourquoi tu as l'air tout triste depuis quelques jours, je pense que c'est plus important.
-Je suis pas triste, dit-il nerveusement
-Je vois bien que si, tu peux pas me mentir là-dessus.

Emerson ne remarqua pas que sa main se mit à trembler. Victor la prit doucement dans la sienne et la serra. Le batteur se mordit la lèvre, se sentant bloqué. Il n'avait pas envie de raconter sa vie à Victor alors qu'il le faisait déjà avec sa mère.

-Je.. Commença Emerson

Il déglutie et sentie toutes ses pensées se bousculées dans sa tête.

-Prend ton temps, le rassura Victor

Emerson hocha la tête. Il regarda un peu autour de lui et commença difficilement:

-Disons que ça se passe mal à la maison.
-Comment ça ?
-Tu sais que je vis encore avec mes frères, et.. Il se passe que Remington a apprit quelque chose sur Sebastian qui ne lui a pas plu du tout, et maintenant ils n'arrêtent pas de se disputer et je peux rien faire pour ça.

Emerson ne pensait pas réussir à tout déballer comme ça, mais au final, il se sentait quand même un peu mieux. Victor hocha lentement la tête et continua de serrer la main d'Emerson.

-Désolé de pas pouvoir t'aider là-dessus, sachant que je n'ai même pas une bonne relation avec ma sœur, mais je pense que tu peux rester ici le temps que tu veux pour que maman puisse t'aider.

Emerson sourit un peu à ses paroles. Il aurait vraiment aimé que ça soit possible. Sans s'en rendre compte, quelques larmes s'échappèrent de ses yeux alors que ses tremblements reprirent.
Victor lâcha la main du grand brun et le prit doucement dans ses bras. Emerson ne bougea pas et sanglota silencieusement dans le creux du cou du garçon. Victor caressa tendrement son dos pendant ce qui semblait être de longues heures tandis qu'Emerson ne voulait clairement plus quitter ces bras qui l'avaient accueillis avec réconfort.

Maladivement MortelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant