La 4ème tâche

La Salle sur Demande

- Mais... mais enfin c'est ridicule ! risposta Hermione. Je... c'est une simple boisson ! Je ne sais même pas préparer du Polynectar, alors...
- Aurais-tu oublié que tu nous en as fait en deuxième année ? demanda Ron.
- Oui... enfin... Non... mais c'est très compliqué et j'ai oublié la recette...
- ÇA SUFFIT, HERMIONE ! cria le sorcier à lunettes. On voit bien que tu racontes n'importe quoi ! Tu n'es pas crédible, tu ne connais même plus la bibliothèque ! Et tu bois du Polynectar !

Hermione parut choquée.

- Tu... je... bon, suivez-moi, dit-elle en se levant.
- Où nous emmènes-tu ? demanda Ron Weasley avec méfiance.
- Suivez-moi, répéta la jeune fille d'un ton plus ferme.

Harry jeta un coup d'oeil à son ami aux cheveux roux, haussa les épaules puis se décida à suivre Hermione. Ron le suivit, sur ses gardes. Ils gravirent  bon nombre d'escaliers et, au bout d'un moment, Ron prit la parole :

- On arrive bientôt ? demanda le roux à bout de souffle.
- Oui, bientôt, répondit Hermione sans jeter un regard à Ron. Nous allons au septième étage.
- Au septième étage ?! s'étrangla Ron. Mais... mais... on n'a pas le droit !
- Et alors ? répliqua Hermione avec agacement. Depuis quand te soucies-tu du règlement de Poudlard ?

Ron ne répondit rien, mais Harry prit le relais :

- Et toi, depuis quand l'enfreins-tu ouvertement ? Ça ne te ressemble pas du tout, Hermione, pas du tout.
- Tais-toi.
- Quoi ? Que... qu'est-ce que tu as dit ?
- LA FERME, POTTER ! hurla la jeune fille, s'attirant les regards de tous les élèves présents. SUIS-MOI ET TAIS-TOI ! ET TOI AUSSI, LE ROUX !

Harry et Ron se regardèrent, horrifiés.

- Tu n'es pas Hermione, souffla Ron.
- Qu'as-tu dit ? demanda la jeune fille d'une voix menaçante.
- Tu n'es pas Hermione ! répéta-t-il. Hermione n'agit jamais comme ça !

Soudain, Hermione s'arrêta, et passa trois fois devant un mur, l'air concentré, impassible. Tout à coup, une porte apparut lentement sur le mur. Hermione l'ouvrit.

- Qu'est-ce que...
- La Salle sur Demande, Weasley, répondit-elle. Espèce de sot, ignorant.

En entrant, Harry et Ron aperçurent avec horreur, ligotée, bayonnée dans un coin de la pièce... Hermione ! La jeune fille se tortiait en tous sens, jetant des regards effarés à l'autre Hermione.

- Hermione ! s'écria Ron. Ne t'inquiète pas, je vais te sortir de là !

Il desserra le bayon sur la bouche de son amie et celle-ci, dès qu'elle put parler, cria :

- Ron, DERRIÈRE TOI !

Trop tard. La fausse Hermione avait déjà prononcé une incantation et Ron s'effondra par terre, inconscient. Harry courut vers le Mangemort pour l'attaquer pas derrière.

- Incarcerem !
- Comment oses-tu essayer de me lancer un maléfice, Potter ! hurla l'imposteur.

Soudain, l'effet du Polynectar sembla se dissiper. Les longs cheveux châtains d'Hermione se changèrent en un rideau de cheveux blonds, presque blancs. Harry le reconnut aussitôt. Lucius Malefoy. Harry sentit une bouffée de rage le submerger. Malefoy sortit de sa poche une baguette noire, une tête de serpent ornant le bout du manche. Il pointa sa baguette sur Hermione. Avant que Harry n'ait pu réagir, il hurla :

- ENDOLORIS !!

Hermione se mit à hurler comme Harry n'avait jamais entendu. Elle semblait vouloir mourir plutôt que de continuer à subir ça.

- Hé oui, Potter, Granger, le Seigneur des Ténèbres est revenu ! Et il te veut, Potter ! Vivant ! Alors, qu'attends-tu pour aller sauver ta Sang-de-Bourbe de petite amie !

Cette fois, c'en était trop. Torturer et insulter Hermione de la sorte, Harry ne put le supporter.

- NE L'APPELLE PAS SANG-DE-BOURBE, ESPÈCE DE LÂCHE ! ALLEZ, BATS TOI, AU LIEU DE T'EN PRENDRE À ELLE ! TUE MOI !
- Oh non, Potter, répondit Malefoy en détournant sa baguette d'Hermione pour faire taire ses hurlements. Je ne te tuerai pas, je laisse au Seigneur des Ténèbres le soin de s'en occuper, sous nos yeux, nous ses fidèles. Décidément, Potter, tu auras vraiment un public jusqu'au bout.

Soudain, une détonation retentit derrière eux. Un trou se forma dans le mur. Dumbledore. Harry se sentit soulagé. Dumbledore passa par l'énorme trou qu'il venait de faire et vint se poster devant Malefoy.

- Lucius, ça faisait longtemps.
- Dumbledore... grinça Malefoy.
- C'est bien moi, Lucius, répondit Dumbledore d'un ton paisible. Comment va votre fils, Lucius ?
- Bien mieux, si l'on vous avait remplacé plus tôt. Plus d'un accident a affecté mon fils, d'une façon ou d'une autre, Dumbledore.
- Oh, c'est bien vrai, Lucius, il s'est passé nombres d'accidents regrettables au sein de Poudlard, répondit le directeur d'un ton triste. Mais il me semble que c'est trois jeunes gens, ajouta-t-il en pointant Harry, Ron et Hermione du doigt, ont vécu plus de choses dramatiques que Drago. N'est-ce pas ? 
- Vous n'imaginez pas comment Drago a pu être traumatisé ! Eux, eux n'ont fait que mettre des bâtons dans les roues au Seigneur des Ténèbres !

Dumbledore sourit.

- Mais, n'est-ce pas une bonne chose, Lucius ? Il me semble que le Seigneur des Ténèbres a apporté à la mort nombres de sorciers et sorcières innocents. 
- Assez discuté, vieux fou, coupa Malefoy. Je vais vous tuer, puis livrer ces trois-là au Seigneur des Ténèbres. Oh, oui, je vais faire ça. Le Seigneur sera très fier de moi, oh oui, très fier... Il me portera dans son coeur.
- Oh, non, Lucius, vous ne me tuerez pas. Pas ce soir, en tous cas. Lord Voldemort ne pourra, hélas, jamais vous porter dans son coeur comme vous dites, simplement parce qu'il en est incapable.
- Le Seigneur des Ténèbres est capable de tout ! aboya furieusement Malefoy. Vous n'êtes que bande de petits obstacles, vous et votre stupide Ordre du Phénix ! Des obstacles que le Seigneur peut défricher quand il le souhaite !

Harry était occupé à défaire discrètement les liens qui serraient les bras et les chevilles d'Hermione. Il chuchotait en même temps quelque chose à l'oreille de ses amis.

- Lorsque j'aurai défait tes liens, Hermione, je vous ferai un signe du pouce, comme ça, expliqua Harry en levant son pouce droit, on lèvera tous nos baguettes et on lancera le sortilège du Saucisson, compris ?
- Compris, acquiesça Hermione.
- Je... je suis pas sûr de réussir... bredouilla Ron.
- Ronald, tu peux le faire, je t'assure ! l'encouragea Hermione.

Elle avait prononcé ces mots un peu trop fort. Lucius Malefoy l'entendit et se retourna.

- Qu'est-ce que vous mijotez, tous les trois ? demanda-t-il d'un ton à la fois menaçant et soupçonneux.
- Que voulez-vous qu'on mijote alors que vous allez nous livrer à Voldemort ? demanda Harry en s'efforçant de prendre un ton neutre.
- Peu importe, vous allez connaître votre mort, de toute façon.

Soudain, Harry leva précipitamment son pouce droit et lui, Ron et Hermione levèrent leurs baguettes.

- PÉTRIFICUS TOTALUS !! hurlèrent-ils. 

Le corps de Malefoy se raidit et il tomba par terre, raide comme un saucisson. Le trio poussa un cri de joie et Dumbledore vint à leur rencontre.

- Bien, bien, je constate que vous avez parfaitement appris vos leçons, c'est très bien, les félicita Dumbledore en les regardant par dessus ses lunettes en demi-lune. Mais, savez-vous cependant comment contrer ce maléfice ?
- Euh... non, monsieur, répondit Harry, mais, avons-nous vraiment besoin de le libérer ? C'est un Mangemort, tout de même.

Dumbledore sourit.

- Harry, Harry, Harry, sa place est à Azkaban, pas pétrifié dans une salle de Poudlard.
- Il a raison, Harry, aprouva Hermione. Professeur Dumbledore, pour contrer le maléfice du Saucisson, il faut soit que l'auteur du maléfice meurt, dans notre cas, que nous mourrions tous les trois, soit que quelqu'un lance un contre-maléfice.
- Tu veux dire que nous devons mourir tous les trois pour que ce déchet aille à Azkaban ?! s'étrangla Ron dont les oreilles devenaient rouges vif.
- Non, Ron, pas forcément, mais sais-tu jeter le contre-maléfice adéquat ?

Ron baissa la tête et fixa le bout de ses chaussures.

- Moi je le connais.