Chapitre 4 : Max, le savant

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          Max est un jeune homme de la vingtaine d'années, ne dépassant pas le mètre soixante, pas très musclé possédant une chevelure noire. Finissant ses études avec trois ans d'avance, il est très intelligent, mais aussi légèrement égocentrique. Il avait tout de même quelques amis –qui le jalousaient, certes, mais c'était mieux que rien-, une famille aisée, bien que le partage d'amour ne soit pas présent, et surtout il avait tout ce dont il avait besoin pour assouvir sa soif de savoir. Il aime apprendre plus que tout au monde, et c'est pour cette raison qu'il n'atteindra pas le monde du travail avant la catastrophe. Mais il en savait à ce moment plus que beaucoup de mondes, ce qui faisait de lui un être particulier. Il en était même conscient et aimait le faire remarquer lorsqu'on le contredisait, ce qui avait pour habitude d'énerver ses interlocuteurs. Son avenir était tout tracé, il allait devenir un grand savant qui marquerait l'histoire. Mais le destin en eut décidé autrement...

          Un jour où une tornade due aux changements climatiques importants a ravagé sa maison ainsi que la ville dans laquelle il résidait, il était seul son laboratoire, qui lui faisait aussi office de chambre et de bureau. Celui-ci étant dans le sous-sol, séparé par des escaliers ainsi qu'une porte coupe-feu du rez-de-chaussée, de simples secousses se firent sentir, l'électricité s'arrêta d'un coup et la radio cessa de fonctionner mais sa chambre ainsi que les escaliers et la porte était presque intacte. Il courut vers la porte pour l'ouvrir et voir la situation dehors mais celle-ci ne s'ouvrait pas. Il avait beau forcer, celle-ci ne semblait pas vouloir s'ouvrir. En effet, des débris avaient coincé l'entrée de l'autre côté. Max savait pertinemment ce qu'il se passait, la radio semblait avoir parlé de catastrophe naturelle dans la zone avant qu'elle ne se coupe, et vu l'état du monde à ce moment, cela semblait normal. Les réserves de nourriture et de bouteilles d'eau étant à côté de sa chambre, il se voyait survivre pendant quelque temps. Il se dit que sortir attendrait, surtout avec les hostilités en ce moment, alors il se mit à tester de nouvelles expériences, à inventer de nouveaux objets. L'ennui se faisait légèrement sentir par moment, mais il lui suffisait de penser à quelque choses pour que de fil en aiguille, il puisse réfléchir pendant des heures, ce qui occupait son temps. Les mois passèrent, une année, deux puis trois ans. La solitude, l'ennui ainsi que le manque de rations se faisaient bien ressentir. De plus, il était fin prêt à partir : Un matériel de combat prêt, une cartographie de la zone avant l'apocalypse qu'il avait fait... Il commença alors à trier les affaires qu'il emporterait, et prépara alors un léger explosif pour ouvrir le passage devant sa porte. Plusieurs jours plus tard, il le plaça sur la porte avant de se décaler et de la laisser exploser. Il prit ses affaires, sortit et lorsqu'il tourna la tête, il vit deux personnes, apparemment abasourdie par l'explosion de la porte et par le fait qu'une personne en soit sortie. Max ne put s'empêcher d'esquisser un sourire en coin. Trouver des survivants dès sa sortie, c'était une sacrée veine !

          Restant tout de même méfiant, il s'approche d'eux, et les salue. Toujours abasourdis, ils vont eux aussi se rapprocher et vont s'enlacer entre eux et crier de joie. Il semble qu'eux aussi ne pensaient pas trouver de survivants ici. Souriant, ils firent un pas en arrière et le plus grand des deux va dire à Max :

— Salut, comment t'appelles-tu ? Moi c'est Henry, et mon frère c'est Sam

Toujours méfiant et en vérifiant qu'ils n'aient pour l'instant rien de suspect, il leur répond donc calmement en levant légèrement la tête, ses interlocuteurs étant plus grands que lui

— Max. Je me prénomme Max. Que faites-vous par ici ?

L'autre frère répondit

— Nous sommes sortis il y a peu, mais ne pensions pas trouver si vite un survivant

Ils ricanèrent tous deux, et Max fit de même. Puis le plus grand des deux frères propose

— On pourrait peut-être former un groupe ? Mieux vaut se serrer les coudes ici...

          L'ex-savant fronce alors les sourcils. Il n'avait pas l'habitude d'accorder sa confiance aussi facilement, mais après tout l'autre marquait un point. Dans un tel monde, il valait mieux de se serrer les coudes. Il acquiesce donc, et les trois traversent la ville. La nuit tomba assez rapidement, et ils s'installèrent dans un bâtiment en ruine, dont les restes ne semblaient pas s'écrouler de sitôt. Ils décidèrent de s'endormir après avoir un petit peu mangé. Le lendemain matin, Henry et Sam n'étaient plus là, ainsi que la nourriture et l'eau de Max. Ayant sorti la nourriture la veille sans la ranger, ils avaient pu la prendre, contrairement au sac contenant ses affaires sur lequel il dormait. Il resta abasourdi, ne comprenant pas leur acte. C'est eux même qui lui avaient dit qu'il valait mieux se serrer les coudes la veille !

— ... {Si ce n'est pas du foutage de gueule...} Pensait-il

Il prit ses affaires, et sans perdre une seule seconde, se met à la recherche d'eau. S'il n'en trouvait pas aujourd'hui ni demain, il sera mort avant d'avoir pu explorer ce monde...

         Voilà maintenant près de seize heures qu'il marchait sous une chaleur étouffante, le déshydratant plus vite que prévu. Usant toutes ses forces pour avancer, il jetait des regards autour de lui, jurant de tous les noms dans sa tête. À plusieurs reprises, il vit des mirages lui donnant de faux espoirs. Dans un chemin de terre, ses paupières s'alourdissant de plus en plus et sa soif augmentant, il s'écroula au sol. Il se mit sur le dos et ferma ses paupières. Il enrageait au fond de lui, ne voulant pas mourir ainsi. Alors qu'il croyait que tout était perdu, il entendit un léger bruit de ruissellement d'eau à sa gauche. Il était sûr que c'était une hallucination mais n'ayant rien à perdre, il rampe jusque derrière les buissons. C'est alors qu'il vit une rivière qui semblait couler à côté de lui depuis quelques minutes ! Sous la fatigue et la soif, il n'avait pas dû l'entendre. Il s'abaissa et but dans celle-ci. Il se sentait revivre. Ayant échappé à la mort de peu, il se fit la promesse que plus jamais on ne se servira de lui comme les deux hommes l'ont fait.

If we surviveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant