Jen's Secret

Chapitre 7

-Qu'est-ce que c'est ? Demanda Karin à James qui cachait quelque chose derrière son dos.

-Rien d'important, assura-t-il.

La jeune femme lui jeta un regard suspicieux. Elle savait qu'il mentait, mais la question était : pourquoi ce mensonge était-il necessaire ?

-Je croyais que l'on devait tout se dire !

James essaya d'éviter son regard puis sortie de derrière son dos le journal. C'était le deuxième qu'il recevait à présent. Quelqu'un d'autre que ces trois anciens camarades de la soirée de Jen savait des choses qu'il n'aurait dû en aucun cas savoir. James ignorait s'il était le seul à avoir reçu ces menaces, mais cela commençait sérieusement à l'inquièter. De plus, le journal qu'il avait reçu aujourd'hui n'était pas celui du jour même mais celui du fameux jour de la disparition de Jen Salvator et encore une fois, une inscription au marqueur rouge était visible: "je connais tous vos secrets" disait-elle.

-Tu es abonné au journal ? Demanda Karin, toujours avec le même ton de méfiance dans sa voix.

Puis soudain le visage de la jeune femme s'éclaira.

-J'ai compris, dit-elle en s'approchant de James, tu ne veux pas que mon père soit au courant sinon il penserait que tu ne te consacre pas assez à ton travail ! Mais ne t'en fais pas James, tu peux lire le journal si tu veux, j'en parlerai à mes parents et ils accepteront.

James poussa un soupire de soulagement. Pendant un instant il eut peur que Karin n'eut découvert son secret.

-Oui, d'accord, dit-il avec un sourire.

Les deux amis restèrent quelques instants à se regarder dans les yeux. Ils se souriaient mais avec une nuance de tristesse, car ils se rappelèrent que leur histoire d'amour n'était dorénavant que du passé... Ils jugèrent bon de ne pas en reparler, mais de toute évidence cela n'aurait guère était utile, car d'un simple regard ils avaient compris le sujet de leur mélancolie.

Karin fut la première à baisser les yeux, puis elle se dirigea vers James pour le prendre dans ses bras. Ce dernier mit une main dans ses cheveux chatain et l'autre dans son dos. Elle sentait tellement bon, cette odeur lui avait manqué.Le jeune homme ferma les yeux pour mieux savourer ce moment mais lutta contre l'envie de l'embrasser car Mr.Birnington pouvait arriver d'un moment à l'autre et s'il les surprenait, cela coûterait cher à James.

Enfin Karin se défit doucement de l'étreinte de ce dernier, puis quitta le salon. Cependant James s'assit dans le canapé puis relu à voix haute "je connais tous vos secrets". Qui pouvait bien être cette personne ? Peut-être était-ce tout simplement quelqu'un qui cherchait à leur faire peur. C'était réussi.

Le jeune homme jeta un coup d'oeil autour de lui, puis eut l'idée d'utiliser le téléphone fixe pour appeler sa soeur. Il composa le numéro puis porta le combiné à son oreille.

-Allô ? Demanda une voix familière.

-Katy, dit James, il faut que je te demande quelque chose.

Il y eut un silence au bout du fil pendant lequel le jeune homme cru que sa soeur venait de raccrocher, mais cette dernière reprit la parole.

-Je sais pourquoi tu m'appelles et oui, j'ai moi aussi reçu les journaux avec les menaces et je pense que les autres aussi.

-Il faudrait reprendre contact avec eux, proposa James.

Cette idée lui faisait un peu peur mais c'était le seul moyen de savoir si c'était une simple blague ou si quelqu'un leur voulait rééllement du mal.

-J'ai eu la même idée que toi, répondit sa soeur, et j'ai pu commencer des recherches. J'ai trouvé l'adresse de Mary Wilson. Elle vit à Londres, à Duke Street dans l'appartement "Raised". Mais je n'ai pas trouvé celle de Tom Anderson. Cependant, tu peux m'aider à chercher car il y a pas mal d'Anderson au Royaume-Uni.

James constata que Katy avait sûrement eu peur elle aussi avec ces menaces. Il aurait pu aller la voir dans sa boutique pour la rassurer et rester auprès d'elle, mais ce dernier était trop fière pour dévoiler son affection à sa soeur.

-Je vais chercher, c'est promis, assura-t-il.

-A plus James, dit-elle.

Le jeune homme raccrocha et se leva du canapé. Il s'était retardé ce matin, et, à l'heure qu'il était, il aurait déjà dû être dans le jardin à s'occuper des plantes des Birnington. James s'apprêtait donc à quitter la pièce lorsqu'il vit le maître de maison adossé à la porte.

-Je vois que tu prends tes aises ici, lui dit-il avec un sourire mauvais.

Monsieur Birnington était un homme de taille moyenne. Il était plus petit que James, mais il terrorrisait tout le monde dans le manoir d'Abbybayle et cela se comprenait surtout quand il vous fixait avec ses deux petits yeux noirs et méchants et ses sourcils brousailleux.

-Non, je...

-Tu n'as pas encore fais ton travail ce matin, tu lis le journal, hier tu regardais la télé et en plus tu trouves le temps de t'asseoir dans le canapé et d'appeler ta soeur !

Mr.B s'approcha de James tout en continuant à le fixer. "Ne baisse pas les yeux" se dit James en serrant les poings.

-Je sais que tu caches quelque chose depuis le début, continua-t-il, et je vais découvrir ce que c'est, crois-moi.

Puis il quitta le salon sans jeter le moindre regard en arrière. James était énervé. Il était obligé de se laisser parler de cette façon par un homme qu'il n'appréciait pas le moins du monde, et tout cela dans le but de garder son travail. Pourtant il était bien ici au manoir, il avait tout ce dont il désirait, on l'hébergeait, on le nourrissait, mais la plupart des membres de la famille le détestait. En plus de tout ça, une chose l'inquiètait: "Mr.B avait-il entendu ma conversation téléphonique ?" se demanda-t-il. Cet homme savait que le jeune homme cachait quelque chose. Mais que savait-il au juste ?