Jen's Secret

Chapitre 8

Cette semaine là, Katy ne s'était jamais autant occupée de la boutique ainsi que des nombreux clients qui y passaient. C'était sûrement une façon de penser à autre chose qu'aux menaces des journaux. Cependant, une partie de son esprit pensait à l'appel téléphonique que James ne lui avait pas encore passé. "Peut-être avait-il oublié de faire des recherches sur l'adresse de Tom Anderson ?" pensa-t-elle tout d'abord, mais peut-être était-il simplement débordé avec tout son travail au manoir des Birnington.

Quand le week-end arriva Katy fut désorientée car elle ne savait pas comment se divertir sans penser à ce qu'il se passait autour d'elle en ce moment. Si elle allumait la télé, elle entendrait parler de Jen et si elle sortait prendre l'air, elle verrait les actus de la presse dans les vitrines. Tout cela la rendait complètement parano ! Elle décida donc d'aller au cinéma voir le dernier film de Ridley Scott, rien de mieux qu'un film d'action pour se changer les idées. Elle se vêtie de son sweet favoris ainsi qu'un simple jean et des baskets, il s'agissait des derniers modèle Nike de sa boutique, puis elle sortie de son appartement.

Dehors il faisait bon, ni trop chaud ni trop froid et cela faisait du bien de prendre un peu l'air, de voir d'autres visages dans la rue, même si Alnwick était une toute petite ville, une des moins peuplées d'Angleterre. Tout en marchant, la jeune femme s'attacha les cheveux en une queue de cheval haute car ceux-ci lui tombaient devant les yeux et la gênaient.

-Kat' ! Cria une voix derrière elle.

Cette dernière se retourna pour voir monsieur Watson, essouflé et courant vers elle comme s'il avait été au marathon. "Oh non pas aujourd'hui !" pensa-t-elle. Il était la dernière personne qu'elle avait envie de voir un dimanche soir, surtout qu'il allait sans aucun doute la retarder pour sa scéance de 18h30.

-Monsieur Watson...

-Je vous ai vu sortir de chez vous, je vois votre maison depuis la fenêtre de ma cuisine.

"Ok, c'est plutôt flippant" pensa Katy en le regardant comme s'il avait eu le visage tailladé ou déformé. Cette dernière savait qu'ils étaient quasiement voisin mais n'était pas au courant que sa maison était visible depuis celle de son patron.

-C'est super, répondit-elle avec un sourire forcé

-Où allez-vous ? Demanda-t-il.

Qu'allait-elle pouvoir répondre ? Si Katy disait la vérité, il voudrait probablement se joindre à elle et la soirée prendrait une tournure totalement différente. Mais en même temps, elle ne voyait pas quel mensonge elle pourrait bien inventer.

-Je vais au cinéma, avoua-t-elle, et je suis assez pressée, je vous laisse car ma scéance va bientôt commencer !

-Vous ne m'invitez pas ?

"Mais quel culot !", cependant il faut dire que la jeune femme s'y attendait tout particulièrement. D'ailleurs elle ne comprenait pas pourquoi il était célibataire avec toutes ces femmes qui lui tournaient autour, ni pourquoi il était tant attiré par elle qui ne se trouvait pas franchement sexy. Puis après tout pourquoi ne pas l'inviter au ciné, cela rattraperait un peu sa vie social désastreuse.

-Alors venez avec moi, proposa-t-elle avec un sourire amical.

Katy n'avait encore jamais vu son patron aussi heureux, pas même lorsqu'ils voyait la boutique pleine à craquer de monde les samedis matins.

Le trajet de la rue Saint James Shibottle jusqu'au cinéma fût un supplice. Monsieur Watson ne dit pas un mot mais n'arrêtait pas de tourner la tête vers la jeune femme pour la regarder de haut en bas. C'était tellement gênant...

-Avez-vous un petit ami ? Demanda-t-il pour rompre le silence.

Katy qui ne s'attendait pas du tout à cette question se mit à rougir. Son patron le vit mais ne s'excusa même pas de son indiscretion, car il voulait obtenir une réponse.

-Non

Une fois de plus, un sourire illumina son visage. Pourquoi Katy n'arrivait-elle pas à être à l'aise avec lui ? Elle avait l'impression que plus le temps passait, plus elle le trouvait désagréable et insolent. Certaines femmes devaient apprécier ce trait de caractère, ce qui était étonnant...

Mais alors que la jeune femme était perdue dans ses pensées, elle sentit la main de monsieur Watson toucher la sienne, mais elle la retira d'un geste brusque. Soudain, le regard de son patron changea et devint noir, il ne la regardait plus comme avant. Ce dernier tenta de renouveler son geste qui fût une fois de plus rejeté. "Il commence à me faire peur", pensa Katy qui s'éloigna un peu de lui.

-J'aime beaucoup le jean que vous portez ce soir, il vous fait de jolie fesses, dit-il en la regardant d'un oeil insolent.

-Ca suffit, je crois que je vais rentrer.

"Quel pervers ! Qu'est-ce qu'il lui prend ?". La jeune femme fit demi-tour d'un pas pressé, sans regarder derrière elle car elle commençait à avoir peur. Son coeur se mit à battre dans sa poitrine et elle sursauta lorsqu'elle vit une main posée sur son épaule, cherchant à la cramponer.

-Où est-ce que tu vas ma belle ?

-Lâchez-moi !

Katy se débattie mais Mr. Watson ne voulait pas la laisser partir. C'était un cauchemar vivant et les alentours étaient déserts, personnes ne pouvait venir l'aider ! Son patron avait beaucoup plus de forces qu'elle et l'attitra contre un mur qui se trouvait derrière eux. Il commença à lui retirer son sweet contre son grès et Katy cria en le repoussant autant qu'elle le pouvait, mais lui ne l'écoutait pas.

-Tu m'as provoqué, espèce de conne, dit-il.

-Au secours ! Hurla vainement la jeune femme.

Un bruit retentit dans les environ et Mr.Watson tourna la tête de crainte que ce ne soit quelqu'un qui passait dans les environs. Katy saisie alors cette occasion pour le frapper d'un coup de genou bien placé qui lui arracha un cri. Il relâcha alors son emprise et la jeune femme se mit à courir comme elle n'avait jamais courru de toute sa vie et en jetant un regard derrière elle, elle constata que son agresseur ne la suivait pas.

Puis soudain, comme elle ne regardait pas devant elle, Katy se heurta dans quelque chose, ou plutôt dans quelqu'un qui se trouvait sur sa route et tomba à terre.