Oria Indrad

12 1 0
                                    


[24novembre de l'an 1924, Dortoir du camp de remise à niveau,6:09]

- LEVEZ-VOUS BANDE DE FAINÉANT!!! C'EST PAS EN SE LEVANT À CETTE HEURE LÀ QUE LA GUERRE VA SE GAGNER TOUTE SEULE!!!! ALLEZ!!! Une, deux!! Une deux!!
Hurle la voix du commandant dans les haut parleur du dortoir.

Je me réveille en sursaut en même temps que mes camarades de dortoir. Je me redresse, sors de la couverture et pose mes pieds sur le sol gelé du dortoir. Le froid ne me dérangeant pas, je me lève et me change rapidement d'un T-shirt blanc et d'un survêtement. J'enfile mes baskets et attache mes longs cheveux Blonds.

Je me fixe dans le miroir presque détruit de la salle de bain du dortoir, observant mes cornes et mes écailles sur mes joues. Mon nom est Oria. Oria Indrad. J'ai 14 ans et j'ai été appelé dans l'armée. Je suis une femme, comme on peut le voir par mes courbes et mon visage. Je suis un demi-dragon. La race la plus vieille du monde. Mes ancêtres étaient des anciens dragons, de vrai dragon! Les années sont passées et les dragons ont fini par savoir devenir des hommes puis me voilà ! Pour représenter ma race, j'ai deux cornes sur mon front et des écailles sur mes joues. J'en suis fière par ailleurs !

Je sors du dortoir et me dirige vers l'extérieur. Le matin, très tôt,l'appel est fait. Les gens s'assurent que personne ne fuit, nous sommes en tant de guerres et nous partirons sur le front dans 5 mois.La peur nous empêche parfois de manger, et les entraînements sont épuisants. On se sent seul ici en plus...

Avant, je n'étais jamais seule. Je vivais seulement avec ma mère en campagne, mais elle ne m'a jamais laisser seule. Quand la lettre à demandé à un membre de ma famille de venir, j'y suis allé. Ma mère s'occupait de la ferme, j'étais un poids et en plus, je n'aurais jamais pu survivre seule. Autant aller se battre que d'imaginer ma mère mourir. Bien sûr, elle a refusé. Mais je suis partie seule, lui laissant une lettre pour m'excuser. Quand la guerre sera finis, je la remercierai pour tous.

L'appel finit, je sors des rangs et me dirige vers le stade quand soudain, on me percute.

- Ahhh! Désolé désolé!! Je n'ai pas regardé où j'allais !
S'excuse une voix d'homme.

Je regarde l'homme qui m'est rentré dedans.Cheveux châtains, peau mate, sourire étincelant, il me sourit à pleine dent avant de me regarder de la tête au pied.

- Je m'appelle Alim! Et toi ma belle ? Demande t-il en me souriant en coin.

- Oria...

- Je vois ! Une fois l'entraînement finis... Il s'approche de mon oreille et me chuchote. Ça te dirai de venir dans mes dortoirs?

Je le fixe blasé tandis qu'il me sourit.

- Je suis lesbienne.

- Ah- D'accord! Encore un coup raté... Murmure t-il

Je m'éclate de rire en entendant ses murmures. Il me sourit tendrement avant de passer un bras autour de mes épaules.

- J'accepte mon échec cher Oria ! Tu voudrais t'entraîner avec moi ?Je suis un peu seul donc...

- Avec plaisir, Alim l'éternel Célib.

- Mais... Je n'aime pas ce surnom...
Bougonne t-il.

Il gonfle ses joues tandis que je rigole de plus belle alors que nous nous dirigeons vers le stade.

Ce jour-là, après 1 mois de solitude, la première personne à m'avoir parlé s'appelait Alim, un vrai coureur de jupon, il voulait juste se faire quelqu'un. En comprenant que les hommes ne m'intéressait pas, il m'a souri, et pour la première fois quelqu'un m'a juste dit "D'accord". Sans me prendre par pitié, sans se moquer, sans être dégoûté. Il est resté lui-même sans me juger.

Alim et moi avons passé des journées ensembles, il respectait ma vie et mon espace et je l'adorais pour ça.


[23décembre de l'an 1924, colline près du camp, 18:36]


J'arrive en courant en haut de la colline essoufflé.

- J'ai gagné! Qu'est-ce que tu vas faire ? M'exclamai-je en souriant.

Je lui souris fièrement, mes poings sur mes hanches en le regardant arrivé.

- Je t'ai laissé gagner bien sûr ! Ce que je vais faire.... Mmh.... Ça!!

Il me saute dessus me faisant tomber. On dévale la colline enneigé en rigolant. Une fois arrivé tout en bas, il se tourne et reste allongé dans la neige comme moi. Nous observons le ciel. Il fait déjà nuit dehors et l'air est glacial.

- Tu penses qu'on va pouvoir rentrer pour Noel ? Me demande t-il l'air pensive.

- Va savoir, je suis pas sûr. On pourrait s'enfuir et ne pas revenir au camp, tu sais.

- Ouais.... Murmure t-il.

Alim ferme les yeux tandis que je lève mes bras en l'air pour attraper un flacon. Il disparaît une fois en contact avec mes gants. Je profite qu'il ferme les yeux pour prendre une boule-de-neige et lui éclater sur la tête. Il jure et se redresse tandis que ses dents claquent entre elles.

- Toi... Tu vas voir ! S'énerve t-il en souriant.

S'en suivit une bataille de boule-de-neige mouvementée.Personne ne gagne au final. Nous avons juste gagné le droit d'être essoufflé et gelé. Alim essaye de parler, mais sa voix reste souvent en suspend à cause de l'essoufflement.

- Eh....Oria....

- C'est moi...


- Merci pour tout...
Dit il sincèrement.

Je le regarde surpris avant de lui sourire.

- C'est à moi de te remercier Alim.

- J'te jure, 1 mois seul, c'était déjà la galère mais 2, j'aurais mouru !


- Wow le français ! Tu parles couramment ? Demandai-je amusé.

- Ouep souvent! Rit-il.

Je pouffe de rire avant de lui sourire. Merci infiniment...


[05 janvier de l'an 1925, terrain extérieur, 10:24]

Ses cheveux roses virevoltaient dans le vent. Personne n'osa parler, ni l'approcher. Son regard perçant rouge nous défiait un par un. Je pensais que moi-même étant une femme, étant petite et étant jeune, j'étais désavantagé.

Mais quand Maria allait sur le milieu du terrain, quand elle défiait chacun des hommes présents et que personne n'osait l'approcher, je la trouvais magnifique. J'étais soulagé qu'une femme si belle, si forte pouvait être au sommet et j'ai fini par l'aimer. Au début, ce n'était pas de l'amour, juste un immense respect puis de l'admiration.

Alors oui, le 3Mai 1925, je lui ai confié ma vie.

Them, Me And UsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant