Comme à chaque soirée, j'écoute sans faire plus attention. Mon esprit finit par divaguer ou il le souhaite, souvent vers la même chose, des terrains sombres et dangereux que j'aimerais explorer, au bord de la mort. Et à d'autres moments, il divague vers une personne et là, je bois pour me détacher de sa possession de mon esprit, puis je n'ai plus conscience de ce que je fais.
Le groupe arrive petit à petit, la dernière personne à arriver est celle qui me tourmente. Quand je me tourne pour l'apercevoir sur le palier, je suis une nouvelle fois blessée.
– Salut vous, je ne savais pas que vous veniez ensemble.
– On est simplement arrivés en même temps, c'est tout.Il pose ses yeux sur moi comme s'il me parlait personnellement mais je l'ignore et termine mon verre cul-sec, déjà bien éméchée. On reste à l'appart' pendant plusieurs heures, à boire et discuter avant de se mettre en route. On prend le métro pour se rendre à cette fête qui a lieu en périphérie de la ville.
– Reste avec moi.
– Pour te voir t'amuser avec d'autres, non merci. A mon tour de m'éclater.Je bois un nombre incalculable de verres, qui s'enchainent les uns après les autres à une rapidité folle, jusqu'à celui qui me traine jusque dehors pour vomir. En reprenant un peu mes esprits, je me mets à pleurer, seule, au fond du jardin, tant tout est douloureux. Un main se pose sur mon épaule et je sursaute. Felix est debout devant moi, un verre d'eau à la main. Il passe une main autour de ma taille et m'aide à me relever.
– Je veux rentrer, je dis vaseuse.
– Je t'avais dit de ne pas y aller. Je voulais passer la soirée seul avec toi.
– Je ne supporte plus tout ça Felix.Il me tend le verre et je le bois d'une traite, la gorge en feu.
– C'est toi qui passe ton temps à me rejeter.
– Parce que je te connais. Je te vois, tu fais des choses que tu ne penses pas mal mais qui me blessent plus que tu ne le penses.
– Rentre avec moi, s'il te plait.N'ayant plus la force de me battre, et voulant absolument quitter cette soirée, je hoche la tête et me laisse trainer. Sur le chemin du retour, les routes sont vides, par cette heure bien tardive. On décide de rentrer à pied.
Nous marchons côte à côte sans rien dire, tandis que j'inspire à plein poumon l'air frais et agréable de la nuit. Il marche, les mains dans les poches, et sans se tourner, il me dit:
– Je veux t'embrasser.
Mon coeur chavire.
– Je ne vais pas refuser.
Il s'arrête et je l'imite. Il se place devant moi et je relève les yeux.
– Je veux t'embrasser pour de vrai, laisse-moi faire, ferme les yeux.
J'obéis et tends les lèvres, haletante. Je sens son souffle chaud, ses lèvres frôler les miennes et ses cheveux chatouiller mon front. Il les pose avec douceur sur les miennes, longuement, en me serrant un peu plus contre lui et je fonds dans ses bras, fiévreuse. Je monte mes mains jusqu'à sa masse épaisse de cheveux et frissonne tandis qu'une goutte s'échappe de mon oeil et roule le long de ma joue.
Probablement la pluie qui fait son grand retour...
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etat limite
Randomparfois, l'amour nous rend plus malade que nous le sommes déjà. lorsque tout devient synonyme de souffrance, s'en prendre aux autres est la seule solution pour se protéger. aimer souffrir et faire souffrir.