IV

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– Je ne veux que tu cesses de m'embrasser.
– Je ne le ferais pas tant que tu ne m'arrêteras pas.
– Alors on risque de mourir les lèvres collées.
– Ca me va.

On est là, chez lui, tous les deux, l'alcool fait encore effet mais je me sens incroyablement bien et reposée, dans ses draps, dans ses bras.

Il est chaud, je pourrais m'assoupir facilement s'il me serrait un peu plus contre lui. Je calerais ma respiration à la sienne et je poserais une oreille sur ton torse, pour écouter cette douce mélodie cardiaque.

Il effleure gentiment ma peau du bout des doigts et je ne peux m'empêcher de frissonner. Il se place au-dessus de moi, innocemment et pose sa main à mon cou. Il me serre dans sa main et attrape violemment mes lèvres, m'embrassant avec fureur.

– Tu sais que tu es à moi, n'est-ce pas ? Il plonge son regard glacial dans le mien.
– Depuis toujours.
– Aime-moi.
–Je t'aime déjà. Je réponds sans hésitation.
– Autant que je t'aime.
– Bien plus même, tu n'en as pas idée. C'est douloureux.

Il plante ses iris claires dans les miennes et je détourne vite le regard, bien trop perturbée. On se rend compte que tout passe par ses yeux, quand on le connait intimement. On peut y voir si loin que l'on risque en permanence d'y sombrer.

Félix n'est pas un garçon de nature à montrer ce qu'il ressent vraiment mais moi et moi seule sait qui il est vraiment. Je sais ce à quoi il pense sans qu'il n'est besoin de dire quoi que ce soit.

– Dis-le Félix.
– Je te veux toi, et seulement toi, tout entière, rien qu'à moi. J'ai besoin de te sentir, de te toucher, de t'avoir prêt de moi, de t'écouter gémir et chanter.
– Je suis toute à toi, prends-moi.

Il fait sombre dans la pièce, la nuit se lève rapidement. Dans des gestes délicats mais pressés, il me déshabille complètement. Ses doigts glissent sur ma peau sans manquer aucune zone. Son souffle, lourd, s'abat sur ma poitrine et je soupire d'aise. Je m'accroche désespérément à lui, quand le désir devient bien trop difficile à soutenir. C'est comme il sait si bien le faire qu'il s'empare de tout mon être. Je fonds dans ses bras, en m'enfonçant un peu plus dans les draps. Je me retiens de sombrer et gémis en mordant sévèrement mon poing. Il attrape mes mains et les coince derrière ma tête.

– Ne te retiens pas, c'est bien meilleur.

Je l'attire contre moi pour me cacher dans son épaule. Je dépose des baisers dans son cou, le mord par moment et frissonne lorsqu'il gémit. Le désir est grandissant, il accroche mes hanches tandis que je tire ses cheveux, nous chantons ensemble, de cet acte torride. Il déguste encore un moment ma peau, avant de s'allonger à mes côtés et de me serrer contre lui. Subitement, il attrape mon poignet et me lance un regard furieux.

– Arrête ça, je ne supporte pas.

etat limiteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant