American Dream ( En Pause)

chapitre 2 Isaura

Je me regarde dans la glace, satisfaite de mon apparence pour mon premier jour de travail. Mes longs cheveux raides sont attachés en une queue de cheval haute et je suis légèrement maquillée avec un smoky-eyes, de manière à  mettre en valeur mon regard,  lui offrant ainsi plus d'intensité. Pour l'occasion, j'ai choisi de rester dans le classique niveau vêtements. Je porte un pantalon tailleur noir, un chemisier sans manche en soie beige et comme je ne suis pas très grande, un mètre soixante, j'ai mis une de mes paires d'escarpins à talons aiguilles préférées, me permettant alors de gagner quelques centimètres de plus.

Habituellement, c'est ma meilleur amie qui s'occupe de ma garde-robe et de m'habiller. C'est elle, la fashion victime à la pointe de la mode, ce que je n'ai jamais été. À vrai dire, pendant des années, que ce soit quand je vivais encore avec ma famille ou après, je n'en avais pas les moyens, et honnêtement, j'avais des soucis bien plus importants à gérer que celui de m'occuper de celle-ci et de mon apparence.

Aujourd'hui c'est différent. Tout d'abord je gagne très bien ma vie, on peut même dire que professionnellement j'ai réussi mon rêve américain, mais pas sans avoir perdu une partie de mon innocence et de ma naïveté en chemin. Ensuite, au vu de mon métier et le poste que je vais occuper, je me dois d'être impeccable, donnant une image sérieuse et professionnelle étant donné que je suis assez jeune pour ce dernier.

Au départ, quand je suis arrivée à Harvard, je voulais faire des études dans le but de devenir avocate spécialisée dans le droit de l'émigration, pour venir en aide aux immigrés qui ont peu ou pas les moyens, comme moi et ma famille par le passé, à obtenir la fameuse Green Card (carte verte/ visa américain).

Mais alors que j'étais au plus mal, sur le point d'abandonner ce pourquoi j'avais tant travaillé depuis le décès de ma mère, ne sachant pas comment j'allais pouvoir m'en sortir financièrement et psychologiquement avec ce qu'il venait de m'arriver, ma route a croisé celle de Laney, devenue une sœur, ma sœur de cœur et ma meilleure amie.

Elle m'a apporté son soutien, son aide ainsi que sa famille, qui n'est d'autre que la famille McClatchy. Le père de ma meilleure amie est Kevin McClatchy, président du conseil d'administration de la compagnie de presse du même nom, cinquième génération de l'empire familial fondée en 1857, à Sacramento en Californie.

A travers eux, j'ai découvert l'envers du décor du milieu journalistique et de la presse écrite. Étant toujours avide d'informations dans divers domaines, je me suis passionnée pour l'enquête à mener, afin d'ecrire un bon article. De sa rédaction jusqu'à ce qu'il soit finalisé et publié. Voilà comment j'ai finalement changé de cursus pour suivre une licence en communication et journalisme pendant 4 ans, en plus de mon année perdue, du fait de mes soucis personnels.

Même avec leur aide, j'ai dû travailler deux fois plus. Cela n'a pas été facile. Plusieurs fois, j'ai été à bout de forces physiquement et moralement. Mais je n'ai eu d'autre choix que de me relever, puisant de la force au plus profond de mon être avec rage, me servant de mon chagrin et de ma colère envers ceux qui m'ont trahie, blessée, mais aussi dans l'amour, voulant réussir pour avoir un meilleur avenir et leur faire un beau fuck !!

J'ai réussi au-delà de mes espérances. J'ai intégrée un quotidien de la presse-écrite à Washington en tant que journaliste, appartenant au groupe du père de ma meilleure amie. J'ai commencé au bas de l'échelle, tout en écrivant des articles en free-lance dont le sujet me plaisait et en les proposant à d'autres journaux de presse écrite à travers le pays.

Pendant cinq ans j'ai mené ma petite barque. Grimpant dans le métier, me faisant un nom et une réputation. Puis j'ai rédigé un article, L'ARTICLE ! Celui dont le sujet me tenait à cœur et qui est, sans l'ombre d'un doute, celui qui a propulsé ma carrière au sommet en concrétisant et reconnaissant aux yeux du monde mon talent.