Chapitre 2

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PDV Lanterne

Dimanche 12 juin 1960, 12h30, Longeverne.

La messe vient de se terminer, j'attends Raphael à la sortie de l'église en compagnie d'Octavie. On parle toutes les deux sous les regards insistants des autres filles.

-Camille te lance des regards noirs, c'est impressionnant! Me dit Octavie en se décalant légèrement vers la gauche pour mieux les voir.

-Pourquoi elle le ferait ? Je ne lui ai rien dit ou fait. J'enlève le foulard de mes cheveux et le pose sur le muret à côté de moi.

-Peut-être qu'elle t'a vue arriver avec Lebrac.

-Oui, mais je ne vois pas pourquoi elle me regarderait comme ça, pour autant.

-Elle est jalouse tu penses ? Me dit une Octavie songeuse

-Jalouse ? Jalouse de quoi ?

-De ta relation avec Lebrac, tu ne penses pas ?

-Mais il n'y a rien entre lui et moi.

-Oui, pour l'instant. Me dit-elle sur un ton narquois.

-Octavie ! Elle m'énerve avec ses insinuations.

-Quoi, il te plait non ? Alors pourquoi pas ?

-Oui il est mignon, mais t'as oublié que c'est le meilleur ami de mon frère ?

-Tout problème a sa solution ma belle tu sais.

-Oui, oui. Dis-je en roulant des yeux

A ce moment-là les garçons reviennent de derrière l'église, après leur fameuse « réunion d'après messe ». Octavie part rejoindre Camus. Ils sont mignons tous les deux. Perdue dans mes pensées j'en fus sortie par la voix de quelqu'un.

-He ! Lanterne ! Je me tourne vers la voix. Si t'as encore besoin de mes services n'hésite pas à venir me voir.

-Oui ne t'inquiète pas, mais Lebrac n'oublie pas que les rêves c'est la nuit hein !

-Hum non pas que. Dit-il en croisant les bras, je roule des yeux, il veut partir sur une discussion existentielle, il n'y a pas de soucis. Il reprend la parole. Ah oui aussi, si tu veux récupérer ton foulard, t'attends Raph pour qu'il vienne le chercher à ta place ou c'est toi qui vient ? Il lève son bras droit, mon foulard est attaché à son poignet.

L'enflure. Il l'a pris dans mon dos. Je laisse tomber la discussion existentielle. Je me lève et commence à marcher dans sa direction.

-Ce n'est pas toi qui disait que pour un combat à l'improviste, un garçon devrait me protéger ? Hors, là c'est toi qui provoque le combat, donc je devrais appeler Raphael. Je viens de marquer un point et il le sait très bien. Avec un sourire triomphant accroché aux lèvres, j'arrive à sa hauteur.

-Tu penses vraiment t'en tirer comme ça ? Me dit-il

-Oui totalement. Je lui réponds avec un air sûr de moi.

-Et bien tu te trompes, ma chère Lanterne. Avec un sourire narquois, il commence à reculer. Pour au final partir en courant, en direction de chez nous.

-Lebrac, je t'interdis ! LEBRAC !!! Trop tard il a déjà pris le virage. Il est pénible quand il s'y met.

-Lanterne, pourquoi Lebrac vient de partir en courant ? C'est Grangibus qui venait de parler, il était derrière moi suivi de près par Camus, Octavie, Tigibus, La Crique, Bacaillé et le reste de la bande. Je peux répondre quoi à ça ? Je dis la vérité ou pas ? Bon je vais opter pour une vérité modifiée.

Un amour au front; La guerre des boutonsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant