Chapitre 4

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PDV Lanterne

Lundi 13 juin 1960, école de Longeverne 10h23.

Je suis en classe en train d'écouter le cours sur la monarchie absolue de madame Monier. Madame Monier est une petite femme aux cheveux noirs. Avec son regard d'institutrice sévère elle encadre parfaitement notre classe. Elle a beaucoup d'autorité et elle sait se faire respecter, pour vous dire une des punitions pour les garçons, en plus des heures de retenue et des lignes, c'est une heure de cours avec madame Monier. Et bizarrement après cette heure en notre compagnie on n'entend plus parler du garçon pendant quelques temps.

-Ecrivez sur vos cahiers ce que je vais écrire au tableau. Dit Mme Monier. Elle cherche des craies sur son bureau. Il semblerait que je n'ai plus qu'une seule craie. Hum mademoiselle Brillac, allez demander une boite de craies de toutes sortes à monsieur Merlin.

-Oui madame. Dis-je en me levant.

Je sors de la classe, traverse la cour et passe la ligne de séparation. Oui il y a une classe de fille et une classe de garçon ; c'est pareil pour la cour de récré il y a un côté fille et un côté garçon. Pour une fille aller dans la classe des garçons pour travailler ça veut dire, qu'on se comporte comme un garçon ; pour faire court c'est la honte. Heureusement pour moi j'ai beau avoir le comportement d'un garçon dans la vie de tous les jours, à l'école c'est tout l'inverse. J'ai de bonnes notes, j'écoute en classe, je rends tous mes travaux à temps et j'aide même mes camarades. Je suis studieuse ; pour ne pas dire première de la classe. Et je pense que c'est une des raisons pour laquelle les autres filles ne m'apprécient pas. Quand je parle des autres filles je vise surtout Camille, ma rivale de toujours ; depuis notre entrée à l'école on se dispute le titre de première de la classe. Et apparemment depuis peu on se dispute Lebrac. Mais revenons au moment présent, je toque à la porte de la classe de monsieur Merlin.

-Entrez ! Dit monsieur Merlin. J'ouvre la porte, tous les élèves sont debout et me regardent étonnés.

-Asseyez-vous. Dit le professeur. Mademoiselle Brillac, bonjour que voulez-vous ?

-Bonjour monsieur Merlin, madame Monier m'envoie chercher une boite de craies pour son tableau. C'est très gênant ils me regardent tous les yeux écarquillés, à croire qu'ils n'ont jamais vu de fille.

- Il n'y a pas de soucis, les craies sont sur l'étagère à côté de monsieur Lebrac. Allez en prendre une. Me renseigne monsieur Merlin.

-Merci. Je me dirige vers l'étagère sous le regard de tout le monde. Mais surtout sous le regard instant de Lebrac. Dans mon esprit je supplie monsieur Merlin de reprendre son cours, pour ne plus me sentir observée. A ma grande surprise ce n'est pas monsieur Merlin qui va venir à mon secours mais une voix provenant de dehors.

-Viens on va lui tirer les oreilles ! Dit une voix d'homme. La porte s'ouvre sans la permission du professeur. Les garçons se lèvent.

-Dis-moi qui sont les auteurs. Dit l'homme, qui tient un de ses élèves par l'oreille. Bien évidemment tout le monde dans cette pièce a reconnu le professeur mais surtout son élève. Les deux sont recouverts d'encre, un sourire s'affiche sur mon visage.

-J'sais pas. Dit l'élève. Pour toute réponse son professeur le frappe à l'arrière de la tête, ce qui a pour effet de faire rire les garçons, moi y compris.

-Tiens ça t'apprendra à faire bonne mesure. Lui dit son professeur.

-Non, non restez assis ce n'est que Monsieur Labru. Dit le professeur de Longeverne pour se faire remarquer par son collègue. Monsieur Labru.

Un amour au front; La guerre des boutonsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant