Océane
Je suis assise sur le canapé, ma petite Coralie contre moi, qui tète tranquillement. Fleuriane, ma cadette de 3 ans, me regarde avec des yeux brillants, remplis de curiosité. Elle veut tout comprendre, tout savoir, et je suis là, avec elle, dans ce cocon de douceur. Je souris en la voyant grandir si vite. À côté d'elle, Joshua, mon aîné de 6 ans, est plongé dans sa tablette, complètement absorbé.
Je regarde autour de moi, un sentiment de sérénité m'envahit. Je suis chez moi, dans cette belle maison, entourée de mes enfants. Tout semble parfait. La pièce est remplie de lumière, les meubles sont confortables et accueillants, et les photos accrochées aux murs témoignent des moments heureux de ma vie. Je m'arrête devant l'une d'elles. Rose et moi, toutes les deux souriantes, enlacées comme seules les amies de cœur peuvent l'être. Elle est enceinte sur la photo, et je me sens soudainement remplie d'une chaleur bienveillante. Je tourne la tête, et une autre photo me capte. C'est Rose, en robe de mariée. Elle est magnifique, radieuse. Un bonheur simple mais profond dans son sourire. Puis je remarque une autre photo. C'est moi, en robe de mariée, seule sur l'image. Je suis rayonnante, épanouie, heureuse. Mais il n'y a personne à mes côtés. Aucun homme. Pourquoi ? Qui est ce mari que je n'ai pas vu ? Pourquoi cette absence dans cette photo, ce vide qui m'échappe ?
Une petite voix me tire de mes pensées.
— Ça fait mal, maman ?
Je tourne doucement la tête vers Fleuriane, mon sourire doux, rassurant.
— Non, ma puce, c'est rien. Elle boit tranquillement. Joshua va prendre sa douche maintenant.
Je finis de nourrir Coralie, lui essuie délicatement la bouche et lui dépose un baiser sur le front avant de lui faire faire son petit rot. Je regarde par la fenêtre. Le ciel commence à se parer des teintes orangées du soir. La nuit approche, et je me sens apaisée. Tout est tranquille, tout est parfait. Mais un bruit de pas me fait tourner la tête. Une femme s'approche.
— Madame, dois-je mettre la petite au lit ? Le dîner sera bientôt prêt et Monsieur sera bientôt de retour.
Je lui souris et lui tend Coralie. Puis je me lève pour aller chercher Joshua, pour qu'il prenne sa douche.
Tout le monde est réuni devant la télé maintenant, attendant le retour de leur père. Je m'installe avec eux sur le canapé, un ordinateur portable sur les genoux. Je commence à écrire, mes doigts dansent sur le clavier. Je suis concentrée, mais j'entends mon fils, curieux.
— Dis, maman, tu vas encore sortir un livre ? Tata Rosy a dit que ton dernier livre avait fait un carton !
Je me mets à rire, touchée par la fierté dans sa voix. Je pose mon ordinateur sur la table basse, et je le prends dans mes bras pour lui faire des chatouilles. Il rigole aux éclats, et Fleuriane se joint à nous, cherchant à rire autant que son frère. Je les serre contre moi, mon cœur débordant de bonheur. Je suis si bien ici, chez moi, avec ma famille.
Soudain, j'entends la porte s'ouvrir, et le bruit de petites mains qui tapent contre le canapé. Les enfants sautent joyeusement du canapé, courant vers quelqu'un. Ils crient tous ensemble, excités.
— Papa ! Papa !
Je lève les yeux. Je veux voir qui c'est. Je veux voir cet homme avec qui je vais passer ma vie. Je veux voir son visage, le découvrir. Mais avant même que je puisse apercevoir cette silhouette, j'entends une voix, douce mais ferme, qui résonne dans ma tête, dans mon cœur.
— Tu dois faire un choix, Océane. Si tu veux cette vie-là, celle que tu vois devant toi. Si tu veux savoir qui est l'homme de ton rêve, alors vis et fais en sorte que cette vie devienne la tienne. Sinon... viens à moi.
Ma gorge se serre. Je veux savoir, je veux voir. Je me tourne à nouveau vers la porte, mais je n'aperçois toujours pas celui qui est censé être là, avec nous. Je tends l'oreille, la voix de mon mari résonne au loin, un peu étouffée, mais pleine de tendresse.
— Alors, ma puce, ta journée ?
Je ne le vois toujours pas. Je veux le voir. Je veux savoir qui il est. Mais, au lieu de cela, je sens une douleur douce, familière, comme une caresse glacée sur ma peau. Une présence qui me tire en arrière, une séparation que je ne peux éviter. Et tout à coup, tout devient flou.
Je sens une sensation étrange, une sorte de chute douce, comme si mon corps se détachait de cet instant. La pièce, la famille, tout disparaît autour de moi. Et je me réveille.
Je rouvre les yeux.
Les images s'évanouissent en un souffle. Je suis dans l'obscurité, seule, avec une seule vérité qui m'envahit : la voix d'Oliver, mon ange, qui m'accompagne depuis tout ce temps. Il me parle, même dans ce rêve.
— Bon choix, mon Océane... Adieu.
Un frisson parcourt mon corps alors que je tente de comprendre. Mais il est trop tard.
— Elle s'est réveillée !
Une larme roule lentement le long de ma joue. C'est tout ce qui reste de lui. Tout ce qui reste de ce rêve. Et au fond, je sais, je sais que ce n'était pas un simple rêve. C'était un message. Un adieu. Un dernier souffle d'amour.
Adieu, mon Oliver.
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Seule, tome 2 : Ils veulent que je réaprenne a vivre !
RomantikMon histoire ne se termine pas dans un drame absolu. Elle est loin d'être achevée. Après tout l'enfer que j'ai traversé, je dois désormais réapprendre à vivre. C'est, malheureusement, un nouveau combat que je dois mener... mon combat.