Le Discour Du Général

8 0 0
                                    

Nous sommes le 3 mai 1769. Je suis sous le commandement direct du Général Pascal Paoli à Murato. En face Borgo est défendu par  Rafaelli, et Serpentini se trouve entre les troupes du Général et celle de Rafaelli, tandis que les troupes de Grimaldi, elles, sont juste devant les villages de Lama et Urtaca. Nous avons également des troupes derrière, en défense devant Lento, Gaffarie à Ponte-Leccia ainsi qu'une compagnie de Prussiens et de Suisses. En face, les français contrôle Oletta avec le Compte de Vaux, Biguglia sur le flan gauche français est tenu par Marbeuf et à Saint-Pietro-di-Tenda, sur le flan droit français, est tenu par le colonel d'Arcambat.

Le Général, tiens à faire un discours et monte sur un chariot afin d'être vue et entendu par tous:

"Braves Corses, courageuse jeunesse, mes chers et généreux compatriotes !

Toutes les Nations qui furent zélées pour leur liberté, comme l'est la nôtre, éprouvèrent des vicissitudes qui ont éternisé leur nom. On a que des peuples, non moins courageux, non moins puissants que nous, ont détruit la haine et fait échouer par leur fermeté les desseins démesurés de leur ennemis. Si pour maintenir la liberté, il ne fallait rien de plus que de désirer, certainement tout le monde en jouirait. Mais ce précieux joyau ne peut s'acquérir que par la vertu et le courage qui font triompher de tous les obstacles. La condition et les prérogatives d'un peuple libre sont trop considérables pour pouvoir en donner une juste idée ; aussi sont-elles l'objet de l'étonnement et de l'envie de tous les hommes. Maintenant, intrépide jeunesse, voici le moment le plus critique.

Si nous ne nous forçons de braver le danger qui nous menace, c'est fait de notre réputation et de notre liberté. En vain jusqu'à ce jour nous nous sommes consolés par la considération de notre héroïsme. En vain nos ancêtres et nos chefs se sont donné tant de pénibles soins ; en vain ils ont répandu tant de sang d'une manière si glorieuse. Non, fameux et magnanimes défenseurs, qui avez sacrifié votre vie pour nous obtenir et conserver notre liberté, ne craignez pas que vos descendants vous fassent rougir de honte. Ils sont fermement résolus de suivre vos glorieuses traces, et de mourir plutôt que de porter le joug.

On nous fait craindre d'avoir à mesurer nos armes contre celles des Français; c'est ce que nous ne pouvons nous imaginer. Jamais nous ne croirons que le Roi Très Chrétien, après avoir été médiateur dans notre différend avec les Génois, devienne aujourd'hui notre ennemi, et que Sa Majesté s'unisse assez étroitement à la République de Gênes pour vouloir soumettre un peuple également libre et plein de grandeur âme.

Néanmoins, au cas que la chose fût aussi réelle qu'elle parait être, et que le plus grand des monarques du monde s'armât pour faire la guerre à une nation si faible et si peu nombreuse, nous devons tout espérer de notre courage. Persistons fermement dans la généreuse résolution de vivre et de mourir indépendants. Ce discours ne s'adresse point aux âmes lâches et timides. S'il s'en trouvait de telles parmi nous, nous les renoncerions pour nos compatriotes.

Tous les dignes Corses sont animés du plus beau feu, du plus intrépide courage, du zèle le plus ardent pour la liberté. Je compte autant de héros que de Corses. Voici l'occasion de vous montrer dignes de vous. Des troupes étrangères ont débarqué sur nos côtes pour risquer leur vie en sauveur d'une République tyrannique. Craindrions-nous de sacrifier la nôtre pour notre liberté et notre conservation.
Généreuse jeunesse, chacun de nous est convaincu qu'il ne peut survivre à la perte de là liberté, à la ruine de la patrie. Jurons tous de défendre l'une et l'autre jusqu'à la dernière goutte de notre sang. Il n'est pas aisé de vaincre un peuple libre, et rien n'est impossible aux âmes nobles et magnanimes."

Le discours de Général nous donne à tous la rage de vaincre, l'envie de défendre notre liberté et notre territoire, notre République ! Par ces mots, Pascal Paoli empli nos cœur d'un courage mystérieux qui n'existe que chez les hommes libres ayant la menace de l'exclavage sur leurs épaules. Après ces mots, chacun retourne à sa tente, chacun prépare son fusil et son équipement. Cette bataille sera décisif quant à l'avenir de notre nation et tout le monde le sais, on ne peut pas perdre cette bataille qui arrive à grand pas !

Ponte-Novu, la bataille de La LibertéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant