J'ai treize ans,
Mes pieds s'enfoncent dans le sable fin, mes cheveux dansent au rythme du vent. L'étendue d'eau qui se dresse devant mes yeux me paraît immense. Elle se soulève, entraînant des vagues de la taille d'immeubles. Et je me sens si petite.
Une grain de sable infime et insignifiant. Un grain de sable impuissant face aux forces de la nature. Mais pour la première fois depuis longtemps, je suis un grain de sable heureux.
La tempête est passée, mon monde s'est bousculé mais on est resté soudés. Trois grains de sable accrochés entre eux. Perdus ensemble.
Ma mère rie, mon père l'attrape par la taille et l'embrasse. Ils me prennent par la main et me font tournoyer au dessus de l'eau.
Je cours, je crie de joie, je danse.
Jamais je n'ai ressenti cette lueur de bonheur dans mon estomac, dans ma gorge, dans mon cœur. Et je veux une chose. Une seule. Que cet instant reste figé dans le temps, qu'il ne s'arrête jamais.
Parce qu'après avoir goûté au bonheur, on ne veut pas y renoncer. On veut s'y accrocher très fort. Ne jamais le lâcher.
Le téléphone sonne.
- Monsieur Churdet ?
Mais il n'a suffit que d'un coup de téléphone. Une minuscule action qui parvient pourtant à séparer les grains de sable.
À détruire mon bonheur.
À détruire trois vies.
Ma mère pleure, mon père frappe. Je reste immobile. Interdite face à ce que mes yeux voient, et ce que mon cœur sent. Cette lueur est partie plus vite qu'elle est arrivée.
Son départ laisse un écho glacial. Comme une sinistre épave de ce qu'était sa présence.
Avec le temps j'ai appris à ignorer cet écho. Il n'est jamais parti, pourtant. Il reste en moi et me ronge de l'intérieur.
•~•~•~•~•
J'emplis mes poumons d'une bouffée d'air fraîche. Le froid glace mon visage et j'enfonce mon bonnet sur ma tête.
La brise d'hiver accompagne mes doutes.
̴I̴̴l̴̴s̴ ̴n̴̴e̴ ̴v̴̴i̴̴e̴̴n̴̴d̴̴r̴̴o̴̴n̴̴t̴ ̴p̴̴a̴̴s̴
La rue déserte me semble glauque. Seule, dans le froid, je suis comme une âme errant dans une ville fantôme. J'attends des personnes qui ne viendront sûrement jamais.
Mon plan qui me paraissait si fou la veille n'est à présent qu'une illusion enfantine. Rien ne se passe comme dans les films, comme dans les livres.
Mes rêves demeurent incompris face à ceux des autres. Trop fous, ou bien trop stupides. Une désir pathétique et débile.
̴À̴ ̴m̴̴o̴̴n̴ ̴i̴̴m̴̴a̴̴g̴̴e̴
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Uɳ Aɾƈ-ҽɳ-ƈιҽʅ ԃҽɾɾιèɾҽ ʅҽʂ ɳυαɠҽʂ
أدب المراهقينD̴e̴s̴ ̴l̴a̴r̴m̴e̴s̴ ̴c̴o̴u̴l̴e̴n̴t̴ ̴s̴u̴r̴ ̴m̴e̴s̴ ̴j̴o̴u̴e̴s̴.̴ Je ne ressens plus rien. M̴o̴n̴ ̴c̴œ̴u̴r̴ ̴s̴e̴ ̴d̴é̴c̴h̴i̴r̴e. Je suis devenue immunisée, M̴o̴n̴ ̴â̴m̴e̴ ̴s̴e̴ ̴b̴r̴i̴s̴e̴ Plus rien ne peux m'atteindre. C̴e̴ ̴n̴'̴e̴s̴t̴ ̴p̴l̴u̴s...
