VI

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  Deux semaines avaient passée depuis le dernier combat entre Céleste et Jack, mais pourtant, rien n'avait changé. Pour le moment, le Capitaine était à la barre, dirigeant son bâtiment avec attention dans le brouillard dense du Pacifique, qui s'était aggloméré au fur et à mesure de leur périple.

  — Argh... j'ai un mauvais pressentiment face à cette brume, souffla Céleste en regardant le paysage avec sa longue-vue.

  Cette dernière était debout sur la dunette, se tenant au mât de Pavillon, observant depuis toute à l'heure la frimas épaisse et frigorifiante qui trônait autour du navire. Le silence pesant n'arrangeait rien et donnait une atmosphère inquiétante à l'endroit où ils naviguaient.

  — Pourquoi il fait si froid à votre avis ? demanda Ragetti d'une voix tremblante.

  — Je ne sais pas, mais cela ne prévoit rien de bon, en tout cas, j'en ai le sentiment, avoua-t-elle.

  — Allons moussaillons, ce n'est qu'un simple brouillard, il n'y a pas de quoi à avoir peur ! leur dit le Capitaine.

  La jeune fille vit au loin certains récifs pointus.

  — À tribord, des récifs droit devant, et ils m'ont l'air bien tranchant, fit-elle signaler.

  Son père vira un peu à bâbord et certains matelots purent voir les rochers de près, ce qui eût pour résultat quelques frissons dans leurs dos. Ne rien voir à la perfection de ce qui les entourait était préoccupant pour eux, en grande partie pour Céleste.

  — S'il y a des récifs comme cela, c'est qu'on doit en être entouré, conclut-elle. Mais ce qui est étrange, c'est qu'il y est un aussi grand brouillard alors que nous sommes dans le Pacifique.

  — Le temps est imprévisible ma chère ! affirma son paternel.

  Elle ne répondit rien, comme tout le reste de l'équipage. Son angoisse grandissante, Céleste resta à observer avec difficulté l'horizon, trouvant toujours cela étrange que la brume soit ainsi. Une résonance se fit entendre dans le brouillard, un écho qui ressemblait à un navire qui accosterait ou du moins, se cognerait dans les récifs. 

  — Vous avez entendu ? demanda la jeune fille en descendant de la dunette pour se mettre à côté de son père. On aurait dit comme un bâtiment qui percuterait un récif.

  — Oui, c'est vrai que c'est étrange, confirma Gibbs sur le pont inférieur. Capitaine, vous êtes sûr de savoir exactement où aller ?

  — Bien sûr que je suis sûr, Monsieur Gibbs ! répondit-il d'une voix tonnante.

  Jack regarda son compas, qui pointait droit devant lui, signe qu'ils allaient vers le Triangle du Dragon.

  — Préparez vos armes tout de même, on ne sait jamais sur quelle embuscade nous pouvons tomber dans ce genre de brouillard dense comme celui-ci, indiqua la benjamine.

  Ils firent ce qu'elle avait conseillé, restant sur leurs gardes. Au bout de quelques minutes, Céleste ne put s'empêcher d'ajouter :

  — C'est trop silencieux...

  À peine eut-elle dit ceci, qu'une secousse se fit sentir sur le Pearl, et d'autres pirates apparurent, menaçant l'équipage de leurs sabres, ces derniers commençant à riposter. 

  — Mes chers amis, calmez-vous voyons ! s'écria Jack.

  Tous s'arrêtèrent, tandis que le Capitaine descendit de sa démarche habituelle, pour arriver vers ses matelots. 

  — Alors, je ne comprends pas bien. Vous voulez menacer mon équipage ? Mais pourquoi tant de haine ? demanda-t-il.

  Mais cela ne les arrêta pas, bien au contraire, et le plus vieux des Sparrow s'abaissa subitement pour éviter de recevoir un coup qui lui pourrait être fatale. D'autres flibustiers arrivèrent également sur le pont supérieur où Céleste tenait la barre. Elle sortit de suite ses sabres, l'un dans chaque main. Son père s'arrêta de suite, la voyant au combat contre quatre pirates.

Pirates des Caraïbes - Le trésor perdu de LuciferOù les histoires vivent. Découvrez maintenant