Je passe près d'un miroir et je m'arrête.
Mes yeux se baladent sur mon reflet, analyse mon visage, puis mon torse, le bas du corps, enfin les jambes. Je me focalise d'abord sur ma tête. Couleur de peau miel; cheveux doux et brun, décoiffés et qu'on a parfois peine à peigner; front parsemé de quelques boutons; glabelle où sont peints des petits points noirs; des sourcils un peu épais, dont les premiers poils pointent vers le ciel, tels ceux des hiboux; des lunettes cachant une mauvaise vue et une dérive de l'œil gauche; nez fin, un petit grain de beauté sur le bout; des poils paressant à des barbelés s'installent sur les traits de la face, ils entourent une bouche composée de lèvres sans grandes particularités, cachant les incisives du haut tachées de blanc, et les autres dents.
Puis, nous descendons.
Un collier d'os se laisse à voir. Les épaules larges: pas de muscles. Un tronc qui dégoûte le regard, pouvant rendre nauséeux toute personne. Ma peau couvre mes os. Quelques côtes légèrement apparentes; une légère barrière de poils entoure mes tétons; des bras fins, véritables branches frêles, pouvant être brisées à tout moment; les veines saillantes font leur route jusqu'à mes mains, dont les doigts sont aussi fins que les bras; au bout des doigts, les ongles sont rongés, parfois jusqu'au sang: marques d'angoisse et d'anxiété.Retournons-nous.
Le début de la colonne surgit des profondeurs de mon dos; les omoplates forment deux nageoires dorsales; rien d'autre.En bas.
Les jambes un peu effilées; forêt de poils.Ce corps, monstrueux, répugnant, maigre, effilé... Ce visage hideux. Allure squelettique que seuls les vêtements peuvent cacher. Il n'y a que la grâce de la personnalité qui rattrape la laideur de mon être. La douceur de mon âme réanime en moi, l'humanité perdue de mon corps. Une chose. Une seule. Le sourire. Il montre cette douceur. C'est tout. Rien de bien beau, d'attrayant, à l'extérieur. Source infinie de bonheur et d'humanité, à l'intérieur.
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Vox Animae Meae
PoetryLorsque la raison n'écrit plus, mon âme entame son discours, son chant. Elle prend alors possession de ma main de jeune adulte et imprime sa voix dans les feuilles. Mes pensées les plus enfouies se trouvent ici, là où mon âme a laissé sa trace. Ce r...