𝖈𝖍𝖆𝖕𝖎𝖙𝖗𝖊 𝖔𝖓𝖟𝖊

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Espoir




Point de vue de Dipper


J'ai un mauvais pressentiment. Depuis que Bill est parti, j'ai cette boule dans la gorge. Avant de partir je-ne-sais-où, il m'a posé énormément de question sur Sam et sur sa bande d'amis. Comme ses habitudes, ses peurs, l'endroit où il habite, sa famille... j'ai répondu à toutes ses questions sans vraiment me méfier, mais je viens de réaliser que Bill excelle dans la vengeance, et qu'il doit sûrement lui faire vivre un enfer à l'heure actuelle.

Pas que ça me plaise, mais je me dis que d'un côté, Sam le mérite amplement. Tous ses coups, ses insultes, ses moqueries, ses rumeurs.... ça m'a brisé en deux et encore aujourd'hui, j'ai du mal à m'en remettre. Mon torse en porte les cicatrices.

Le triangle dans mon dos me brûle vivement pendant quelques secondes, et je lâche un cri de douleur. C'est la confirmation que le blond n'est pas en train de compter les pâquerettes dans un champ. Putain, Bill... C'est étrange, cette sensation de se sentir satisfait. Peut-être que le démon déteint sur moi ?

Mabel est partie voir Grenda et Candy, mais je sais que c'est faux. Elle a ce tic quand elle ment. Je ne sais pas si elle est au courant qu'elle l'a. À tous les coups, elle est partie au manoir des Northwest. Sa curiosité est bien trop grande pour qu'elle puisse résister. Et puis, il y a toujours eu un lien qui l'avait relié à Pacifica. Ma sœur m'a confié qu'un jour elles s'étaient embrassées, et que la blonde avait évité le sujet pendant des mois, morte de honte.

Pour ma part, même si Pacifica était devenue une amie, nous n'étions pas vraiment proches. Le fait qu'elle coupe les ponts avec nous ne me rend pas malade comme Mabel.

Une nouvelle douleur dans mon dos, et cette fois-ci, j'entends un ricanement mauvais dans ma tête. Connaissant Bill, il est certainement en train de torturer Sam et d'y prendre du plaisir. Je ne peux pas lui en vouloir. J'aurais sûrement fait la même chose s'il s'agissait de lui.

Cela ne fait que quelques jours qu'il est revenu dans ma vie, et je ressens déjà le sentiment qu'il est une part de moi. Ça me paraît de moins en moins étrange, et j'ai du mal à l'idée de me dire que Bill, le démon désormais humain, est bel et bien le Doritos qui m'a possédé et qui s'est enfoncé des fourchettes dans les bras (les miens donc) juste pour ressentir de la douleur. Il est si attentionné, si doux...

La porte du musée s'ouvre avec fracas, nous faisant sursauter, Wendy et moi. Mabel entre dans la pièce, tenant dans sa main un carnet rose à moitié brûlé. Les larmes aux yeux, elle se dirige vers moi alors que je contourne le comptoir pour la prendre dans mes bras. Elle éclate en sanglots, et je la sens suffoquer contre mon torse. Notre amie nous laisse, mal à l'aise.

 Mabel... soufflé-je.

Elle est vivante, murmure-t-elle à mon oreille. Elle l'a écrit dans son journal.

— Tu veux qu'on la retrouve, deviné-je.

En réalité, ce n'est pas compliqué de le deviner. Pacifica lui a laissé un dernier signe de vie. Ma sœur ne peut pas abandonner la blonde comme ça. La connaissant, elle est capable de fouiller le pays entier pour la retrouver.

— Tu penses que Bill pourrait nous aider ? reprend-elle en se détachant.

Elle essuie ses joues avec ses mains et serre le carnet contre elle, comme s'il s'agit d'une relique.

— Je pense, réponds-je. Il faudrait lui demander, mais je suis certain qu'il serait d'accord.

— Et tu as raison, intervient une voix sur le côté.

Bill se trouve au milieu de la pièce, habillé comme un prince. Il a posé un chapeau haut-de-forme sur son crâne, tient une cane dans sa main droite, et porte un costume noir et jaune. Ses yeux brillent d'une intensité que je n'ai encore jamais vu. Ces derniers ont changé ; quand je l'ai rencontré, ses pupilles étaient bleues. Désormais, celle de droite est entièrement jaune alors que l'autre est noire. C'est déroutant, mais incroyablement sexy.

— Merci, Pinetree, sourit-il avec malice.

Il s'approche de moi et enroule son bras libre autour de mes hanches. Il dépose un baiser sur ma tempe et se tourne vers ma sœur jumelle.

— Ce nouveau look te va très bien, lui murmuré-je à l'oreille.

Je n'ai qu'une envie : qu'on s'enferme dans notre chambre. Cette idée me fait rougir, et je prends une teinte définitivement écrevisse quand une voix me susurre :

— Je note cette idée, chaton.

Je manque de m'étrangler avec ma salive alors que Mabel éclate de rire à travers ses larmes. Sans un mot, Bill me tend sa cane et prend le carnet dans sa main. Avec ses dents, il retire son gant et me le donne également. Les yeux fermés, il se concentre. Ses sourcils sont froncés et sa mâchoire serrée.

Cette vue me donne littéralement des bouffées de chaleur.

— Contrôle-toi, grogne-t-il, amusé néanmoins.

 Je ne veux pas savoir ce qui se passe dans ta tête, ricane la jeune femme. Qu'est-ce que tu vois, Bill ?

Ce dernier rouvre les yeux :

— Je sais où est-ce qu'elle est allée se réfugier. Elle est vivante. Ses parents non, en revanche. Tant mieux, c'étaient de parfaits connards.

Je frappe ses côtes avec mes coudes, mécontent. Ses parents étaient des connards, mais il sont morts. C'est irrespectueux.

— C'est la vérité ! s'exclame le blond en ouvrant grand les paupières. Bon, je vais nous téléporter là-bas, alors accrochez-vous bien à moi.

 Pas trop quand même, maugréé-je en direction de ma jumelle, qui ricane.

Mon amant resserre sa prise autour de mes hanches, amusé, et présente son bras à Mabel, qui le noue au sien. Une seconde plus tard, nous quittons le Mystery Shack, en direction d'une destination inconnue.

forgive me +billdipOù les histoires vivent. Découvrez maintenant