Chapitre 11 : un Noël pas comme les autres (partie 1)

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Point de vue d'Emilie.

La semaine se passe, bien trop lentement à mon goût, malgré nos échanges quotidiens avec Melissa. Je n'en reviens pas d'avoir craqué ainsi devant elle mais au fond, cela m'a fait du bien d'épancher enfin ma tristesse et mon mal-être à quelqu'un.

La semaine de cours fut aussi ennuyante que les autres mais s'ajoutait à cela l'angoisse de ce weekend en famille. Maudite soit cette fête ! Moi qui n'avais qu'une envie, retrouver les bras de Melissa, j'étais condamnée à subir deux jours de remarques et remontrances sur ma vie...

Le samedi, jour de Noël, j'arrive chez mes parents. Sans cadeaux, mon père déteste ce gaspillage d'argent... Mon frère n'a pas pu se libérer et rentrer en France. Il n'y aura que mes parents et la mère de mon père, aussi conservatrice et rigide que lui. Voilà qui promet.

-Bonjour papa, bonjour maman, dis-je en entrant, tentant quand même de faire bonne figure.

-Bonjour Emilie, dit froidement mon père sans me faire la bise. Va donc aider ta mère en cuisine s'il te plaît puis tu iras te changer, ce n'est pas une tenue décente pour être en famille, grimace-t-il.

Quel accueil... Quant à ma tenue, je suis en jean, sweat et baskets. Loin de la tenue idéale pour mon père à savoir, robe longue, collants opaques et chemise / veston, l'image même d'une bonne petite écolière catholique.

Le soir venu, nous nous asseyons autour de la table où ma famille tient à remercier le Seigneur pour ses bienfaits. Voyant que je ne fais même pas l'effort de réciter la prière, ayant depuis longtemps arrêté de croire en Dieu, ma grand-mère et mon père me fusillent du regard et je baisse les eux, contrite.

-Alors Emilie, demande mon père. Tes examens ?

-Euh... Je pense les avoir plutôt réussis.

-Tu « penses » seulement ? Seigneur... Je te paie des études hors de prix et tu ne prends même pas la peine de t'y investir.

-Papa... Je t'ai déjà dit que... que cette branche n'était pas pour moi...

-Et moi je te répète qu'il est hors de question que tu gâches ta vie en faisant des études inutiles qui ne t'amèneront qu'à pointer au chômage, avec les parasites de notre société... Non ! s'exclame-t-il en haussant le ton. Tu vas obtenir ta licence, et tu as intérêt crois-moi ! Ensuite tu feras une belle carrière, comme ton frère. Prends exemple sur lui plutôt que de gâcher ta vie.

Il est inutile d'insister quand il est parti sur cette lancée alors je baisse à nouveau les yeux, attendant que l'orage passe.

-Oui papa. Je vais faire des efforts, promis.

-Tu as intérêt, je te le répète.

Le repas se poursuit dans le silence, jusqu'à ce que ma grand-mère me pose la question fatidique.

-Et sinon... Quand est-ce que tu rencontres quelqu'un ? Moi à ton âge, j'étais déjà mariée tu sais.

Blablabla... Comme si ta vie me faisait rêver, vieille peau... Je repense à Melissa, la douceur de sa peau, de ses lèvres, sa sensualité... Que j'aimerais être avec toi mon petit vampire !

-Je n'ai personne grand-mère...

-On devrait faire d'elle une nonne, dit-elle à mon père le plus sérieusement du monde. Si l'école n'est pas faite pour elle, peut-être que le Seigneur lui montrera la voix.

Plutôt mourir, me dis-je en pensant à cette idée. Mais qu'est-ce que je fais là ? Comment puis-je être aussi différente d'eux ?

-Elle trouvera quelqu'un, répond mon père. Ou je m'en chargerais également. Mais les jeunes de nos jours... Je suis sûr que dans cette fac, ils doivent tous avoir l'esprit dévoyé par ces maudits « progressistes ». Regarde donc maman ! Encore hier, je voyais une pub avec deux gouines en affichage géant sur un panneau ! Mais où va-t-on ?

Un amour de vampireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant