Quatro

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Voilà maintenant trois semaines que je suis de retour à Southfield. Une nouvelle semaine que j'ai passé avec mon père, avec Rachel et Nora et avec Adan. Une semaine à me demander pourquoi je n'arrivai pas à être complètement heureuse, comme s'il me manquais quelque chose, quelqu'un. J'ai peut-être juste besoin d'attention. Alors, j'ai envoyé un message à Adan. Et depuis, j'attends son arrivée. Je tourne en rond dans ma chambre, stressée. C'est bizarre de ressentir ça vis-à-vis d'Adan. Depuis qu'on a failli s'embrasser, il ne quitte plus mes pensées. C'est peut-être lui qui va me faire tourner la page. Je ne ressens pas de remords à penser ça ; il n'est pas une relation pansement. Il est juste... Adan. Et Adan a toujours été là pour moi, même après tout ce qu'il s'est passé. C'est peut-être par pur égoïsme que je lui ai demandé de venir aujourd'hui, mais j'en ai besoin.

Il m'indique qu'il est devant ma porte plus d'une heure et demie plus tard. Je m'empresse de lui ouvrir. Ça doit lui faire bizarre de revenir à Southfield, mais je m'en fiche. Je retrouve automatiquement mon sourire quand je vois ses longs cheveux blonds sur ses yeux clairs. Il est beau, très beau.

-        C'est bizarre Lia, il y a un mec devant ta maison et...

Il ne peut finir sa phrase. Je le tire par le col et plaque mes lèvres sur les siennes. La surprise passée, il m'attire un peu plus à lui, place une main sur ma nuque et l'autre sur ma hanche. Son baiser est doux, mais avide. C'est étrange d'embrasser Adan, après plus de 2 ans sans l'avoir fait, mais c'est toujours pareil. Encore une chose qui rajoute du charme à Adan : ses baisers. Il embrasse terriblement bien.

Nous nous séparons un instant pour reprendre nos souffles, à l'entrée de ma chambre.

-        Lia ?

Il avait juste prononcé mon nom, mais il sonnait comme une question. Une question dont je n'avais pas la réponse, pas encore.

-        Je ne sais pas Adan. Mais pour l'instant, j'ai juste besoin de toi. Ok ?

Il hoche simplement la tête avant de sceller à nouveau nos lèvres. Tout tourne en boucle dans ma tête. Adan sait parfaitement où placer ses mains, ses baisers et ses caresses. Je ne me suis pas sentit aussi bien depuis au moins un an. Les lèvres du blond parcourent chaque centimètre de mon coup, de mes épaules et de ma poitrine. Chaque millimètre de mon épiderme s'est enflammé, embrasé.

« Viens, on s'aime une dernière fois même si on sait que c'est fini depuis trop longtemps. »

C'est ce que je voudrais lui dire. Mais sur le coup, je pense simplement à une chose : et si ce n'est pas fini ?

Il s'écarte doucement de moi, les joues encore plus rouges que son t-shirt. Il replace doucement une mèche de cheveux derrière mon oreille. Son sourire est a croqué.

-        Je ne veux rien faire que tu n'as pas envie, Lia.

-        J'en ai envie Adan.

-        Tu es sûr ?

-        Oui.

Il m'embrasse à nouveau et je l'emmène dans ma chambre, avec une seule pensée en tête : qu'est-ce qu'il m'a manqué !





Ses doigts dessinent des arcs de cercle sur la peau de mon ventre. Au moment de passer sur la cicatrice à côté de mon nombril, il se stoppe. Il me lance un regard indéchiffrable, puis finalement, passe ses doigts sur le petit ronflement laissé par le passage de la balle.

-        Ça te fait encore mal ?

Je lève les yeux vers lui et prends une grande inspiration.

-        Parfois, quand je fais un mouvement trop brusque, trop rapide, ça me rappelle à l'ordre. Mais le reste du temps, je pense que c'est plus psychologique. Quand... Quand j'entends un bruit sourd, comme un bruit de détonation, je suis comme paralysée. Et là, j'ai encore plus mal.

Son regard n'exprime aucune pitié. Et j'en suis heureuse. La plupart du temps, quand les gens voient mes cicatrices ou apprennent ce qu'il m'est arrivé, ils ont pitié de moi et me traitent tout de suite différemment, comme si j'allais me briser au moindre coup de vent. Adan n'est pas comme ça. Il me connaît.

-        Tu es forte, Lia.

-        Oh ça non.

-        Si. Tu t'es pris deux balles dans le corps, et tu es toujours là. Toujours la même Lia.

Je sens que les larmes menacent de venir alors je détourne le regard. Il rattrape mon menton à l'aide de deux doigts et me force a le regarder.

-        Non, je n'ai pas était forte quand il m'a abandonné. ajoutais-je, au bord des larmes.

-        Je suis là maintenant. Je ne compte pas te laisser.

Et je ne sais pas pourquoi, mais je le cru sur parole. Adan allait être la pour moi. J'allais enfin tourner la page et avancer.

Los Salvadores, tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant