Chapitre 4

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Point de vue du prince

Cela faisait bientôt quelques semaines voir des mois que nous combattions. J'étais à présent surnommé « l'invincible ». J'avais malheureusement tué plus de personne que mes frères et que beaucoup de mes troupes. J'étais maintenant du haut de mes dix-huit ans, la terreur des ennemis, un héros sanglant et vaillant. Mon père était fier, mais moi je n'aimais pas ça. 

Enlever l'âme de ces humains était terrible à mes yeux, et je remettais leur âmes aux dieux créateurs. Pourtant Confucius disait:"Tuer un homme pour sauver le monde, ce n'est pas agir pour le bien du monde. S'immoler soi-même pour le bien du monde, voilà qui est bien agir" C'était tuer ou périr. 

Mes frères devenaient jaloux, ça me rendait fou. Ils étaient déjà en priorité sur la lignée pour le trône mais je risquais de me faire tuer par eux si ça continuait... La jalousie et l'orgueil sont des défauts que mes frères ont. Ils feront tout pour que je sois écarté de la famille et que je n'hérite de rien. 

Le soir je devenais triste, je ressentais aussi une sorte de grande douleur et des larmes alors que je ne pleurais pas et je n'avais aucune blessure. Un prince ne pouvait pleurer, c'était impossible, mais la douleur que je ressentais me donnais envie de pleurer. 

 Ma peau était immaculée sans aucunes égratignures. J'avais toujours un pincement de cœur comme si quelqu'un voulait me dire que, ce que je faisais, était mal. Tuer était mal, mais ça je le savais déjà. Mes actions étaient justifiées, en ces temps de guerre.  La bataille allait bientôt se terminer, du moins je l'espérais et de ce que je savais et de notre stratégie.

Lors d'un combat on me poignarda dans une zone inoffensive, je cicatrisais rapidement comme d'habitude mais j'eus le cœur intérieurement déchiré sans trop comprendre pourquoi. J'entendis comme un cri. Mon cœur se fendit de douleur, mais je ne ressentais rien de physique. Non, je ne faisais pas de crises et je n'avais pas de problème, à mes connaissances. J'étais comme brisé, sans avoir rien fait. Pendant plusieurs jours je dormis mal, tellement mal que mon servant dû faire appel aux guérisseurs de notre village. Mon servant agissait bizarrement comme s'il savait ce que j'avais et qu'il ne voulait pas me le dire, sans doute pour ne pas m'inquiéter. Les guérisseurs étaient des jeunes filles et des jeunes garçons qui maniaient très bien les plantes et qui savent chasser les mauvais esprits. Ils s'entrainaient durement pour devenir les meilleurs et les préférés des dieux de guérison.

Un de ces soirs là ce fut une vieille guérisseuse qui me soignât. Elle me donna une infusion aux plantes qui me fit un peu dormir mais rien. Cette infusion était la plus forte de toutes mais je ne sentais rien. Comme si l'infusion était passée à travers moi. J'eus même des coupures qui apparurent sur moi. JE commençais à saigner par quelques endroits. La guérisseuse décida d'invoquer les dieux et de prier pour moi. Elle quitta le champ de bataille et repartit. Elle était dépitée, j'en était sûr. J'avais l'impression que ce qu'elle m'avait administré avait été absorbé par quelqu'un d'autre que moi. Dans le camp, personne ne fut au courant de ce qui se passait. Je continuais de combattre mais je savais que mes frères avaient remarqués que mon « pouvoir » avait disparu. Peut-être en avais-je abusé et les dieux avaient-ils décidés de me punir ?

Après une semaine sans dormir et en cumulant tout, j'interrogeais mon servant en discrétion dans ma tente.

« Tu sais donc ce qui m'arrive ? Ne me ment pas sinon tu sais ce qu'il va t'attendre... le menaçais-je un peu

IL avala difficilement sa salive. Il avait compris que s'il ne disait rien, il risquerait la mort.

Je n'aimais pas le menacer mais j'en étais un peu obliger.

-Je pense savoir ce qu'il t'arrive... mais, hésita-t-il, je ne sais pas si tu va me croire...

- Parle ! lui dis-je, je vais prendre en compte ce que tu diras et je réfléchirai dessus.

- Je pense que tu as une âme sœur lâcha-t-il tremblant.

- Une, une-une âme sœur ? répétais-je étonné

- oui, les symptômes que tu as ressentis sont ceux de ton âme sœur, expliqua-t-il. Cette personne a dû essayer de te contacter car tu as du la blesser, probablement sans le vouloir et...

- continue, continue, lui demandais-je.

J'en avait entendu parler mais je ne pensais asque ce soit encore possible. JE pensais que c'était des histoires que nous racontait ma grand-mère pour nous faire rêver et mieux dormir, des histoires d'enfant...

-tu dois sans doute savoir et connaître les histoires... Quasiment tout le monde en a un ou une. IL semblerait que la tienne se soit « réveillée » mais...

- Tu as trouvé la tienne ? Le questionnais-je en l'interrompant

- Oui avoua-t-il en rougissant, à mix voix et en regardant le sol, gêné.

Il craignait ma réaction, mais j'avais envie de rire.

- Prends soin d'elle alors ! lui dis-je en rigolant, et protège-toi : ne meurs pas . Je t'autoriserai à la voir, mais ce sera en cachette...

Je crois que la jalousie s'empara de moi. Il avait trouvé la sienne et pas moi, il était un servant et moi un prince, il avait la sienne : son bonheur... J'étais un peu déçu mais il était avant d'être mon servant, un ami fidèle, un autre frère.

Mais je n'aimais pas trop ces histoires. Sans doute les démons c'étaient emparés de lui. Ces âmes sœurs étaient trop belles pour être vraies, et pour exister... J'avais du mal à y croire.

-Je sais que tu doutes, lâcha-t-il comme s'il avait lu ma pensée. Mais au fond de toi tu le sais. Elle est bien présente, et même tu en as eu de la chance qu'elle soit en vie. Par contre... JE crois que tu devrais faire plus attention et aussi je pense qu'elle ne soit pas de ce pays.

-Ah bon ? et pourquoi ne serait-elle pas d'ici ? demandais-je

- Tu aurais dû avoir un lien encore plus fort avec elle. Le lien que tu as eu le plus fort était celui de quand tu t'es fait poignarder ou coupé... Cela veut dire qu'elle sent ta douleur parfaitement et si tu n'as pas pu dormir c'est qu'elle a voulu te joindre car elle est blessée, mais qu'elle était trop loin et faible pour y arriver. Tu devrais essayer de la contacter.

-d'accord ?! dis-je en essayant de comprendre tout ce qu'il m'avait dit.

-le lien par la douleur et les marques est le lien qui prouve qu'elle n'est pas d'ici. Si elle était d'ici tu aurais pu avoir les liens du papillon, tu aurais dû voir des papillons tourner autour de toi-même en hiver, et ton ventre serrait devenu tout chaud...

-Ah, je comprends mieux... Mais d'où connais-tu tout cela ?

- Les guérisseuses...Lorsque j'ai rencontré mon âme sœur et lorsque j'ai été malade, je les ai interrogées sur ces « légendes »... Il faut que tu la contactes au plus vite.

Il avait été malade pendant une semaine il discutait donc de cela avec ces vieilles folles...

Je me levais de ma chaise et lui fit un câlin.

-JE suis désolé de t'avoir menacé, tu es comme un frère pour moi... m'excusais-je

- je te pardonne me dit-il. Je ne sais pas trop comment tu peux la contacter mais il faudra que tu te trouves un moyen... »

Nous retournâmes à nos occupations. J'étais pensif... Comment faire pour la contacter ? Si elle avait mes marques, mes douleurs... Il suffisait sans doute d'écrire sur mon bras au couteau... J'hésitais avant d'écrire car je ne voulais pas la blesser. J'eus compris que mon déchirement de cœur était un appel d'elle et qu'elle avait dû s'évanouir ou pire... Il fallait que je mette que des mots clefs qu'elle puisse lire...

Je soufflais avant de prendre ma dague et de tracer dans ma langue des mots, sur ma peau en minuscule.

« ici ton âme sœur. ne t'inquiètes pas. attention à toi... »

J'hésitais à écrire deux derniers mots... JE ne la connaissais pas assez pour le les lui dire, j'ajoutais :

« je suis un prince. Au revoir »

Les mots étaient écrits en tout petit sur mon bras. Je me mordis la lèvre dû au stress. J'espérai ne pas être rejeté ni qu'elle ait peur de moi. J'étais prince, elle ne pouvait pas me refuser. Mais cette étiquette, me forcerais à me marier à cette autre princesse...

Je remis ma manche sur mon bras et sortit de ma tente. 

Marquée ✔️Où les histoires vivent. Découvrez maintenant