"People push right past me shouting various claims
A preacher pushes me aside and asked to wash my sins
I said no, la la
If He made me in his image,
Then He's a failure too"
Failure – Laura Marling
« Le diable est à ressort, et le tort de Dieu, c'est d'avoir lâché la détente. »
Victor Hugo, L'homme qui rit
Sachant qu'il se serait heurté à un refus, Batman n'avait pas redemandé à Double Face s'il suspectait une tentative d'empoisonnement de la part d'un infirmier.
L'événement avait été si discret, presque banal au sein de l'asile. C'était curieux, mais avec son point de vue extérieur, Batman avait peut-être imaginé un crime alors qu'il s'agissait là d'une erreur banale ?
Il était de nature si méfiante et cet hôpital le rendait presque craintif...
Bien sûr, il y avait ces cas de maltraitance qui, eux, étaient avérés et qui le dérangeaient, mais cette mauvaise herbe était la même que celle dans les rues de Gotham : les plus généreux essayaient de l'arracher avec la racine avant de s'apercevoir que le mal était planté trop en profondeur pour être supprimé du premier coup.
Batman avait ses combats à mener dans les quartiers de Gotham, tandis que ceux de l'asile d'Arkham étaient du ressort de Rachel Mildred.
Au moins, James Gordon avait maintenant assez d'éléments pour rendre justice à Breonna à Gotham. Sa mission était donc finie ? Devait-il rester comme Joker l'avait demandé ? Pourquoi ? Batman ne savait toujours pas pourquoi son ennemi l'avait fait venir.
Mais c'était le Joker, alors quelque chose tiraillait le justicier, le rendait aussi nerveux qu'un limier sur une piste confuse.
L'idée que Joker lui avait tendu un piège le hantait — d'une façon plus concrète que cette tache argentée qu'il apercevait certains soirs —, car à chaque instant, Batman s'attendait à entendre le clown se mettre à rire et se moquer, lui annonçant qu'il avait été naïf et négligeant !
C'était ainsi que Batman le connaissait.
Les combats contre Joker étaient toujours troublants : le clown était si rusé qu'il aurait dupé le Diable en personne. Fausse fleur avec jet d'acide, dentiers acérés à ressort, bâtons de dynamite peints comme des pétards festifs... à l'inverse, Joker pouvait présenter des revolvers plus vrais de nature qui n'étaient en fait que des jouets, ou encore des scènes de meurtre qui n'étaient que des mascarades avec des victimes juste inconscientes et couvertes de faux sang.
Le clown faisait de ses crimes des fantasmagories, des trompe-l'œil fatals, une perpétuelle roulette russe où une blague sur dix provoquait un carnage.
Le pire était que l'aliéné cherchait toujours à se dépasser pour son meilleur ennemi. Seule, Rachel serait dépassée, même avec son expérience à l'asile
La présence de Batman était à la fois dangereuse et nécessaire. Mais lui seul le connaissait.
Dans la cellule attenante à sa chambre, alors qu'il détachait Joker de son fauteuil, Batman ignorait les plaisanteries du clown. Il venait de prendre sa décision : tant qu'il n'aurait pas la certitude que le Joker ne préparait rien, il resterait à Arkham.
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La Madone d'Arkham
Fanfiction[Se rapproche des jeux Arkham | Batjokes (en quelque sorte)] Après avoir reçu un coup particulièrement violent de Batman, Joker est devenu aveugle. Il devient alors un patient vulnérable à Arkham et exige que le responsable vienne le protéger. De qu...