Chapitre 28 - Contrat rompu [Fin Saison 1]

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Je fus réveillée par des pas qui montaient dans l'escalier, je levai ma tête à moitié endormie en direction du bruit. Les paupières encore collantes, je ne parvenais pas à distinguer de qui il pouvait bien s'agir. De plus, la faible lueur de la Lune parvenait à peine à l'éclairer, ce qui voulait aussi dire qu'il se faisait encore tard. Les pas se rapprochèrent puis s'arrêtèrent juste devant moi. J'entendis quelqu'un soupirer puis se baisser pour me prendre dans ses bras.

C'était chaud, doux, ça sentait bon.

La sensation agréable d'apaisement commençait lentement à m'engourdir le corps et je savais que si je fermais les yeux, je tomberais à nouveau dans les limbes de la nuit. Je m'accrochai à cette personne comme une moule à son rocher, un homme par sa carrure, devinai-je. De toute façon, je n'avais nul besoin de connaître son visage pour sentir qu'il s'agissait bel et bien de Stanislas. Lorsque j'étais avec lui, je me sentais toujours en sécurité, comme si rien ne pouvait m'atteindre. Depuis combien de temps ? Je l'ignorais. Les jours défilaient et se ressemblaient, pourtant, notre rencontre était récente.

Il me déposa sur le canapé et disparut dans la salle de bain. Quelques minutes après, il revint, une mallette rouge dans la main, et s'assit à côté de moi.

— Que fais-tu ? marmonnai-je.

Je n'imaginais pas que la fatigue aurait un tel effet sur moi, mais je n'arrivais toujours pas à sortir de ma torpeur. Je me rendais enfin compte à quel point cette soirée avait épuisé toutes mes réserves d'énergie, que ce soit physique ou psychique. J'avais réprimé la peur qui me rongeait les entrailles pour tenir bon, mais désormais, je pouvais enfin me laisser aller.

— Je pourrais te poser la même question, répondit la voix mielleuse de Stanislas qui perçait dans le mutisme de la nuit.

Je tournai ma tête vers lui et offris un sourire radieux qui enchanta mon visage.

— Voir si tu allais bien.

Je l'entendis soupirer, il posa ses mains sur le bas de mon ventre et tâta à plusieurs endroits, m'arrachant au passage des gémissements de douleur. Il fronça les sourcils et me lança un regard noir qui me fit frémir.

— Tu as vu, dans quel état, tu es ? grogna-t-il. Tu devrais te préoccuper davantage de ta santé, tu la négliges trop.

Je poussai un léger ricanement et penchai la tête sur le côté en le fixant de biais.

— Oui, papa.

Il leva les yeux au ciel en marmonnant des reproches, comme quoi, je devais être plus sérieuse.

Blablabla.

— Tu peux enlever ton t-shirt, au lieu de dire des bêtises, me demanda-t-il.

Je le fixai, étonnée par la tournure que venait de prendre notre conversation.

— Je ne suis pas prête à passer à l'étape supérieure, tu sais, le prévins-je.

Il suspendit son geste et resta silencieux une longue minute, l'air hébété. Puis lorsque l'information lui parvient au cerveau, son visage vira au cramoisi. Il recula, presque instinctivement.

— Bon sang, Skye, je ne pensais pas à ça ! bafouilla-t-il en détournant le regard. C'est pour te soigner, imbécile !

À mon tour, le rouge me vint aux joues et je m'enfonçai un peu plus dans le canapé pour espérer effacer ma présence. Que pouvait-il bien m'arriver pour que je me comporte ainsi ?

— Désolée, peut-être que Valentino est en rute, par conséquent, je suis influencée, m'expliquai-je en essayant de cacher mon embarras.

Je secouai la tête pour éloigner ses mauvaises pensées de mon esprit et relevai doucement mon t-shirt. Il n'y avait que des blessures superficielles et des hématomes de différentes tailles qui constellaient mon ventre.

Le goût d'une morsure : La MarqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant