Texte important, je ne sais pas si je l'ai bien écrit ou quoi et j'attends vos avis !! N'hésitez pas à me donner des conseils ou faire des commentaires vos avis sont super importants pour moi !!

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Paris est toujours pareil. Les rues, les gens, les bâtiments, la pollution. Rien n'a changé. Et pourtant j'ai la sensation que le monde entier n'est pas comme il l'était hier. Que le ciel n'était pas aussi gris, que les gens ne paraissaient pas aussi menaçants, que les trottoirs n'étaient pas aussi étroits. Je titube entre les canettes vides et les bouts de verre. Je ne sais plus où je suis tellement ma tête tourne, je ne vois plus clair, je n'entends même plus les mecs bourrés autour de moi. L'alcool ? Non, je n'en ai pas dépensé une goutte de la soirée. Mon pied se relâche et je me rattrape sur le réverbère avant de tomber. Mais ce n'est pas un réverbère, c'est un homme de la quarantaine qui me regarde bizarrement à la vue de mes bras autour de son torse. Je souris vaguement en le lâchant avant de repartir. Tout est noir, rien n'a plus d'importance. J'ai l'impression de faire un pas et de l'oublier aussitôt. Pourtant je n'oublierai jamais ses mains. Son poing. Le souvenir me donne envie de vomir. Je m'assoir sur le trottoir, les passants me regardent avec pitié mais je m'en fous. Ses mains. Je me sens sale, vide, touchée, violée. On m'a prise, enfermée, violée. Je resserre mes mains autour de mon corps. J'ai besoin de prendre une douche, faire disparaitre toute odeur de ses mains, de son parfum, de lui. Mais je n'arrive pas à bouger, ni a pleurer. Je me sens sale. Il faut que je bouge. Son poing. Entrant dans mon vagin. Moi hurlant. Lui poussant. Ce sourire aux lèvres. Moi hurlant. Pleurant. Lui n'arrêtait pas. Je ferme les yeux en essayant en vain de repousser le souvenir. C'était il y a à peine une heure et depuis je ne fais que tituber dans les rues de Paris. Lève-toi me souffle une petite voix. J'imagine ce que mes amis feraient s'ils étaient là. Ery m'aurait donné une belle gifle pour me forcer à me lever et m'aurait accompagnée direct au commissariat. Charlie ne saurait pas quoi dire, il fera un petit « oh » se serait assis à côté de moi et m'aurait proposé un café. Sam m'aurait entouré de ses bras et aurait pris soin de moi. Mon frère aurait agité les bras dans tous les sens et paniqué tout seul dans la rue. Je souris à la pensée de ces gens. Ceux qui ont toujours été là pour moi. Et pourtant c'est les premières personnes à qui je ne veux rien dire. Puis le poing me reviens en tête. Le sang. J'ai hurlé. Arrête, j'ai dit, hurlé ou murmuré je ne sais plus. Je serre mes genoux contre mon corps. Le monde est devenu mon ennemi. Je vois chaque passant comme une menace. J'ai peur. Et cela ne m'étais jamais arrivé. Il m'a tout pris. Ma virginité, ma confiance en moi, ma force, tout. Je ne suis plus rien. Plus qu'une coquille vide qui n'arrive pas à se relever. Je sens ma culotte tâchée de sang, mais ce ne sont pas mes règles. D'ailleurs qui sait si elles vont venir le mois prochain. L'image du test de grossesse positif me donne encore plus la nausée. Dans six jours je le prendrai. Parce que je sais qu'il s'en foutait de moi. Qu'il m'aurait refilé le sida ou un bébé sans même faire attention à moi. Il aurait fait n'importe quoi, juste pour se satisfaire. Il faut que je me lève. Penser à sa tête est bien la dernière chose que je veux. Pourtant je ne vois que lui. Et son poing. Et sa queue. Je n'ai jamais été autant dégoutée en une soirée. Les larmes coulent enfin. Et je n'arrive plus à les arrêter. Quelqu'un s'assoie à côté de moi. Je pleure tellement que je ne reconnais pas son visage. Je ne saurais dire si iel est blond, brun, roux, grand, petit, je ne vois tellement rien. Iel pose sa main sur mon épaule et je la repousse aussitôt. Je ne veux pas qu'on me touche. La simple idée d'être touchée fait remonter mon repas du soir. Iel est toujours là. Je ne sais toujours pas qui c'est. C'est peut-être lui. Cette pensée me fait éclater en sanglot. Pitié. Pas plus. Arrêtez. Mais ce n'est pas lui. Il n'aurait jamais été capable d'autant de délicatesse, de gentillesse, de douceur. Et iel est doux. J'ouvre les yeux. C'est Sam. Je souris pour la première fois depuis longtemps. Sam. Iel essaie de reposer sa main sur mon épaule et lae laisse faire. Son contact ne me dérange pas. Il est plus réconfortant qu'autre chose. Je referme les yeux et me laisse aller contre le mur. Je ne peux pas lui dire ce qu'il s'est passé mais je sens les questions venir. Il ne faut rien dire. Je sens qu'iel me parle mais je n'entends rien. Je ne veux pas entendre. Je veux juste fermer les yeux et oublier. Oublier.

- Ash ? Ashley tu m'entends ???

Non... Non. N'ouvre pas les yeux. Pourtant les bruits de la ville se font de plus en plus fort et ma tête va bientôt exploser. Sam est là. Il faut lui répondre.

- Oui...

- Ash ? Est-ce que ça va ? Tu peux te lever ?

- Non...

Pour quelle question ? Eh bien les deux. Ou aucune. Oui je peux me lever. Oui je vais bien. Ou pas. En fait je ne sais pas. La réalité semble m'échapper des doigts et sceller mes lèvres. Je ne veux pas parler, sous peine d'éclater en sanglots. Tout garder pour moi... Oui, c'est ça, je dois tout garder pour moi.

- Appuie-toi sur moi, ça va aller ?

Non. Mais je ne dis rien. Je n'ai plus de force. Je laisse Sam me soulever mais mes jambes flanchent et me revoilà à terre. J'entends vaguement Sam jurer puis me poser diverses questions. Je ne réponds rien. Je veux juste dormir. Mais j'ai peur de revoir son visage si je m'endors. Si je le revois, si dans ma tête le film repasse, si tout deviens comme réel, je ne tiendrais pas. Comme si le vivre en real life n'étais pas déjà assez.

- Qui ?? Qui t'as fait ça Ashley ??

Quand je réponds ma voix est si faible que je ne la reconnais pas moi-même.

- Steve...

Let's be weidos together !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant