Chapitre 3

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Julien

Paris. La capitale, notre capitale, bondée de confettis, de pétards, de fleurs de la victoire, de femmes, d'enfants, d'hommes encore vie, mais toi tu n'es pas là.

La Marseillaise est chantée dans toutes les rues, dans tous les bars, même dans les plus délabrés des cabarets, les gens chantent la victoire et dansent jusqu'à en avoir mal au pieds, mais toi tu n'es pas là.

Le Général aussi grand que sa volonté de la victoire française, nous félicite tous pour notre bravoure, il est là devant moi, mais toi tu n'es pas là.

Certains nettoient les ruines, d'autres gagnent le chemin de l'école, et le reste essaie de gagner de l'argent, mais toi tu n'es pas là.

Je rentre à Lyon, ma mère m'accueille, ma compagne aussi une fois rentré chez moi, des bouquets de fleurs à la main, mes plats préférés sur la table. Mais toi, tu n'es pas là.

Je parcours la ville d'un pas lent, les mains dans les poches, à observer le monde pleurer de joie et de tristesse jusqu'au cimetière, et toi, tu es là.

Mon cœur se serre à chaque pas, ma gorge est nouée, mes mains moites, comme si un bombe était sur le point d'exploser, elle explose devant toi, encore une fois.

François Devalois
1919-1947
Un résistant partit trop tôt

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