Chapitre 16

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Lui

Je souffle un bon coup avant de m'affaler dans mon canapé.
Cette semaine a été éprouvante, remplie de toute part. Je n'ai pas pu faire une quelconque pause, à peine un travail fini qu'un autre arrive.
C'est vrai que j'ai un manager et tout mais Min m'aide seulement dans le volet de ma carrière. En plus d'être artiste, je travaille aussi dans le domaine des ressources humaines.

C'était la seule condition pour que ma mère accepte de signer ce contrat. Étant encore mineur lorsque je commençais ma carrière, j'avais besoin de son accord et il était hors de question que je gagne ma vie en chantant sur des scènes. Nous avons disputé mais ma mère c'est ma mère, elle a toujours le dernier mot.

J'ai donc passé l'intégralité de cette semaine à bosser. En passant par des concerts dans des collèges et des lycées - ce que je ne referai d'ailleurs plus - à aider, à trier les dossiers puis faire du bénévolat dans des orphelinats et à l'hôpital. Ajoutons que ce bénévolat consiste à chanter gratuitement pour des enfants. Je ne suis pas ravi mais je le fais quand même, pour ma mère et si ça peut aider des personnes à aller mieux alors autant le faire.

Heureusement que nous sommes vendredi, je pourrais me reposer ce weekend et la semaine qui arrive n'est pas trop chargée donc ça peut y aller. Le seul problème - le plus gros - est que je n'ai pas pu mettre un pied à l'agence. D'habitude ça ne me dérange pas du tout, au contraire, je suis ravi de ne pas y avoir mis pied. Mais cette fois si, je n'ai pas pu voir Skaïla. Je n'ai même pas eu le temps de lui écrire un message, et si elle n'a pas changé sur cet aspect alors elle me boude certainement.

Je soupire en me passant une main dans les cheveux.

J'ai l'impression d'oublier quelque chose, pensais-je.

Mon téléphone se met à sonner mais il est si loin de moi. Je le regarde fatigué. Si j'avais un enfant ou un ami ou même un robot pour me l'apporter ça aurait été super. Voici un inconvénient de vivre seul.
Faudrait que les scientifiques pensent à créer un téléphone volant, qui vient vers toi lorsque tu l'appelles.

Ou que je pense à m'acheter un robot domestique, pensais-je encore.

Je souffle un bon coup avant de quitter mon canapé à contre cœur pour aller vers la table, tout en rampant bien-sûr. Je suis exténué je dis.

- J'y suis presque... Murmurais-je le bras tendu vers la table.

Après quelques efforts j'arrive enfin à le prendre, je le décroche.

- Oui ? Dis-je d'une voix haletante.

J'ai fait un marathon pour que ma respiration soit aussi saccadée ?

- Tu faisais du sport ? Me questionne Min surpris.

- Non, il faut que je m'y remettre d'ailleurs. J'ai juste fait l'effort de venir prendre le téléphone sur la table, dis-je.

- Laisse moi deviner, tu est étalé de tout ton long sur la moquette de ton salon ? Demande t-il d'un ton moqueur alors que je me lève d'un coup.

- Pas du tout. Je suis dans le canapé, répondis-je alors que je l'entend soupirer.

- Sinon, tu es prêt ? Nous sommes en route avec Maya.

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