III

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Après de longues minutes à chercher Kimberly, je la trouve enfin sur les marches de l'entrée, en train de pianoter sur son téléphone.

- Ah Thomas, t'es là ? Je t'atten... Oh, c'est toi.

- Cache ta joie. Je te ramène chez toi.

- Hein ? Mais c'était pas Thomas qui...

- Tais-toi. Donne ton adresse et on y va.

Elle me regarde d'abord d'un air méfiant, puis se résout à me suivre.
Une fois dans la voiture, le trajet s'avère plus long que prévu,et dans le silence, en plus. Kimberly décide de le briser :
- Bon... Tu veux pas au moins mettre de la musique ? C'est gênant, là.

- C'est ma voiture. Je fais ce que je veux.

Mais j'ai quand même mis de la musique, parce qu'elle avait raison, c'était génant. Au rythme de "Keep your head up" de Tupac, je tape du pied.

-T'écoutes vraiment ce genre de chansons ?

- T'as un problème ? Personne te force à rester ici. De toute façon, je suis sûre que tu préfères les musiques électron ou je sais pas quoi, celles qui passent à la radio.

- Je l'ai dans ma playlist, figure toi, répondis-t'elle en me montrant son téléphone. Ça m'étonne juste que t'écoute ça. Je suis pas habituée à voir d'autres gens avoir les mêmes goûts.

- Tt tt, nous mets pas dans le même paquet. C'est parce qu'on a une  chanson en commun qu'on est pareils.

- À quel moment j'ai dit ça ?

Elle marqua une pause, puis ajouta :
- Je comprends même pas pourquoi t'es aussi désagréable avec moi. Je t'ai rien fait, non ? Tu me parles comme si j'étais la cause de tous tes malheurs.

Kimberly inspira un coup, puis continue :

- Tu sais, j'aimais bien ton profil insta. Mon film préféré, c'est Poetic Justice,-elle sourit en mentionnant le nom du film- ça m'a intrigué que tu aimes ce film aussi alors j'ai regardé ton profil et j'ai like une photo sans faire exprès. Voilà la vérité.

Elle me regarde en face maintenant. Ses yeux noirs me regardent intensément, comme s'ils essayaient de déceler quelque chose.

- Bref, si tu m'apprécies pas c'est ok mais t'es pas obligé de le montrer de manière aussi forte, qui t'as élevé ?

Sans attendre de réponse, elle mets ses écouteurs et ne parle plus pendant le trajet.

Pdv Kimberly

Après 15 minutes de trajet, on arrive enfin devant chez moi. Je dis un merci vite fait à Aiden, puis je m'en vais sans me retourner. Dorénavant, je vais arrêter de me soucier de lui: je me suis fait de nouveaux amis, j'ai un foyer, avec ma sœur et ma mère à mes côtés. En quoi ça m'importe si Aiden ne me supporte pas ? En absolument rien. Exactement.

Je suis contente d'être arrivé à cette conclusion. Après tout ce que j'ai vécu depuis ce jour-là, mes embrouilles avec Aiden semblent ridicules. En fait, elles le sont.

Je suis tellement crevée que j'arrive à peine à tenir debout. C'est peu être dû à l'alcool que j'ai bu, même si c'était qu'un verre... Enfin bref, je prends le peu de force qu'il me reste pour me démaquiller puis je tombe sur mon lit, prête à m'endormir.

Je me réveille avec la tête lourde, comme si on la martelait depuis des heures. Je jette un coup d'œil à mon réveil : 11h49. Dieu merci, nous ne sommes que Dimanche. Je tâte mon lit pour trouver mon téléphone, et quand je l'allume, je me retrouve avec une dizaine de notifications. Des abonnements de Celia, Fiona et Rebecca, les filles que j'ai rencontré hier.
Elles sont vraiment sympa, même si je préfère quand même la compagnie de Jules. J'ai aussi plusieurs de messages de Thomas, successifs :

✉️
t'es rentrée ?
Aiden m'a dit que t'étais rentrée. Tu vas bien ?
tu veux qu'on se voit, aujourd'hui ?

Même si je ne comprends pas pourquoi Thomas est aussi proche, depuis la soirée, je réponds rapidement en écrivant " oui " et pourquoi pas, où ça ?".

Au moment où je m'apprête à me lever, je vois que j'ai un autre messages... De ce connard D'aiden. J'avoue que je m'y attendais pas, mais j'ai pas forcément envie de lui parler, surtout si c'est pour qu'il me parle comme si j'avais étranglé sa famille .
...
...
Ok, j'ai quand même envie de voir ce qu'il a écrit... C'est pas que ce soit particulièrement intéressant, mais ça m'intrigue de savoir qu'il m'a envoyé un message, parce qu'il y a littéralement aucune raison pour qu'il le fasse...

aiden.zr : Eh, désolé pour hier, et pour avant aussi
C'était pas cool de te parler comme ça alors que t'es nouvelle
Même si t'es vraiment agaçante et que t'as l'air stupide. Genre, vraiment (j'insiste sur le "vraiment")
Mais quand-même, c'était pas sympa de ma part

PrejudiceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant