Ｐｒｅｊｕｄｉｃｅ

XIV

Pdv Kimberly

- On est où, là ? Demandai-je.

Après 15 minutes de marche, on arrive enfin devant une sorte de boutique.

- C'est un disquaire. Viens, on entre.

A l'intérieur se trouve des rangées de disque, de toutes époques. Il y a quelques chose de magique dans cet endroit, comme une machine à remonter le temps.

- C'est trop beau, commentai-je.

- T'as pas encore tout vu. Viens.

Il me tend la main, et on se ballade dans la boutique. Je joue avec ses cheveux, qui forment des boucles maintenant qu'ils ont poussé.

Il m'emmène dans une pièce fermée, avec un casque et un lecteur CD posé sur une table. À côté, se trouve un tabouret, et il y a des pochettes d'album affichées un peu partout.

- Où est-ce qu'on est ?

- C'est mon endroit préféré, me répond-il. Attends.

Il prend le casque et le pose sur mes oreilles, puis joue un CD.
Aussitôt, je reconnais les premières notes de Rain de SWV. Je souris, et me laisse porter par la musique. Une fois la chanson terminée, je me tourne vers Aiden, qui sourit lui aussi.

- Génial, pas vrai ?

C'est la première fois que je le vois comme ça. Il a un beau sourire, très communicatif.

- Génial, répétait-je. Tu viens ici souvent ?

- Ouais, au moins une fois par semaine environ. La qualité du casque est dingue, ça permet vraiment d'écouter la musique.

- Comment t'as découvert cet endroit ?

- Il appartenait à mon oncle. Le propriétaire a changé, mais j'ai gardé la clé. Tiens.

Il me tends la clé, assortie d'un porte-clé jaune. Avant que j'ai pu réagir, il m'interrompt :

- J'en ai un double. On venait souvent ici avec... Bref. Prends en soin.

- Merci. Çest vraiment gentil de ta part.

Il me regarde pendant un moment. Il fait souvent ça, en ce moment.

- Pourquoi tu m'observes ?

Il rougit, et je commence à rire, parce que c'est vraiment trop mignon.

- Ça me dérange pas, tu sais.

Il sourit, et on sort de la pièce ensemble.

Une fois dehors, le soleil nous tape dessus.

- C'est la lumière parfaite pour faire des photos, remarquai-je.

- Ah bon ?

Il sort son téléphone, et prend une photo de nous deux. Bien qu'elle soit prise à l'improviste, la photo est vraiment belle, alors il la poste. Puis il range son téléphone, et il passe son bras autour de mon cou. J'aime bien son geste, alors je souris discrètement.

- Tu veux aller chez moi ? Me demande-t-il.

- Hein ? Quoi ? Pourquoi ?

- C'est pas pour faire ce que tu penses, répond-il, l'air moqueur. J'ai juste envie d'aller chez moi.

- Ah... Ok.

- T'aurais du voir ta tête, dit-il en riant. C'était hilarant.

- Eh, dis-je. Je te permets pas.

- Si tu le dis. J'ai la flemme de prendre le bus, on prend un uber ?

- T'as quoi contre le bus ?