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Pdv Kimberly
Je me retrouve à l'endroit où Thomas m'a proposé de venir. C'est une orangerie, avec beaucoup de jardins et des bancs où des couples sont occupés à se bécoter. Je ne vois pas pourquoi Thomas m'a emmené ici, même si, je dois l'avouer, le décor est magnifique. En plus, le Soleil a enfin décidé de se montrer ; même s'il n'est pas aussi fort qu'à Nice, je sens sa chaleur taper sur mes épaules.

- Kimberly !

Je me retourne, et Thomas marche vers moi. Il est plutôt bien habillé : Jean, pull oversize et AJ1. On s'approche l'un de l'autre, on se fait la bise, et on s'assoit sur un banc.

- Pourquoi tu voulais me voir ?

- J'ai besoin d'une raison pour te voir ? Répondit-il en souriant.

- Non, lui-dit je en rendant son sourire, mais tu m'as pas emmène jusqu'ici pour simplement m'observer, pas vrai ?

- Ouais, à vrai dire je voulais te parler d'un truc.

Je le regarde de plus prés, et en fait il me fait vraiment de la peine : il a l'air hyper gêné, comme s'il s'apprêtait à faire la confession de sa vie.

- Vas-y, je t'écoute.

- Bon... Tu me plais, genre vraiment.

Ok. Je m'attendais vraiment pas à ça. C'est un peu beaucoup à encaisser là, tout de suite. Je veux dire, Thomas est vraiment beau, et j'imagine que je suis attiré par lui aussi, mais... Je sais pas, y a un truc qui me gêne.

- Avant que tu dises quelque chose, t'es pas obligé de répondre maintenant. Mais tu me plaît, c'est un fait. Depuis que t'es arrivée, j'arrête pas de penser à toi. T'es magnifique, t'es drôle et gentille. Je te demande pas de sortir avec moi, je voulais juste que tu le saches.

Je reste bouche bée face à ces mots. Je veux dire, on se connaît depuis à peine une semaine, comment il peut être aussi sûr de ses sentiments envers moi ?

- Écoute, je t'aime bien aussi, mais je sais pas, tu me prends de court, là. On se connaît depuis pas longtemps, non ?

- Tu crois pas aux coups de foudre ? Me demande-t-il.

Bonne question. Je crois pas, non. Mon père aussi disait qu'il était tombé amoureux de ma mère par "coup de foudre". Vu comment ça s'est terminé, j'ai pas vraiment envie de vivre la même chose.

- Pour être honnête, non.

Quand je vois son visage défait, je rajoute :
- Écoute, peut-être qu'avant de dire quoi que ce soit, on devrait apprendre à mieux se connaître ?

- Ça tombe bien, on a tout l'après midi. Tu veux te balader ? Ce sera l'occasion de te montrer les merveilles de Paris.

En guise de réponse, je lui souris.

Après être passés devant le Louvre, l'elysee, l'opéra Garnier, on se pose dans un Starbucks. Thomas me propose de payer mes cinammon rolls et mon chocolat chaud , et même si j'insiste pour payer moi même, il finit par me convaincre de le laisser faire.

- T'étais pas obligé de faire ça, tu sais, dis je en sirotant mon chocolat chaud.

- Je sais, j'en avais envie. Alors, comment tu trouves Paris ?

- C'est tellement différent de Nice, mais en même temps c'est tellement beau. L'architecture de la ville est magnifique, et j'adore les bâtiments haussmaniens. Dommage qu'il n'y ai pas de plage.

- Paris aurait été trop parfaite sinon. T'imagines ? Elle serait invincible, genre Thanos et son gant.

Je ris à sa blague, et il continue :

- Comment s'était, Nice ?

- Ensoleillé. Les bâtiments sont différents d'ici, y a un peu plus de modernité et surtout, plus de palmiers. On sent l'odeur de la mer, c'est tellement apaisant. C'est vraiment beau, là-bas... Oh, et les gens sont plus aimables qu'ici.

- C'est pas difficile de faire plus aimables qu'ici, rétorque Thomas. Quand je suis arrivé ici, je parlais français mais pas mes parents. Ils viennent du Sénégal, donc je devais me débrouiller pour traduire ce que mes parents disaient à chaque fois, et on nous regardait comme si nous étions des moins que rien . Aujourd'hui, ils parlent français avec un accent wolof, mais j'en ai bave, jusqu'au lycée.

- Je comprends ce que tu veux dire, répondis-je. Ma mère est Camerounaise, et elle a eu du mal à trouver du travail quand j'étais petite. On lui disait toujours de rentrer dans son pays, qu'elle n'avait rien à faire ici. C'est triste, de se faire accueillir comme ça.
Je sirote encore une fois mon chocolat, puis je regarde l'heure : 19h30. Je vais être en retard pour le dîner, et ma mère va me faire la leçon pendant une semaine si je le rate.

-Désolée, je dois y aller. Ma mère veut pas que je rentre trop tard, mais merci pour aujourd'hui, c'était vraiment sympa.

- Ah... Dis Thomas d'un air déçu. Tu veux pas que je t'accompagne ? Il commence à faire froid.

- Je t'ai déjà assez dérangé comme ça. On se voit demain au lycée, bye !

Et sur ce, je sors en courant du Starbucks pour attraper mon bus. Sur le trajet, je pense à Thomas, qui est si gentil avec moi depuis que je suis arrivée ici. Il m'a toujours aidé, et  est là pour moi h24. Je souris à cette pensée, mais immédiatement, le visage d'Aiden s'inscrit dans mon esprit. C'est sûr qu'il n'approuverai pas notre sortie d'aujourd'hui, et malgré moi, j'ai pas envie qu'il recommence à me détester.

PrejudiceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant