Holding out for a prince

⟣Chapitre IX⟢

*🎶*

-T'es folle meuf, murmurai-je.

-Non ! Je suis.. pragmatique. Tu comprends le mot ? demanda-t-elle en français.

-Nickel, merci.

Elle me poussa pratiquement dans un fauteuil et m'expliqua son concept. Je devais bien l'avouer je ne comprenais pas tout, mais elle avait très enthousiaste et je me laissai faire. Jusqu'à ce qu'elle me montre une veste fuchsia.

-Non.

-Allllleeeez.

-J'ai dit non.

Elle grommela et elle me força à mettre toutes les autres tenues présentées sous le prétexte que j'avais épuisé mon seul joker. Deux heures plus tard, j'y étais encore, en PLS. J'enfilai les tenues, les accessoires et elle me regardait en fronçant du nez. J'avais l'impression d'être une poupée habillée par une petite fille un chouïa exigeante. Quand j'étais petite, je n'aimais déjà pas ça, mais là, en grandeur nature... c'était assez atroce. Je me sentais engoncée. Je me sentais laide et visiblement Dee semblait du même avis. Elle ne mâchait même plus ses mots.

-Ah non, c'est pas terrible du tout, sur le papier, je pensais mais j'ai changé d'avis. J'aime bien la ceinture par contre. Tu as de la chance tu sais ?

-De me faire torturer depuis deux heures ?

-Non, d'être grande et d'avoir une taille. Je donnerai tout pour ça.

-Avoir du bide, des bourrelets et de la cellulite, je suis sûre que tu adorerais, ouais.

Je n'avais pas pu empêcher ce sarcasme de sortir de mes lèvres. Dee se redressa.

-J'ai aussi de la cellulite, y'a que 2% des femmes qui n'en ont pas et oui, tu sais, moi je préfère regarder des femmes comme toi que des femmes comme moi. J'ai jamais vraiment aimé mon corps. Je l'ai toujours trouvé trop fluet. Mes tantes m'ont toujours dit que j'avais des hanches de garçon. C'est pour te dire. Le bodyshaming, je connais aussi. C'est pour ça que j'aime le stylisme, pouvoir dire à toutes les femmes, à tous les être humains, oui, tu peux t'habiller comme tu veux, tu peux être fashion si tu veux. J'ai trouvé ton style et je sais ce qui te mettra en valeur maintenant.

Elle se leva avec grâce de son fauteuil et me fourra des vêtements dans les bras.

-Aie confiance en moi.

Elle me poussa vers la cabine d'essayage et je retirai l'affreux haut à sequin qu'elle m'avait mis. Je me retrouvai en sous-vêtements et je me regardais. J'ai aussi de la cellulite. Je me tournai pour me regarder. Je n'arrivais pas à le croire. J'enfilai ce qui s'avéra être une combinaison noire toute simple en cache-cœur et je sortis. Dee me resserra un peu la taille avec une jolie ceinture avec une belle boucle dorée. Elle m'aida à enfiler une veste blanche, elle recula et me demanda de mettre des boucles d'oreilles pendantes et elle me tendit une pochette de même couleur que la ceinture.

-Il manque juste des escarpins. Je sais que tu n'aimes pas marcher avec des hauts talons. Tu peux choisir, soit des noirs, soit des dorés.

-Toi tu mettrais les dorés !

-Je suis une excentrique parait-il. Va mettre les noirs.

Je lui obéis et elle me montra la psychée. J'aimais beaucoup, c'était sobre, c'était élégant et les petites touches de dorées m'amusait. J'avais l'impression d'être gaulée comme une déesse. Dee arriva derrière-moi et me posa un chapeau de type assez masculin, noir et blanc sur la tête.

-Je pense qu'on a trouvé ta tenue.

-Je crois aussi.

-Heureusement, c'était la dernière du dressing, avoua-t-elle avec un petit sourire. Et j'avoue aussi que c'était ma préférée mais comment on dit : « le meilleur pour la fin ? ».