Apocalypse (En Pause)

Chapitre 7 - Conflit

Comme prévu, ils se levèrent à l'aube le lendemain. Après avoir avalé un rapide petit déjeuner, ils prirent la route du retour. Ils voulaient rentrer le plus rapidement possible et espéraient que les anciens n'avaient pas déjà décidé de procéder aux obsèques des victimes pour que Taylor puisse examiner un corps. Peter pris la tête du groupe avec Stan et Sarah. Mack était avec Taylor tandis que Jaffar, qui ne souhaitait visiblement se joindre aux autres, suivait derrière à bonne distance.

Les deux jeunes femmes profitèrent du trajet pour faire davantage connaissance :

- Alors, comment se passe la vie en tant que citoyen ?

- Hum... je ne sais pas trop quoi te raconter à vrai dire, il y a tellement de choses... Que sais-tu de nous exactement ?

- Je sais ce que les anciens nous ont raconté mais ils ont été enfermés dans le ghetto depuis si longtemps que les choses ont dû bien changer entre temps. Et puis il y a ce que j'ai lu dans les livres.

- Comment as-tu eu ces livres ?

- De la part d'associations. Quand les autorités ont décidé d'enfermer les premiers indépendants dans le ghetto, certains citoyens ont décidé de les aider à survivre. C'était difficile pour le gouvernement de refuser qu'ils nous apportent leur aide. C'était la période où les montres identités ne faisaient pas encore l'unanimité, même si elles étaient acceptées compte-tenu des circonstances, et votre Etat, par peur du soulèvement, a accepté ce compromis. A cette époque, il y avait encore des citoyens qui jugeaient mal les mesures d'enfermement mises en place pour les habitants du ghetto. Les montres identité, le contrôle exercé par les gouvernements mondiaux sur la vie privée étaient vécu comme une privation de liberté dont les ghettos créés un peu partout dans le monde représentaient l'aboutissement ultime. Les politiques ont eu une bonne stratégie : donner l'impression qu'ils lâchaient du leste en autorisant des associations à aider les indépendants tout en renforçant les mesures de contrôle des citoyens. C'est seulement plusieurs années après qu'on a commencé à nous voir comme des sauvages et des criminels dont l'objectif était de renverser l'ordre établi. Nous avons fini par être associés aux terroristes alors que les premiers habitants du ghetto étaient seulement des personnes qui refusaient d'accepter des mesures gouvernementales qu'ils jugeaient contraire à leur liberté. Quoiqu'il en soit, les associations ont toujours continué à nous aider. Elles nous fournissaient des vivres, des médicaments, des vêtements mais également des livres ou encore de vieux objets que les citoyens n'utilisaient plus mais qui pouvaient être très utiles pour nous.

- Et vous avez des contacts avec les membres de ces associations ?

- Non pas du tout. Les associations déposent leurs dons aux militaires qui surveillent la zone. Ils commençent par effectuer un contrôle strict de tout ce qui nous est envoyé et retirent tout ce qui pourraient devenir une arme pour nous. Ensuite, les portes d'entrée du ghetto sont ouvertes et une dizaine de soldats armés entrent le temps de faire le dépôt qui prend à peine quelques minutes. Nous sommes alertés par une alarme qui retentit durant toute la procédure et qui signifie que nous ne devons pas approcher des portes sous peine d'être exécutés immédiatement. C'est bien simple, si un soldat aperçoit un indépendant, il a pour consigne de tirer sans poser de questions. Une fois que l'alarme s'arrête, nous pouvons aller chercher ce qui a été déposé.

- Et il est déjà arrivé qu'un soldat tire sur un indépendant ?

- Une fois, oui, il y a 10 ans de ça. L'une des femmes d'un des habitants du ghetto était en train d'accoucher et ça se passait mal. Elle perdait beaucoup de sang et notre soigneuse ne pouvait rien faire. Quand il a entendu l'alarme, son mari a décidé d'aller voir les soldats pour chercher de l'aide malgré les consignes de sécurité. Quand ils l'ont vu s'approcher, il a été abattu sans même qu'il n'ait eu le temps de parler...