« 41 » Chronique de Maïly
Je cours jusqu'à sa chambre, j’entendais un peu ce qu’il se passait, et j’avais peur que le pire c’était déjà produit et que j’étais arrivé trop tard…
Je déboule dans sa chambre, tel un chien enragé, prêt à l’attaqué pour avoir posé ses mains sur la mienne.
J’arrive face à ce lit, et je vois ….
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Aujourd’hui mes journées sont toutes les mêmes, ya pas un jour différent de l’autre, pas une journée que je trouve belle plus que les autres, pas une heure que je préfère à une autre.
« Le silence est le plus grand cri d’une femme »
J’ai même plus la force de parler, de faire un mouvement de lèvre, un mouvement de cil, un sourire, un rire, rien.
Ce que je fais alors ? Rien.
Je reste assise à côté de cette fenêtre à contempler le monde, l’extérieur, la vie dehors.
Voilà mon quotidien depuis une semaine.
Voilà ce que je subis depuis une semaine, 7 jours atroce, les plus horribles de toute ma vie.
J’essaye de dormir, mais impossible.
Je n’y arrive pas, j’y arrive plus, et rien que j’y pense les larmes défilent sur mes joues les unes après les autres.
Je suis morte à l’intérieur, ya rien de bon au fond de moi, j’ai étais souillé, et ça seras comme ça jusqu'à ce que je crève.
Lorsque mes yeux se ferment, je revois cette scène et j’ouvre immédiatement les yeux en furie, débordant de larmes.
J’entends des cris, j’entends des pleures, j’entends des coups, je sens des mains……..
Une vision atroce, à m’en torturé jour et nuit.
J’arrive plus à faire quelque chose, je suis MORTE ! MORTE !
J’avais pris Dieu pour témoin, témoin de mon anéantissement, témoin de ma chute en enfer, témoin du fait que jamais je me relèverais.
Oui, ce soir là j’ai étais violée.
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Je suis là face à ce lit, j’ai vu ma vie se réduire en cendres ! Ma vie réduite en miette !!!!
Il y avait ma femme sur ce putain de lit, en train de crier à l’aide, en train de supplier Dieu.
Et il y avait ce batard qui n’avait aucune pitié à souiller ma femme ?
La rage s’était emparait de moi, plus rien n’existait pour moi, plus aucun danger, plus aucune conséquence ne pouvait me séparer de ce fils de ****.
Je n’ai pas mis une seconde de plus à le décollé de ma femme et je l’ai enchainé, rué de coup, j’avais le diable en moi ce jour là, oui, le diable !
Je lui faisais ressentir à chaque coup tout ce qu’il m’a fait ressentir en quelque seconde devant cette horrible image de lui sur ma femme.
Je m’en foutais de le tué, il méritait même bien plus que la mort.
Je lui lançais des injures, pires les unes que les autres, je lui mettais des coups sur la tête, au visage, dans le ventre, partout, je n’hésitais pas une seconde.
- LACHE LE TU VA LE TUER !!
- ARRETE KHO ARRETE IL BOUGE PUS!
Ce qu’il me disait ? J’en avais rien à foutre, qu’il crève ce batard, qu’il meurt, que j’le tue, je m’en fous, que je prenne du ferme, qu’on me fasse tout ce qu’ils veulent, plus rien ne compte. Il a osé toucher à mon diamant, à ma perle…
J’avais les mains en sang, je respirais comme un fou, j’étais à bout de force, mais je continuais, j’enchainais les coups.
Au bout d’un moment on a réussi à me pousser de lui, on a réussi à me décoller de ce pd.
- OH !!! TU VEUX LE TUER C’EST CA ? TU VEUX SA MORT SUR TA CONSCIENCE ?
Ayhan – QU’IL CREVE CE FILS DE P**** YA QUOI MAINTENANT ? IL TOUCHE A MA FEMME ET JE NE DOIS RIEN FAIRE ? ALLEZ VOUS FAIRE ENCULEZ, JLE BUTE DE CHIEN, J’LE NIQUE, QU’ES CE QUE J’EN AI A FOUTRE ?
- CALME-TOI ARRETE TES CONNERIES, REGARDE TA FEMME !!
Je n’avais pas décoléré, j’étais encore sur les nerfs.
Je tourne la tête vers ma femme, recroquevillé sur elle-même, avec la couverture qui la couvrait.
Des larmes coulaient.
Ouais je pleurais, ouais j’assume, ya une ou deux larmes qui se sont échappé.
Parce que ce que j’avais face à moi, c’était bien pire que si on me tirait des milliards de balles.
Je voyais celle que j’aimais par-dessus tout détruite.
Et j’ai pas réussi à accomplir mon rôle de bon mari, j’ai pas réussi à la protégé, j’ai pas était là pour elle, j’ai rien fait à part le batard à la délaisser.
Je me suis approché d’elle et je l’ai prise dans mes bras, elle ma repoussé directe au contact de ma main contre sa peau
Ayhan – Maïly, c’est moi, je suis là, je suis là…
J’ai retenté de la prendre dans mes bras, ses cris redoublèrent, elle pleurait, elle ne s’arrêtait plus, je l’ai serré fort contre moi, de peur qu’elle s’envole, de peur de la perdre…
- On appelle une ambulance
Je m’occupais plus d’eux, il n’y avait que ma femme qui comptait à ce moment là.
J’ai pris ses affaires qui étaient au sol, je l’ai rhabillé, son haut était complètement déchiré alors j’ai enlevé mon haut et je lui ai mis, je l’ai porté comme une princesse, elle ne parlait plus, seul les larmes coulaient sur ses joues.
Ayhan – Si j’entends que cette histoire à tourné au quartier, je vous fais pire qu’a ce chien, je n’hésiterais pas une seconde.
Ils hochent la tête, et je sors Maïly de cet appart.
Je la dépose dans la voiture, je conduis et on arrive devant chez nous.
Ca fait plusieurs semaines que je n’ai pas posé un pied ici…
Je la porte à nouveau, ouvre l’appartement, et l’allonge sur le lit.
Elle avait le regard vide, plus aucune expression n’était sur son visage.
J’avais la haine !! Il l’avait détruit, et m’avait en même temps détruit !
Ayhan – Tu veux te laver askim ?
Maïly - …
Je l’emmène à la salle de bain, lui fait couler un bain, et la dépose à l’intérieur.
Elle tremblait et continuait de pleurer encore et encore.
Elle se frotte tout le corps, limite si elle allait s’arracher la peau
Ayhan – Arrête ! Arrête ! T’es en train de te faire du mal !
Maïly – PLUS RIEN NE ME FAIT MAL !!!! PLUS RIEN !!!!!!! (Pleures) IL A RÉUSSI A ME FAIRE EN DIX SECONDES TOUT LE MAL QUE J’AURAIS PU RESSENTIR TOUTE UNE VIE !!!!
Elle avait la voix complètement cassé, et elle suffoquait
Je la prend dans mes bras, malgré qu’elle soit toute mouillé j’en ai rien à foutre, je la sers contre moi, et elle pleure contre mon torse.
Après plusieurs minutes, je la sors du bain et l’essuie. Je lui fais enfiler des vêtements, et l’emmène à nouveau dans la chambre.
Allongé sur le lit, je la regarde, elle ne me regarde même plus dans les yeux, je n’ai pas réussi à croisé son regard.
C’est trop dur de la voir comme ça… Ca me tue, cette rage en moi, elle est en train de me bouffer !
Je sors, pars dans la cuisine, et me met à côté de la fenêtre, j’enchaine les clopes, une, deux, cinq, six…
Ayhan – Allo !
- Mec, c’est Moh, on est à l’hôpital là, ils ont pris en charge Krimo, on a dit qu’on l’avait trouvé comme ça, avec dix mecs sur lui
Ayhan – Je n’en ai rien à foutre de sa vie !!
- C’était juste pour te dire ça, parce que ça va tourner à la cité, t’inquiète pas, on dira rien.
Je raccroche et repars dans la chambre, Maïly est toujours à la même place, rien n’a changé.
Je la regarde.
Qu’es ce que je vais faire ?
Ya rabbi, aide-moi, comment veux-tu que je réussisse à tenir le coup quand j’ai vu ce qu’il s’est passé de mes propres yeux ?
Comment veux-tu que ma femme puisse se relever après ce qu’elle vient de subir ?
Je m’assis sur le lit
Ayhan – Tu veux que j’appelle quelqu’un ?
Maïly - …
Ayhan – Tu veux parler à quelqu’un ?
Maïly - …
Je mets ma tête contre mes mains et soupire.
Comment faire quand deux cœurs meurtris se rassemble ?
Les larmes pleines de regrets, les yeux vers le ciel
À fixer le soleil, on brûle ses rêves
Dis moi combien restent quand la vie t'achève
Et combien partent quand les peines se lèvent…
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Ayhan a dit à ma mère ainsi qu’a sa famille de gardé Yusuf quand ils peuvent. Il est revenu à la maison, je n’ai pas fait de remarque là-dessus, il reste à mon chevet, et quand il pense que je dors, pars dormir sur le canapé. Il s’occupe de Yusuf, me l’emmène dans la chambre quelques instants pour qu’il puisse me voir un petit moment dans la journée et le ressors aussitôt.
Ayline est venue me parler pour me demander ce que j’avais, je n’ai pas pu, je n’ai pas osé parler.
Comment dire qu’on s’est faites… Je n’arrive même pas à l’assumer moi-même, alors comment l’avouer aux autres ?
Ma mère s’inquiète pour moi, mais je ne me relèverais pas. Je n’arriverais pas, ça m’a juste tué.
Ma belle famille aussi s’inquiète, mais Ayhan inventes des mensonges pour qu’ils ne se doutent de rien. Juste une mauvaise passe et in cha Allah ça va passer.
Ayline vient me voir une fois tout les deux jours, pour prendre de mes nouvelles, et me faire parler.
Mais rien n’y fait.
Que veux tu que je te dise ?
J’ai étais détruite, intérieurement comme extérieurement.
Au fond, plus rien ne peut m’atteindre plus que ce qu’il m’a fait subir, même si cela a duré quelques secondes. Ca a était les pires secondes de toutes ma vie, bien pire que des minutes, ou bien des heures, pire que toute une vie entière.
Extérieurement, il m’avait en même temps balafré le visage, avec les coups qu’il me donnait pour que je me taise.
Ce qu’il est devenu ? Je n’en ai aucune idée, et plus il sera loin de moi, mieux je me porterai.
Ayhan me raconte ses journées, ce que fait mon fils chaque jour, la famille, les amis, mais il ne me parlait jamais de cette histoire ainsi que de cet homme horrible.
Ayhan – Maïly stp, ne reste pas comme ça.
Ayhan – Tu ne vois pas que tu te détruis de plus en plus ? Par Allah réveilles toi et remets en toi à Dieu
Ayhan – Ton fils est mal Maï. Il est mal de ne plus entendre sa mère, de ne plus passer du temps avec, tu lui manque, sa mère lui manque.
Ayhan – La famille s’inquiète pour toi, ils appellent tous les jours, ils veulent que tu passe, sinon ce sera eux qui viendront à toi.
Ayhan – Vide toi, parles en, tu te sentiras surement mieux…
C’était ça tout les jours, il restait à mes côtés, des fois en silence, des fois il me lançait de petites réflexions tentant de me faire réalisé la chose. Mais rien n’y faisait, j’étais morte et je le resterais.
J’avais maigris, j’avais des poches sous les yeux, j’avais une mine atroce, j’étais une morte vivante… Je luttais pour vivre, pour survivre.
J’y ai pensé au suicide, astarf’Allah que Dieu me pardonne, mais vivre encore en y repensant sans cesse, c’était de la pure torture.
Qu’il me vienne en aide car je ne tiendrais pas plus longtemps, et ce ne sera pas qu’une simple idée qui me traversera l’esprit, mais l’acte en lui-même.
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Ayline – Qu’es ce qui lui arrive Ayhan ? Et toi ? Comment ça tu reviens comme ça ? C’est quoi le délire ? Raconte, explique-moi !
Ayhan – Cherche pas Ayline ! Ne cherche pas ! Elle est mal c’est tout, elle traverse une mauvaise période, insAllah elle va s’en remettre.
Ayline – Non Ayhan, ce n’est pas qu’une mauvaise période, regarde, même son fils elle l’ignore, qu’es ce que tu attends ? Qu’elle se suicide ?
Ayhan – Starf’Allah dis pas n’importe quoi toi !
Ayline – Je suis juste réaliste, vu son état, j’ai des doutes !
Ayhan – Et tu veux que je fasse quoi putain ! Tu veux que je fasse quoi !
Ayline – QUE TU ME DISES CE QU’ELLE A !
Ayhan – MAIS QU’ES CE QUE TU COMPRENDS PAS ???? JE NE PEUX PAS ! OK ??? JE NE PEUX PAS TE LE DIRE ! NE CHERCHE PAS !!!
Je me casse, parce que si je reste une minute de plus, je vais péter un plomb !!
Je débloque depuis quelques jours, je vire !!
Yusuf – Popa
Ayhan – Oui mon fils ?
Yusuf – Elle i ou moman ?
Ayhan – Dans la chambre, elle est malade, faut qu’elle se repose
Yusuf – Moi veut voir moman
Ayhan – Elle va bientôt guérir insAllah bientôt …
J’essayais moi aussi de me rassurer, mais j’avais peur… Peur que plus jamais elle ne revive.
Je passais mes journées à rester avec elle, le matin je déposais Yusuf à la crèche, au moins qu’il s’amuse un peu avec ses amis, Ayline, ou quelqu’un de la famille allait le chercher à midi, et venait le déposer, ainsi que le repas du midi, je m’occupais de Yusuf, j’allais voir si Maïly voulait manger, mais quoi qu’elle avale elle recrachait. Je savais plus quoi faire.
Je m’étais remis à la prière, moi qui l’avais délaissé dans ma période, qu’Allah me pardonne, j’avais pensé qu’a moi.
Et ce qui lui arrive, je peux m’en prendre qu’a moi-même, c’est à cause de moi tout ce qui nous arrive, j’ai étais le fautif dans l’histoire.
Je vais à la Mosquée tout les vendredis avec les hommes. Dans la chambre, je lui lis le Coran pour essayer de l’apaiser, je priais pour elle, vAllah a chacune de mes prières elle y était.
Je doublais mes invocations pour elle, j’avais tellement peur de la perdre, j’ai étais con, et aujourd’hui j’essaye de me faire pardonner…
Je laisse jamais Maïly seule dans l’appartement, de peur qu’il lui arrive quelque chose, quand je ne suis pas là, sois ya sa mère, ma mère, Ayline, Stéphanie…
Ayline était en haut avec elle, je pars chercher Yusuf chez ma mère. Arrivé devant le bâtiment on m’arrête.
- Wesh
Ayhan – Salam.
Sofiane – T’a appris pour ton pote Krimo all..
Ayhan – C’est pas mon pote lui !
Sofiane – Ah ouais ? Pourtant t’avais bien délaissé ta femme pour lui non ?
Ayhan – Qu’es ce que tu cherche So ? Tu sais que j’essaye de revenir dans le bon chemin, t’essaye de me provoquer c’est ça ?
Sofiane – Zahma revenir dans le bon chemin ? Bsahtek tu te réveilles enfin ?
Ayhan – Cherche pas la merde avec moi So, tu me connais
Sofiane – Je ne sais pas pourquoi elle ta pardonné aussi facilement Maïly, elle aurait du te faire galérer comme tu l’as fait avec elle
Je m’approche de lui, mais des mecs s’interposent entre nous.
- C’est bon calmez vous
Ayhan – Ferme ta gueule tu sais rien de nous ! Alors l’ouvre pas pour de la merde !
Sofiane – Je dis simplement ce que je pense, et tu sais ce que je pense ? Qu’elle est trop bien pour toi.
Ca commençait a chauffer à l’intérieur de moi, j’avais envie de lui en coller une, mais on me retenait, et il savait que je ne pouvais pas l’atteindre parce que les autres étaient là pour me retenir.
Ayhan – Tu fais le malin, tu fais le fort parce que ya tout le monde ? Mais viens, viens me dire tout ça seul à seul
Sofiane – Je n’ai pas peur moi, d’un shlague comme toi ? Je ne vais pas m’attarder sur ton cas, juste pour te dire que ton « pote » est mort.
Notre histoire étais sincère, notre couple étais stylée, encore une nuit blanche à repenser à notre histoire ce soir mon cœur parle …
« 42 »
Ayhan – Tu fais le malin, tu fais le fort parce que ya tout le monde ? Mais viens, viens me dire tout ça seul à seul
Sofiane – Je n’ai pas peur moi, d’un shlague comme toi ? Je ne vais pas m’attarder sur ton cas, juste pour te dire que ton « pote » est mort.
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Je vis plus, j’en ai marre, je suis à bout.
Comment je peux continuer quand à chaque minute qui passe, les seules images, les seules pensées qui me traversent l’esprit sont dirigées vers cet homme qui a détruit ma vie ?
Comment je peux me relever si à chaque seconde je repense à ce jour là ?
Comment je fais pour avancer, pour évoluer, jamais j’y arriverais…
Ayline – Maïly ?
Comme d’habitude je ne réponds pas, je reste cloué à cette place, les yeux rivés sur le monde extérieur. Ce monde où je n’ai pas mis un pied dehors depuis bien plus d’une semaine.
Ayline – Je t’en supplie Lyly, fait quelques choses… Regarde toi, t’as maigris, tu ressemble plus à rien, regarde tes yeux, ton visage, pense à nous, à ton fils, à ton mari.. Réagis !
Pensez à vous ? Chaque minute de ma vie, je pense à vous.
Chaque moment je suis là à pensez à ma vie, à ma vie passé, à ma vie antérieure, à tout ses moments où je vivais encore. Jusqu'à ce jour où désormais je ne vis plus, je survis.
- Tataa !
Ayline – Mon petit bonhomme ! Ca va toi ?
Yusuf – himdolah i toua tota ?
Ayline – Trop mignon mon petit chouuuu ! Qu’es ce que t’a Ayhan ?
Ayhan – Rien rien ! Occupe-toi de You
Ayline – Quoi ? Mais tu va où là ? Ya quoi ?
Ayhan – Me casse pas la tête ce n’est pas le moment… Tu peux le garder ou pas ?
Ayline – Mais oui bien sur, ya pas de soucis, mais tu m’inquiète la qu’es ce qui t’arrive ?
Ayhan – Rien rien, tracasse pas, juste je dois bouger, je fais vite
J’entends la porte claqué, il a du sortir à nouveau.
J’ai mon côté curieuse, qui veux savoir ce qu’il se passe, mais mon côté détruite n’a même pas la force de faire un petit mouvement.
Je le vois à travers la fenêtre, les mains derrière la tête, il choute sur tout ce qui se trouve sur son passage.
Ya bien longtemps qu’on n’a pas eu une conversation à deux, ya bien longtemps où je ne t’ai pas regardé droit dans les yeux, bien longtemps où je n’ai plus aperçu ton sourire, où entendu ton rire, bien longtemps où je n’ai plus vue la joie dans nos cœurs, dans nos vies, bien longtemps que tout ça me détruit de l’intérieur …
Yusuf – Momaaaan !
Il se dirige vers moi, Yusuf est bien le seul pour qui je fais l’effort d’esquisser un petit sourire.
Je souris de force, le regarde.
Ô mon fils, désolée de te faire traverser tout ça. Désolée, je m’en excuse mon fils. Tu mérites bien mieux, bien plus que tout ce qu’on te fait vivre. Tu mérite d’avoir une famille heureuse, d’avoir des parents heureux, d’avoir une vie banale, dans laquelle aucune plainte n’existe.
Il vient dans mes bras, je le serre fort contre moi et ferme les yeux.
Je lui dépose un baiser sur le front et le regarde les larmes aux yeux.
Sache-le, mon fils t’est né de notre amour.
T’es le fruit même de notre amour.
Je pense que si tu n’aurais pas était présent, ton père et moi, on ne serait plus ensemble depuis longtemps, malgré notre amour fort l’un pour l’autre.
On s’aime, on se déchire, et plus le temps passe, plus la vie nous détruit chacun son tour, l’un après l’autre.
J’aurais tant aimé que la vie soit plus simple.
Mais la vie est un test de Dieu non ? Il nous éprouve pour savoir de quoi sommes-nous capables.
En ce moment même, qu’es ce qui est mis en jeu ?
Ma vie ? Sa vie ? Notre vie ? Notre amour ? Notre union ?
Tellement d’épreuves qui nous surpasse, que je me demande si c’est plutôt pas une malédiction, plutôt qu’une fatalité ?
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Sofiane – Je n’ai pas peur moi, d’un shlague comme toi ? Je ne vais pas m’attarder sur ton cas, juste pour te dire que ton « pote » est mort.
Je me suis stoppé net dans mon élan, je l’ai regardé droit dans les yeux, il ma aussi fixé en lançant un petit « Allah y rahmou » derrière.
Je les ai tous regardé un à un, et désormais je savais que c’était bien réel, Abdelkrim avait succombé à mes coups.
Après ça, je suis monté cherché Yusuf, j’ai essayé de rien laisser paraître sur mon visage, je souriais crispé, je prétexte qu’il faut vite que je rentre, alors je prends Yusuf et on repasse devant les mecs.
Yusuf – Totoooon !
Je m’arrête et regarde à qui il parle, Yusuf était dans mes bras.
Djibril – Ca va ou quoi bonhomme ?
Yusuf – hamdoulah je rontre a li mison
Djibril – Al Hamdulilah, c’est bien petit.
Yusuf – tchaou !
Je l’installe dans son siège, puis démarre pour rentrer. Il n’arrêtait pas de parler, mais ce n’était pas du tout le moment, arrivés, je monte Yusuf, Ayline voit que je suis pas du tout dans mon état habituel. Je lui laisse Yusuf, et décide d’aller voir Moh.
En sortant, je tape dans tout ce qui est sur mon passage, j’ai la haine, qu’Allah me pardonne, mais je ne regrette aucun de mes coups sur ce chien.
Je démarre en furie, et arrive à la cité.
Mohad – Allo
Ayhan – C’est moi, t’es ou ?
Mohad – Au terrain
Ayhan – Vient derrière deuspi
Mohad – Vas-y j’arrive.
Je me pose sur le capot de ma voiture, en fumant.
J’ai repris la clope, ouais je sais ce n’est pas bon, mais ça me fait déstresser, je peux plus m’en passer depuis la mort de Kamil mon frère Allah y rahmo….
Mohad arrive, on se tchek, il se pose à côté.
Mohad – T’es au courant c’est ça ?
Ayhan – Ouais
Mohad – Il était dans le coma depuis une semaine, mais ils n’ont pas réussi à le maintenir en vie, il a lâché de matin.
Ayhan - …
Mohad – Comment elle va ?
Ayhan – C’est toujours la même… J’pête un câble au fond vAllah je supporte plus de la voir comme ça !
Mohad – in cha Allah ça va s’arranger
Ayhan – Non Moh ! ca ne va pas s’arranger ! Ca va juste s’empirait
Mohad - …
Ayhan – Personne n’est au courant ?
Mohad – Non t’inquiète pas, je t’ai juré personne le saura
Ayhan – Ok.
On discute encore quelques instants puis je reprends la route pour rentrer.
Ayhan – C’est bon tu peux rentrer, cimer.
Ayline – T’es sur ? Je peux rester encore
Ayhan – T’inquiète c’est bon
Ayline – D’accord.
Elle part dire au revoir à Maïly, qui ne répond pas, ainsi qu’a Yusuf.
Après ça, je m’occupe de You’, puis je le laisse joué un moment et part dans la chambre.
Je ne sais pas si je dois lui dire ou non.
Mais vaux mieux que je lui dise ? Au moins elle sera fixé, elle saura enfin où il est passé, ce qu’il est.
Je m’installe sur la chaise.
Putain, son sourire me manque, son beau visage me manque, ses petits airs de jeune fille innocente et mignonne.
Elle me manque ma femme…
Et j’ai tilté trop tard, que j’avais déconné, j’ai pris conscience trop tard, que j’ai fais le batard avec ma femme. Je lui ai fais la misère lorsque Kamil est mort. ..
Ayhan – Il est mort.
Maïly - …
Ayhan – Il te touchera plus Maï, vAllah. Il est mort ce matin.
Elle ne répondait toujours pas, aucun signe, aucun ressentiment ne s’est fait ressentir depuis que je lui ai annoncé.
J’ai appris que la mort n’oubliait personne. Si je t’aime, laisse-moi te kiffer chaque jour avant que ton heure sonne.
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Ayhan – Il est mort.
Ce que j’ai ressentis à ce moment là ?
Désolée, mais de voir…. Ce fou… ne plus être de ce monde. C’est comme un soulagement.
Rien n’apparait sur mon visage, de toute façon heureuse ou non c’est la même rien a foutre du reste.
Il est sorti de la chambre, surement pour aller s’occuper de Yusuf.
Ayhan – Je t’ai fais coulé un bain…
C’est comme ça tout les deux jours, il me fait un bain, je mets quelques minutes puis je me pose à l’intérieur, je ne bouge pas, je ne fais rien et je pense, comme ce que je fais tout les jours à m’en torturer le cerveau.
Il me laisse seul avec mon bain, et part à la recherche de Yusuf, avec qui s’amuser.
Je suis dans ce bain en train de penser.
Alors il est vraiment mort ? Il ne reviendra plus ? Je n’entendrais plus parler de lui ? Mais à quoi bon, puisque sans qu’on m’en en parle, je pense déjà à lui, à de cet homme qui m’a détruis, qui m’a gâché la vie !!!
C’est injuste.
Oui, parce que lui il est parti sans même souffrir qui sais, et moi chaque jour j’en souffre, chaque jour est un jour de plus auquel je survie.
Et lui alors ? On entendra plus parler de lui ? Il ne payera jamais son acte ? Je dois payer à sa place c’est ça ? Je dois me torturer chaque jour pendant que lui prend un malin plaisir ?
C’est injuste, non.
Je peux plus continuer comme ça ?
Qu’es ce que je fais ?
Je m’auto détruit de jour en jour, et en plus de ça je détruis ma famille témoin de mon mal être.
« Salam Aleykoum, aujourd’hui j’ai décidé de parler. Oui d’ouvrir mon cœur pour la première fois depuis une bonne semaine.
Après avoir fermé mon cœur, après ce qui m’est arrivé, j’avais plus le gout à rien, tout me dégouté, tout me détruisait, j’étais morte. Morte à l’intérieur.
Comment te décrire ce que je ressens aujourd’hui même une semaine après l’acte ?
Je suis toujours au même point, au même ressentis, complètement détruite.
Il m’a tout pris en quelques secondes. Oui cinq secondes ? Dix ? Et pourtant il m’a bien tout pris, tout !
Jamais je serais la même, jamais je me relèverais, ta beau tout essayé regarde où j’en suis aujourd’hui.
Je ne parle plus, je ne souris plus, je ne fais plus rien.
J’ignore ma mère, j’ignore ma belle famille, j’ignore mes amis, j’ignore mon fils, et je t’ignore toi, Ayhan.
À quoi ça sert de continuer comme ça hein ? À quoi ça sert tout ça.
Je me détruit et en même temps je détruit ma famille, mes proches qui m’entourent.
Tout ce qui s’approche de moi, je les contamine de mon mal être.
Je peux plus continuer comme ça. Comprends-moi, comprends ce que je ressens.
Je peux même plus me regarder dans un miroir, j’arrive même plus à dormir, ou carrément à fermer les yeux, parce que lorsque je suis plongé dans le noir, je repense à cette scène sans cesse, et les larmes reviennent à chaque fois automatiquement. J’en suis traumatisé Ayhan, traumatisé !!
J’ai plus gout à rien, je ne mange plus, je vais en devenir anorexique.
Aujourd’hui si je m’auto délivre, si je raconte ma peine, c’est qu’il y a bien une raison.
Je vous aime, Maïly. »
Le temps passe, et je suis toujours dans ce bain, à regarder dans le vide.
L’idée me trotte la tête, et je décide de sauter le cap.
La lame dans la main, je commence à me tailler…
Pardonnez moi, pardonnez moi de ma faute, de mes erreurs, de mon égoïsme, mais je préfère partir, que de rester ici bas tentant de survivre dans cette putain de vie.
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Chronique : un combat pour notre amour, face au destin de notre vie
General Fictionchronique enregistrée Reelle ?? fictive ??