Partie 43-44

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« 43 » Chronique de Maïly

Le temps passe, et je suis toujours dans ce bain, à regarder dans le vide.

L’idée me trotte la tête, et je décide de sauter le cap.

La lame dans la main, je commence à me tailler…

Pardonnez moi, pardonnez moi de ma faute, de mes erreurs, de mon égoïsme, mais je préfère partir, que de rester ici bas tentant de survivre dans cette putain de vie.

_________________

J’émis un petit cri de souffrance, je vois le sang coulait, je lâche la lame et tremble, je me rallonge dans la baignoire, ferme les yeux.

Ô Allah, je t’en supplie pardonne moi, pardonne moi d’être à ce point lâche et vouloir quitter ce bas monde.

Mais comment continuer quand j’arrive plus à marcher ? À faire l’impasse sur cet horrible événement qui restera à jamais gravé en moi ?

Les yeux fermés, mon bras me fait atrocement mal…

J'ai envie de partir. Partir dans un endroit où personne ne saura qui je suis, partir pour tout recommencer. J'suis blasée du temps présent et ma seule envie c'est de m'en aller définitivement.

Je me sens coulé, touché le fond de la baignoire, la tête sous l’eau.

________________________

Je suis avec Yusuf dans le salon, je regarde l’heure, ça fait plus d’une demi heure qu’elle est dans son bain. Comment d’habitude, je pars la voir après une demi-heure, c’est largement suffisant.

Ayhan – Tiens, tu prends ça, et tu ne bouge pas, tu ne fais pas de bêtises d’accord ?
Yusuf – Oui popa

Je lui fais un bisou, me lève et me dirige vers la salle de bain.

Je toque avant d’entrer, puis ouvre la porte.

J’écarquille les yeux et accours vers elle, m’accroupit et la sors de l’eau. Elle a les yeux à moitié ouvert.

Ayhan – Maï !!!! Maï !!!!

Je lui donne quelques petites gifles pour tenter de la garder éveillée

Ayhan - REGARDE MOI ! REGARDE-MOI !!! PUTAIN MAIS QU’ES CE QUE TU M’FAIS PUTAINNNN !

Je la regardais, vAllah j’étais en panique je ne savais pas quoi faire, elle me regardait, et moi je la secoué.

Je prends mon téléphone et appelle une ambulance d’urgence.

Ayhan – Tu cherche quoi à la fin ? Hein ? Tu comptais faire quoi là ? Nous laisser ? Laisser ton fils ? Tu crois que la vie elle tourne autour de toi putain mais réveille toi réveille toi un peu !!!!
Maïly – Tu crois que c’est aussi simple que ça ? Mets toi à ma place Ayhan, je vis plus, je n’arrête pas d’y repenser tout les jours, qu’es ce que tu veux ? J’arriverais jamais à me relever, je n’arriverais pas !!!

Je prends quelque chose pour attacher autour de son bras et arrêter l’hémorragie en attendant que l’ambulance arrive.

Yusuf – Popa ?

Je me tourne et aperçois Yusuf devant la porte avec son jouet à la main en train de nous regarder.

Ayhan – C’est rien c’est rien retourne dans le salon joué j’arrive !

J’essayais de cacher Maïly, pour que notre fils n’aperçoive pas son bras, il nous regarde sans bouger

Ayhan – Vas-y You’ j’arrive !!

Il nous tourne le dos et repars au salon, je regarde Maïly, les larmes coulent sur ses joues, j’espère que son bras a arrêté de saigner, mais j’ai bien serré pour que ça s’arrête.

Ayhan – Tu crois que c’est ça qui faut faire ? Être lâche et tout laisser tomber, et mourir ?
Maïly – J’ai rien trouvé de mieux.

Même en étant mort ce batard, nous pourris la vie. Il nous a niqués notre vie à jamais.

J’ai la haine, je regarde ma femme et j’ai encore faillis la perde à nouveau.

L’ambulance arrive, il prenne Maïly en charge, je dépose Yusuf chez la voisine qui a l’amabilité de le garder quelques temps. Je monte avec l’ambulance.

______________________

Ils ont réussi à arrêter les saignements et à compresser ma blessure.

- Madame, vous allez bien ?
Moi - …
- C’est grave ce que vous avez tentez de faire, heureusement pour vous, vous avez raté, et on a arrêté votre coupure.
Moi - …
- Madame, si vous n’allez pas bien, il y a des psychologues qui peut vous suivre, en parlez vous libérerez.

Je ne réponds pas, il sort, et Ayhan fait son entrée, il n’a pas l’air bien du tout, ça se voit sur son visage.

Mais putain, je peux plus continuer, je peux plus vivre encore, j’arrive plus à me regarder dans un miroir, j’arrive plus à rien faire, j’ai honte de moi-même, je me dégoute, j’ai horreur de moi.

Il est arrivé, s’est posé sur le lit à mes côtés, en regardant le sol, il passe sa main sur son visage, soupire et me regarde.

Ayhan – T’a pris conscience de ce que t’a fais ou pas ?
Moi – Je me suis ratée…
Ayhan – Al Hamdulilah tu t’es raté ! T’a pas conscience de tes actes putain Maïly !

Il s’était levé, me crié dessus.

Mais à quoi bon, ça ne changeras rien.

Maïly – Et toi t’a conscience de ce qu’il m’a fa..
Ayhan – BIENSUR QUE J’EN AI CONSCIENCE, PUTAIN ! CHAQUE JOUR J’Y PENSE, CA ME TORTURE AUTANT QUE TOI, JE L’AI VU, J’AI TOUT VU DE MES PROPRES YEUX, TU CROIS QUE CA ME TORTURE PAS L’ESPRIT AUTANT QUE TOI ???? JE L’AI TUER MAÎLY !!!! JE LAI BUTER TELLEMENT J’AVAIS LA HAINE !!!

Je serrais fort les yeux, les larmes s’échappaient, je voulais plus l’entendre, je voulais plus rien entendre !

Une infirmière est arrivée, alerté par les cris d’Ayhan

- CALMEZ-VOUS MONSIEUR ! QU’ES CE QUI SE PASSE ICI ? VOUS ALLEZ BIEN MADAME ? VOUS VOULEZ LE FAIRE SORTIR ??
Ayhan – YA RIEN !!! C’EST MA FEMME OKKK ? JE SORS SI JE VEUX, ALLEZ VOUS OCCUPEZ DE QUELQU’UN D’AUTRE !

J’ouvre à nouveau les yeux, l’infirmière me regarde pour avoir ma confirmation, j’hoche la tête, elle nous regarde sceptique puis sort de la chambre.

Il fait les cent pas, les mains derrières la tête, et souffle.

Ayhan – Je comprends que tu sois comme ça, je comprends que tu veuille mettre fin à ta vie, mais pense à nous, pense à ta famille, à ton fils bordel !
Maïly – J’y ai pensé. Je passe mes journées à faire que ça de toute façon ! Et j’arrive plus, je peux plus Ayhan comprend moi !!!
Ayhan – J’ai vu ce fils de p*** de mes propres yeux touché à ma femme, à mon trésor, tu crois que ça me fait quoi hein ? Tu crois ça me fait ni chaud ni froid, je continue la vie al Hamudlilah tout va bien ?
Maïly - …
Ayhan – Je l’ai mis en sang, et vAllahi si Mohad ne m’aurait pas arrêté j’aurais continué même s’il était déjà mort j’aurais continué à frapper, parce que j’ai les morts, j’ai la haine en moi

On en avait jamais parlé avant aujourd’hui, jamais on avait évoqué ce sujet, et en parlait me détruisait encore plus, je pleurais.

Ayhan – Starf’Allah ce que je vais dire, mais j’ai aucun regret d’avoir mis fin à sa vie. Mais même s’il est mort, même si on le reverra plus, il nous a déjà détruit, le mal est déjà fait

Je reniflais, je ne parlais pas, mes larmes parlaient à ma place.

Ayhan – Je suis autant mort que toi de l’intérieur askim…

Mes larmes redoublèrent, je mettais la main devant ma bouche pour tenter de ne plus pleurer, mais rien n’y faisait, les larmes coulaient toujours, et doublèrent encore plus.

Ayhan – Mais je le montre pas, parce que je dois être fort pour ma femme, pour mon fils, et pour dissimuler tout ça à nos familles. J’essaye de te soutenir autant que je peux pour que tu te relève, je fais tout pour t’aider, mais si t’y met pas du tiens on est mal barré.
Maïly – J’…a..Rrr..ivera..is ..pa..s
Ayhan – T’a pas essayé.

Pourquoi nous a-t-on mis sur le même chemin si c'est pour qu'on se détruise autant?

Il s’est approché du lit, avec une touche d’hésitation, il a tenté de me prendre dans ses bras, il m’a serré fort contre lui, et j’ai éclaté en sanglot, je l’ai serré fort, il me caressait les cheveux.

Ayhan – Jusqu'à que je crève, je serais là. vAllahi tant que tu ne te relèveras pas, je te lâcherais pas.
Moi – J’..a.i…m..al

Il m’a serré encore plus fort à la fin de ma phrase, j’ai fermé les yeux, en tentant d’oublié

Ayhan – Je t’aiderais vAllah je t’aiderais jusqu'à mon dernier souffle !

Donne moi un gun pour que je fusille mes rêves, je n'ai pas eu besoin de trêves pour comprendre que cette vie tuait nos rêves...

On m’a forcé à avoir un suivi psychologique après ma tentative de suicide, on a fait du mieux qu’on pouvait pour cacher ma tentative à nos familles, prétextant que j’ai pris quelques jours de vacances loin d’ici pour me reposer. Alors que non, j’étais dans ce lit d’hôpital.

Quelques jours après ma sortie de l’hôpital, ils m’ont obligé à aller voir une fois tout les deux jours une psy pour une heure. Il pense que ça ira mieux en parlant avec elle, mais moi j’en doute.

À l’hôpital, je ne mangeais pas, j’avalais une ou deux bouché parce que les infirmières me forçait, mais sinon rien du tout.

Ayhan est venu me chercher, quand on est sorti de l’hôpital, je ne me sentais pas du tout à l’aise, j’avais peur, je regardé toutes les secondes autour de moi et j’étais collé à Ayhan, j’avais peur du regard des personnes.

Il me prit la main, je sursaute, tente de l’enlever mais il l’a resserre en me regardant

Ayhan – Je suis là maintenant, et tant que je serais là, plus personne te touchera, que je crève sur le champ si on ose te retouché à nouveau.

On arrive à la voiture, enfin à la maison, il y avait Ayline et Yusuf dans le salon.

Quand j’arrive Yusuf cours vers moi, je le prends dans mes bras et le serre fort

Yusuf – momaaaaaaaaaaaaan !!!
Il me serre fort, il me lâche plus le cou, limite il m’étrangle.

Je le garde dans mes bras, Ayline arrive me sourit, j’hésite, puis esquisse un minuscule sourire.

Ayline – Tu t’es bien reposer ?

Je regarde Ayhan, puis la regarde à nouveau

Moi – Al hamdulilah.
Ayline – Je suis contente alors, insAllah ça ira mieux.
Ayhan – Merci d’avoir gardé Yusuf, tu veux rester manger ?
Ayline – Non t’inquiète c’est la famille, je dois allez rejoindre Selen

Elle nous dit au revoir puis sors, je ne parle toujours pas autant, mais je sors quelques petites phrase.

Ayhan – Lyly

Je me tourne vers lui, il me fait un signe de tête pour dire de le rejoindre.

J’étais assise sur le canapé à observer mon fils jouait, je me lève et le rejoins dans la chambre.

Ayhan – Tiens, va faire tes ablutions
Moi - ….
Ayhan – Va les faire je te dis !!

Je sursaute, je suis devenue faible… Dès qu’une personne me crie dessus, je prends peur, et il l’a remarqué

Ayhan – Excuse moi… Vas faire tes ablutions Maïly, c’est l’heure de la prière.
Moi – Je..
Ayhan – Me raconte pas d’histoire ou je ne sais quoi, la prière quoi que tu fasses, ce n’est pas mon problème tu la lâche pas.
Moi - …

Je pars faire mes ablutions, le rejoins sur le tapis de prière avec mon Jilbeb. Il m’attendait pour faire la prière.

Ya Allah pardonne moi, pardonne moi d’avoir commis un péché aussi gros que le suicide, pardonne moi d’avoir voulu mettre fin à ma vie.

Pendant la prière, je pleurais, je pleurais encore et encore, je me vidais, et je vidais mon cœur, de toutes ses blessures qui me ronge à l’intérieur, je disais tout ce que je ressentais au fond de moi, je me confiais à notre Créateur…

Après avoir terminé on se lève, il range les tapis

Ayhan – C’est bientôt l’heure de ton rendez vous avec le psy tu veux y aller ?
Moi – J..je sais pas…
Ayhan – Tu te sentiras peut-être mieux en parlant avec quelqu’un que tu ne connais pas.
Moi - …
Ayhan – Vas-y je t’emmène aujourd’hui, et si t’aime pas, t’y va plus.

J’hoche la tête, et repars au salon m’asseoir.

Ayhan – Youuu !!
Yusuf – Siii moua !
Ayhan – Approche

Il se lève et pars vers Ayhan, il lui met un gilet

Ayhan – On va sortir tu va ranger tes jouets ?
Yusuf – Ouiiiii trou bien !

Il s’empresse d’aller prendre toute ses jouets et les mettre dans la boite.

Ayhan – T’es prête on y va ?

J’hoche la tête et me lève, on s’apprête à sortir

Ayhan – Maï ?

Je lève la tête et le regarde

Ayhan –Ta encore ton Jilbeb là
Moi – J..Je sais.

Je baisse les yeux

Ayhan – MasAllah t’es prête pour le porter ?

Depuis cette histoire…. Depuis ce matin où je suis sortie de l’hôpital …

J’ai plus la même vision de la vie, j’ai plus la même vision des choses.

Lorsque je suis sortie de cet hôpital, je me sentais nue, pourtant j’étais très couverte, mais je me sentais complètement nue, et je me dégoutais qu’un homme pose les yeux sur moi, que ce soit avec insistance ou juste parce qu’il est passé à côté de moi, je ne voulais que plus personne ne me regarde…

Ayhan – Bon tu veux on monte avec toi ou ?
Moi – Euh.. tu.. tu peux m’accompagner jusqu'à …
Ayhan – T’inquiète, je vais me garer d’abord

J’avais peur d’être seul désormais, et puis je ne suis pas sortie depuis un moment, je préfère être accompagnée à chacune de mes sorties.

Ne crains pas d'affronter le présent car celui-ci n'est qu'une ébauche de ton futur.

On sort de la voiture, on marche côte à côte, il a Yusuf dans ses bras, on monte dans la salle d’attente.

Yusuf – Ci quoi ici ?
Ayhan – C’est.. Pour parler
Yusuf – Parler ?
Ayhan – Oui, dire tout ce que tu veux à quelqu’un
Yusuf – Ci moment qui va ?
Ayhan – Oui
Yusuf – Mais porkoa vinir ichi ? Ti peu parli avic moua moman

Je souris, il me tenait la main quand il parlait

Moi – Je sais mon cœur, je sais…
Ayhan – Vient t’asseoir Yusuf, arrête de bouger partout
- Madame ***** Maïly ?

Je me lève, regarde Ayhan, il me rassure du regard, je me dirige vers la porte, elle me fait entrer.

- Bonjour, installez vous je vous en prie.

Qu’es ce qui va se passer ? Es ce que ça va m’aider ? Me confier à … Une psy ? Payer une personne pour lui dire tout ce que je ressens au fond de moi ? Mais suis-je capable d’avouer ce qu’il m’est arrivé ?

Grandir et ne pas regarder derrière soi est un dysfonctionnement. Alors analyse ce qui ne va pas, et ressors-en grandi…

« 44 »

- Madame ***** Maïly ?

Je me lève, regarde Ayhan, il me rassure du regard, je me dirige vers la porte, elle me fait entrer.

- Bonjour, installez vous je vous en prie.

Qu’es ce qui va se passer ? Es ce que ça va m’aider ? Me confier à … Une psy ? Payer une personne pour lui dire tout ce que je ressens au fond de moi ? Mais suis-je capable d’avouer ce qu’il m’est arrivé ?

Grandir et ne pas regarder derrière soi est un dysfonctionnement. Alors analyse ce qui ne va pas, et ressors-en grandi…

Cette séance ? Je n’ai pas dis une chose me concernant, je ne voulais pas parler, encore moins à une femme qu’on paye, à une femme que je ne connais même pas.

Si je devais me confier, me délivrer, ce ne sera surement pas ici.

Ma mère peut très bien me comprendre, mes amis peuvent très bien me comprendre, mon mari peut très bien me comprendre.

Ce n’est pas les personnes qui manque, juste une honte de ne pas vouloir en parler.

À la sortie, Ayhan était déjà devant, je monte dans la voiture.

Yusuf – Moman momannn !!! Rigade rigade, popa i ma asseté !

Yusuf me montré ce qu’Ayhan lui avait acheté, je souris.

Moi – C’est bien mon cœur, tu joueras à la maison

Je me retourne à nouveau, Ayhan démarre.

Ayhan – Alors ?
Moi – Ca ne sers à rien
Ayhan – Tu ne veux plus y aller ?
Moi – Non.

Le trajet se fait dans le silence, seulement Yusuf parlait.

Ayhan – Je dois aller au quartier, ce sera pas long, je fais vite

J’hoche la tête, prend Yusuf, et on monte.

Moi – Non tu joueras après, d’abord à la douche !
Yusuf – Sitoplé juste un tit peu
Moi – Yusuf !
Yusuf – Momaaan…
Moi – Non, allez, plus vite tu auras finis, plus vite tu joueras !
Yusuf – Daccourd..

Je lui prend son bain, c’est les seules moments lorsque je suis avec mon fils, où j’oublie, j’oublie mes problèmes, j’oublie mes tracas, j’oublie tout ce qui m’oppresse au point de ne plus sourire à la vie, au point de tout négliger.

C’est mon petit bonheur, mon rayon de soleil, ma vie, mon tout, c’est mon fils. Et c’est bien la seule personne aujourd’hui, capable de me redonner le sourire.

Je passe un bon moment avec mon fils, il dit n’importe quoi, son innocence me fait sourire, et j’espère qu’il ne grandiras pas trop vite, au risque d’être déçu par la vie, ce monde, et ses soucis.

Ayhan – Je suis rentré !
Yusuf – Ouuuiii ! Popa popaaa !
Moi – Attends !! Je t’ai pas mis ton haut YUSUF !

J’ai à peine eu le temps de prendre son haut, qu’a l’entente de la voix de son père, il sors vite de la salle de bain pour le rejoindre.

Je prend son haut, sors de la salle de bain et les rejoins dans le salon, Yusuf dans les bras d’Ayhan

Ayhan – Alors comme ça, tu veux faire le beau à sortir sans T-shirt ?
Yusuf – On joue on joue !
Ayhan – Tu mets ton t-shirt d’abord !

Il le dépose au sol, je lui met son haut.

Yusuf – Ayé ! on zouuuue !
Ayhan – Tu ne laisse jamais tombé ! Tu me laisse cinq minutes et on va joué après ?
Yusuf – Nooon ti di souite !
Ayhan – Cinq minutes You !
Yusuf – Bon….daccourd … mi vet alours !
Ayhan – Oui je me dépêche !

Je suis dans la cuisine, en train de préparer le diner, quelques minutes après Ayhan arrive avec Yusuf dans ses bras

Ayhan – Maïly ?

Je me tourne et le regarde

Ayhan – Tu va rattraper tes prières ?
Moi – Après
Ayhan – Non, tout de suite
Moi – J’ai pas finis de cuisiner
Ayhan – Ca peut attendre
Moi – Ca peut attendre aussi
Ayhan – Astarf’Allah, tu te rend compte de ce que tu viens de dire ?
Moi - ..
Ayhan – Tu te rend compte ou pas ?
Moi - …
Ayhan – Yusuf, t’es grand n’es ce pas ?
Yusuf – Ouuuui ! plu grond que toua
Ayhan – InsAllah… Je te laisse dans le salon, tu construis d’abord et je te rejoins d’accord ?
Yusuf – Woui

Il sort de la cuisine quelques minutes, mais reviens aussitôt, me coupant dans ma préparation en me tournant vers lui, et me tenant les bras

Ayhan – Tu peux répéter alors ce que tu viens de dire ?

Je le pousse aussitôt

Ayhan – Quoi ? qu’es ce que ta ?
Moi - …

Je regardais le sol, tout en gardant une proximité entre lui et moi. Je n’aime pas quand il est trop proche, et là, il était vraiment trop près à mon gout, limite nos corps s’entrelacés.

Ayhan – Ta peur de moi ?
Moi - …
Ayhan - …Attends attends ! Oh Maïly je te parle !
Moi - …
Ayhan – Ta peur de moi c’est ça ?
Moi -…laisse moi…

Je me collais le plus possible à la table, pour être le plus loin de lui.

Je n’étais pas encore prête pour qu’il s’approche autant, même si ça fait un mois déjà, ça n’a toujours pas changé.

Ayhan – T’es pas sérieuse là ? Tu crois que je vais osé te frapper ? Te toucher ?
Moi - …
Ayhan – Répond Maïly, parce que vAllahi t’es en train de me mettre les nerfs là
Moi – arr..ete..
Ayhan – Tu crois que je suis un bouffon pour te faire du mal ?
Moi - …
Ayhan – Regarde moi dans les yeux quand je te parle Maïly

J’évitais son regard, je regardais à gauche à droite le sol derrière lui, mais jamais je les fixés.

J’ai vu que je l’avais énervé, qu’il avait les poings serrés, mais qu’es ce que je peux y faire ? C’est plus fort que moi, je peux pas oublier, je peux pas laisser passer, je peux pas faire comme ci rien ne m’était arrivé.

Ayhan – Vas-y, va faire tes prières.

Il me l’avait dit d’un ton sec, en repartant dans le salon à la fin de sa phrase.

Je me suis exécuté, j’ai mis mon Jilbeb, mes ablutions, mon tapis de prière…

Donne moi la force d’avancer, donne moi la force d’évoluer, non pas d’oublier car cela est impossible, mais de réussir à vivre avec cette douleur en espérant qu’elle diminue jour après jour. Donne moi le temps, la foi, la patience de cicatriser ceci, donne moi la chance de sourire à nouveau, de vivre à nouveau. Et d’aimer avant tout, d’aimer à nouveau…

Mon armure cache un petit cœur de porcelaine, Pose ta main sur ma blessure, et tu sauras à quel point je saigne...

Ca soulage de prier, ça nous vide lorsqu’on à cette possibilité de parler à notre Créateur, ça nous réconforte, ça nous libère.

Après avoir fini, je regagne la cuisine où Ayhan revient à nouveau.

Ayhan – J’espère que tu ne lâcheras pas la prière à nouveau, fais tout ce que tu veux, ne parle pas, ne souris pas, ne bouge pas, quoi que tu fasses, juste une chose, ne lâche pas la prière.

Il prend la bouteille et ressors de la cuisine aussitôt sans attendre une réponse de ma part.

Je peux pas oublier comme ça, il me faut du temps, il faut que je m’adapte à la situation, que j’arrive au moins à libérer ce lourd poids au fond de moi qui m’étouffe jusqu'à m’oppresser.

Je regagne la chambre, après avoir préparé le diner, je m’installe près de la fenêtre à contempler à nouveau le monde extérieur.

Je ne mange toujours pas, une ou deux bouchées, tout simplement, rien de plus. De toute façon quoi que j’avale, je recrache.

Le soir Ayhan a déjà couché Yusuf, je suis partie lui souhaiter une bonne nuit dans son lit.

Yusuf – Moman
Moi – Oui mon cœur
Yusuf – Ti aime pu popa ?
Moi - …P…Pourquoi tu dis ça mon cœur ?
Yusuf – Paque toua pu sourire à popa
Moi - …
Yusuf – Popa i a di, moman yé molade mi tes molade lotemps toua
Moi – Il faut que je guérisse mon cœur, ça ne se guérrit pas aussi vite ma maladie.
Yusuf – Woui mi popa yé po content
Moi - … Moi non plus mon cœur
Yusuf – Zaime po
Moi – Moi non plus mon cœur, mais c’est comme ça …
Yusuf – Moi ze veux moman i popa coutent !
Moi – In châ Allah…
Yusuf – ti proumet toi zenti avic popa ?
Moi – Mais je suis gentille You !
Yusuf – noooo popa triiiiiste
Moi - ….
Yusuf – Si po zentil, moi ji boud !
Moi – Ah non mon bébé il ne peut pas me bouder quand même !
Yusuf – Shiiiii !

Je souris, mon fils c’est ma perle, mon diamant, mon trésor, ce que je dois préserver, et je l’aime tellement.

Je lui fais un gros câlin ainsi qu’un baiser, puis je regagne la chambre. Je me lave, comme à chaque fois, je me frotte, un peu, beaucoup, passionnément, à la folie… Jusqu'à m’en arracher la peau, mais c’est comme ça depuis un mois, j’ai l’habitude désormais …

Je regagne la chambre, Ayhan lisait le Coran sur le lit, lorsque je suis arrivé, j’ai déposé mes affaires, après qu’li ai finit de lire, il ferme le Coran, prêt à prendre ses affaires, et aller retrouver son lit qu’il a depuis un mois : le Canapé.

Et s’il était tant de briser la glace ? Carte sur table ?

Si tu ne te bats pas pour ce que tu veux, ne pleure pas pour ce que tu as perdu…

Chronique : un combat pour notre amour, face au destin de notre vieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant