Chapitre 46

784 59 48
                                        

j'ai l'impression d'avoir de moins en moins de lecteurs, ou êtes vous tous passés ? vos commentaires me manquent ):

Jane se réveilla la première au petit matin. Les rayons du soleil absents depuis des jours caressaient les rideaux et venaient s'échouer sur la peau des deux amoureux. Dans ses bras, Drago dormait toujours. Une mèche blonde sur la figure, Jane le regardait rêver. Le visage détendu, les yeux fermés, il paraissait comme perdu au milieu d'un songe paisible. Ainsi Jane avait l'impression que ses démons et ses angoisses lui avaient accordé une pause. Il ressemblait à un ange troublé.

— T'as fini de me mater ? marmonna-t-il toujours les yeux fermés.

Jane grogna et son copain ouvrit les yeux avec un sourire espiègle.

— Je plaisante, marmonna-t-il, la voix encore endormie.

Il se rapprocha d'elle et lui embrassa l'épaule, puis le cou et la joue. Jane passa délicatement sa main le long de son bras tout en ressentant une pluie de frissons au niveau du ventre. Au moment de passer ses doigts sur la marque des Mangemorts, Drago la stoppa d'un coup sec et elle lui jeta un regard confus.

— J'ai... ne la touche pas, ça me rappelle qu'elle est là, dit-il.

Jane secoua la tête et retira sa main pour la poser sur la joue de Drago qui la regardait avec des yeux d'un gris éclatant. Elle n'allait jamais se lasser de son regard, elle en était désormais certaine.

— C'est important. C'est un chapitre de ta vie, dit-elle doucement.

Le garçon secoua à son tour la tête.

— Je préfère l'oublier même s'il n'y a pas encore de point final.

Jane acquiesça. Si c'était son souhait, elle se devait de le respecter. Elle lui embrassa donc les lèvres et se dégagea gentiment de son étreinte pour se préparer. Drago jeta un coup d'œil à sa montre.

— On a encore une demie heure avant le début du cours. Tu vas y aller ?

Jane se figea. Loukas. Elle l'avait oublié quelques secondes, et le vide revint aussitôt que son visage s'imposa à sa mémoire. La culpabilité vint immédiatement alourdir ses épaules et elle perdit son sourire. Loukas était décédé, et elle souriait à son copain, elle l'embrassait et passait la nuit avec lui comme s'il était encore vivant. Quel être humain ferait ça ?

— Hé, ça va ? demanda son copain en voyant sa mine s'assombrir.

Il s'assit à côté d'elle et Jane ramena les couvertures sur ses jambes. Elle avait honte qu'il la voie comme ça, vulnérable et fragile. Et surtout, elle ne méritait pas son regard. Toute bonne personne en deuil aurait refusé de passer du bon temps, mais elle était là, à rire avec son copain, à faire semblant.

— Oui, mentit-elle.
— Jane, pourquoi tu ne me dis pas la vérité ?

La jeune fille se mit à rougir de honte et les larmes vinrent border ses yeux. Il lisait en elle comme dans un livre ouvert, elle ne pouvait rien lui cacher.

— C'est juste que je ne veux pas t'embêter.

Comme si elle l'avait insulté Drago prit un air outré et se redressa. Jane s'en voulut aussitôt d'avoir dit une telle chose.

— Comment ça, m'embêter? dit-il plus fort. Ça fait des mois que tu m'écoutes me plaindre de mon père, de Voldemort et des Mangemorts et je ne pourrais pas te soutenir ? C'est absurde ! Il faut que tu comprennes une chose, Jane : je ne sors pas avec toi uniquement pour les bons moments, je sors avec toi pour tous les moments : quand tu ris, quand tu pleures, quand tu me prends dans tes bras, quand tu me hurles dessus... C'est comme ça que ça marche et c'est pas autrement. Je m'en fiche que tu te plaignes pendant des heures, que tu me fasses une dissertation sur le pourquoi du comment ta vie est merdique, je suis là pour t'écouter et te consoler. Je suis ton copain Jane, alors je serai là quoi qu'il arrive.

Jane Windia et le Prince de Sang MêléOù les histoires vivent. Découvrez maintenant