Borderline (Profilage)

Chapitre 4 : Week-end surprise

Arrivés en bas de l'immeuble, Thomas entraîna Adèle dans la Captur bleu turquoise. Il s'installa côté conducteur, sa belle côté passager, puis sorti de la cour afin de rejoindre la circulation parisienne. Secrètement, il espérait que la route jusqu'à la gare durerait des heures, seulement pour le plaisir de retrouver ces instants silencieux seul à seul avec elle, ces longs moments qu'il trouvait pourtant si monotones lorsqu'il avait commencé à travailler avec elle. Adèle, quant à elle trépignait d'impatience à l'idée de découvrir où Thomas allait l'amener. Elle se sentait aussi un peu ridicule, en comparaison avec le cadeau qu'elle lui avait acheté. Car la criminologue savait très bien pourquoi il l'amenait en week-end : pour célébrer leurs un an de mariage. Elle allait simplement lui offrir une montre. Thomas avait cassé la sienne le mois dernier, une qu'il tenait de son père, et cela l'avait beaucoup affecté. Bien qu'elle était certaine que ce petit présent le ravirait, Adèle s'en voulait de ne pas être celle qui avait pensé à l'escapade de fin de semaine. Elle avait la fâcheuse impression de ne être à la hauteur de son homme. Il la gâtait trop, et elle ne savait pas bien le lui rendre. Aussi, elle se promit de tout faire pour enjoliver leur virée. La jeune femme observa en silence son mari conduire durant de longues minutes, lorsqu'elle s'exclama soudainement :

-STOP !! Arrête-toi !

Thomas pila net, manquant de percuter la voiture de derrière, qui lui asséna un violent coup de klaxon.

-Adèle !! Non mais ça va pas de me faire des frayeurs pareilles ?!, tonna-t-il.

-On a oublié nos affaires.

-Et ce n'est que ça en plus ?! Ne t'en fais pas, j'ai tout prévu, ponctua son homme d'un air mystérieux.

-Comment ça ?

-Dans le coffre. Il y a notre sac de vêtements pour le week-end. Et notre vanity, aussi. Tu vois, j'ai pensé à tout.

-Oh, mon amour !

Tandis qu'il reprit la route, elle posa une main sur son genou. Il leur fallu encore une bonne demi-heure pour atteindre la gare Montparnasse. Cinq heures plus tard, et alors qu'il était déjà vingt-trois heures, les amoureux quittèrent le train gare d'Avignon pour sauter dans le premier taxi, qui les conduit une heure plus tard dans le charmant petit village de Lacoste. Le chauffeur descendit leurs valises, tandis qu'ils savouraient la douceur de la chaleur enivrante de la mi-juin. Malgré l'obscurité, ils pouvaient deviner que le lieu était vraiment splendide. Entièrement en pierres, les maisons du village formaient de jolies ruelles étroites et pentues. A peine arrivés, la propriétaire du gîte les accueilli chaleureusement.

-Bonsoir, bonsoir ! Je suis Marianne, enchantée !
-Nous sommes Adèle et Thomas, de même, les présenta Adèle.
-Vous êtes sûre que l'on ne vous dérange pas ?, s'inquiéta Thomas. Il est plus de minuit, vous devez être fatiguée...
-Mais enfin voyons, vous plaisantez ! Je ne fais pas ce métier pour me coucher avec les poules ! C'est toujours un plaisir pour moi d'accueillir mes clients, et ce quelque soit l'heure de la nuit !, s'exclama leur hôte. Suivez-moi, je vais vous montrer la maison.

Les tourtereaux prirent leurs bagages, remerciant le chauffeur au passage, puis Thomas saisi la main d'Adèle afin de suivre Marianne à l'aveuglette. La sexagénaire les invita à pénétrer dans le gîte. L'entrée était somptueuse. Rustique par ses pierres, sans tomber dans le vieillot grâce à la modernité de la décoration, choisie avec goût par sa propriétaire. Voyant ses clients rester statiques, stupéfaits par la beauté des lieux, elle entreprit de les mettre à l'aise.

-Venez, suivez-moi, je vais vous montrer votre chambre ! Vu l'heure tardive, j'imagine que vous mourrez d'envie de vous coucher !
-En effet, nous sommes exténués, dit Thomas à voix basse.