Chapitre 2

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Le garde la transporta ainsi à travers les couloirs, et Clarke renonça rapidement à se souvenir du chemin. Il la posa seulement quand ils eurent atteint leur destination, et la poussa fermement dans une pièce en refermant la porte derrière elle, la laissant seule.

Clarke promena son regard tout autour d'elle pour découvrir qu'elle était dans une salle d'eau. En se découvrant dans le miroir vieillit, elle décida de profiter de l'occasion pour se décrasser du mieux qu'elle pouvait. Quand elle leva les yeux à nouveau vers son reflet, elle pouvait voir les bleus et les bosses que lui avait coûté son voyage avec Anya. Elle jeta un œil à sa blessure au bras, celle qu'elle s'était faite dans la montagne. La plaie avait rougi. Elle la nettoya avec ce qu'elle identifia comme étant du savon, mais craignait que cela ne suffise pas à endiguer l'infection. Sa réflexion fut interrompue par un coup à la porte.

La poignée tourna et une jeune fille entra dans la pièce. Elle garda les yeux baissés en s'approchant de Clarke, les bras encombrés de vêtements. Celle-ci perçu la peur que ressentait la jeune fille, et voulu se montrer amicale.

« Bonjour, je m'appelle Clarke. » Commença-t-elle simplement. La jeune servante rougit en l'entendant s'adresser à elle, mais ne releva toujours pas la tête. Elle déposa les vêtements sur un petit meuble, et sursauta quand Clarke posa une main sur son bras. Elle croisa finalement le regard bleu qu'elle évitait depuis le début. Le sourire qu'elle découvrit sur le visage de la prisonnière la prit au dépourvu.

« Merci » dit Clarke.

La langue des ennemis était inconnu des domestiques de la capitale, mais la jeune servante comprit tout de même le sens. Retournant timidement le sourire de la blonde, elle osa lui répondre.

« Mochof »

Clarke fronça légèrement les sourcils, puis quand la jeune fille répéta les deux mots, elle comprit finalement que cela signifiait 'merci' dans leur langue. Un coup lourd sur la porte les fit sursauter toutes les deux, et la jeune fille s'empressa de sortir de la pièce l'air affolée.

La porte claqua en se refermant, et Clarke s'empara des vêtements qui lui avaient été apporté. Elle enfila le haut, le sien étant définitivement trop abimé, mais préféra garder le pantalon qu'elle avait récupéré en fuyant de la montagne. Elle prit enfin une veste en tissus épais, noire qui lui rappela un peu celle que portait Heda, mais en moins longue. Ses cheveux humides tombaient devant ses yeux, elle ramena deux mèches pour les nouer ensemble sur l'arrière de sa tête. Quand elle eut terminé, elle se sentit un peu mieux, et s'approcha enfin de la petite fenêtre qui laissait passer la lumière du jour.

Pour la première fois, elle admirait la vue de Polis et de ses alentours. La hauteur à laquelle elle se trouvait l'impressionna un peu. Elle observait les derniers rayons du soleil disparaitre à l'horizon quand la porte s'ouvrit à nouveau, laissant passer deux gardes.

« Suis-nous. » Dirent-t-ils simplement. Clarke n'avait guère d'autre choix, elle leur emboita donc le pas.

Après avoir traversé de longs couloirs, et descendu plusieurs étages, elle se retrouva devant une massive porte en métal. Un des gardes frappa lourdement sur le montant et attendit. La porte grinça en s'ouvrant, et l'homme qui venait d'apparaitre échangea quelques mots avec ses gardes avant de les laisser rentrer.

Un couloir gris desservait plusieurs pièces de part et d'autre. Les grilles qui séparaient ces espaces du couloir ne laissaient aucune place à l'imagination concernant leurs utilités. Clarke fut conduite dans l'une des cellules, et aperçut quelques tête se relever sur son passage.

Quand le garde la fit rentrer dans la cellule, elle soupira. Après avoir échappé aux hommes de Mont Weather, elle se retrouvait finalement en prison, livrée par la personne qu'elle avait elle-même délivrée. Elle eut une pensée pour ses amis, mais sa situation étant peu glorieuse, elle essaya de se concentrer d'abord sur elle-même. Peut-être que si elle pouvait parler à ce commandant, peut être alors, elle pourrait faire quelque chose pour ses amis. Elle se laissa enfermer, et retint un des gardes par le bras alors qu'il partait.

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