We are what we are

Chapitre 3

Clarke avait été honnête sur elle, sur les cents, sur leur survie depuis le jour où on les avait envoyés mourir sur terre. Elle avait été beaucoup plus vague sur l'arche, l'armement, le nombre de soldat. Après tout, elle ignorait vraiment leur puissance de feu, ne sachant pas qui avait survécu à leur atterrissage. Le commandant n'était pas dupe, mais se satisfaisait du récit que lui offrait la fille du ciel, pour l'instant. La guerrière l'avait écouté attentivement, n'intervenant que rarement pour poser quelques questions. Après plusieurs heures, elle ne vit plus rien à ajouter, et un silence s'installa entre elles, avant que Clarke ne le brise.

« Commandant...tu as tout à gagner à me renvoyer parmi les miens. Je ne te sers à rien ici. »

Le seul but de Clarke était de retrouver son peuple, et arrêter le massacre. Tout ce que les natifs avaient fait depuis qu'ils avaient atterri sur la terre, était d'essayer de les tuer. Mais ils n'avaient répondu que par la violence, Clarke voulait briser le cercle, une fois pour toute. Elle n'arrivait pas à imaginer ce qu'il avait bien pu arriver dans ce village pour que quelqu'un de son peuple massacre des innocents. Il y avait forcément une explication.

Le commandant se redressa dans son fauteuil, la tranquille curiosité qu'elle avait montrée cet après-midi venait d'être remplacée par le masque autoritaire de Heda.

« Tant que je ne sais pas à quoi m'attendre là-bas, tu resteras ici. Je possède quelque chose qu'ils veulent, c'est un avantage inestimable en temps de guerre. »

Ceci étant dit, elle se leva et sortit de la pièce, laissant Clarke dans la petite pièce.

Quand les gardes la raccompagnèrent dans sa cellule le soir, elle se sentit seule. Plus qu'elle ne l'avait été depuis son évasion du Mont Weather. Après avoir passé la journée à discuter, de façon presque normale, elle se dit que la solitude était un sentiment logique. Elle pensait à demain, comment convaincre le commandant de la laisser retourner vers son peuple, quand un claquement sur les barreaux la sortit de ses pensées. Anya se tenait debout, une fourrure à la main.

« Anya ? » Elle laissa transparaitre toute la surprise de la voir là, dans la façon de prononcer son prénom. Après tout, la dernière fois que les deux femmes s'étaient parlées, cela ne s'était pas terminé de façon très courtoise.

« Notre Heda semble avoir un faible pour toi. Elle t'a fait porter cette fourrure. » Elle tendit l'objet à travers les barreaux, et Clarke l'attrapa avec gratitude.

« Elle t'envoie toi ? Pour me porter une couverture ? » S'étonna Clarke en entourant l'objet autour de ses épaules, appréciant la chaleur qu'il lui fournit immédiatement. La douceur de la peau, et l'odeur qui en était imprégnée étaient agréables. Elle sut immédiatement qu'elle dormirait bien mieux les prochaines nuits.

« Non. Je ne suis pas tombée aussi bas. » Grogna légèrement Anya en s'asseyant contre les barreaux. « J'ai intercepté le coursier, je pensais que tu pouvais avoir besoin de compagnie. » Clarke s'assit de l'autre côté de la cage, emmitouflée dans sa nouvelle fourrure, dos à la guerrière.

« En fait, j'ai passé la journée avec ton commandant. Je n'étais donc pas toute seule. » Argua Clarke, cachant le soulagement qu'elle avait de parler à quelqu'un, n'importe qui, tant qu'elle n'était pas seule.

« Lexa... » Commença Anya avant de s'interrompre l'air gênée, « Le commandant, fut mon second pendant 5 ans avant que l'esprit de Heda ne l'appelle. Elle a beaucoup changé depuis »

Lexa...Ainsi donc la puissante Heda avait un prénom, l'idée se fit un chemin dans l'esprit de Clarke. Etrangement, cela la rendait moins terrifiante, plus humaine. Il y avait une femme derrière ce masque de pouvoir et de dureté. Elle répéta à voix haute, pour elle-même, comme pour intégrer l'information.