Chapitre 1

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La fine brise de début d'été réveilla doucement la pleine, faisant lever, le temps d'un instant, les fines herbes. Elle se fit plus forte lorsqu'elle arriva à la lisière de la forêt. Elle caressa les arbres, cajola les feuilles puis, elle atteignit les cheveux d'une jeune fille. Elle s'y cacha dedans, les faisant bouger dans tout les sens. Les cheveux couleurs cuivre se mouvairent tel des vagues au gré du vent. La brise faisait bouger les branches des arbres ce qui arracha à la demoiselle un murmure de mécontentement. Les traits de crayons se firent plus rapide. Une course débuta entre la dessinatrice et le vent. Celui-ci faisait tanguer les arbres et la fille voulait les mettre sur papier. Elle dessinait pour la énième fois le Grand Arbre. Quarante-trois. C'était la quarante-troisième fois qu'elle le dessinait; depuis deux ans, sans relache. Un bruit lui parvint. Elle leva la tête, sept mètres plus haut une tête apparue au milieu des feuillages. Deux yeux brun et mesquin la regardait avec un sourire moqueur.

- Est-ce que tout va bien?

- Oui, c'est juste qu'avec le vent je n'arrive pas à être précise dans mes traits.

- Oh! Attends-moi, je descends; j'ai fini.

Dans un bruissement de feuille,elle dansa dans les aires avant d'atteindre le sol avec grace.

- Fait attention, ta cheville est encore fragile.

- Oui maman. Se moqua-t-elle.

La dessinatrice fit mine de ne pas l'entendre mais un rictus moqueur la démasqua.

- On devrait rentrer, dit-elle, il va bientôt faire nuit.

- Je ne veux pas.

- Aucune de nous deux ne le veut, mais il le faut. Nous nous feront disputer sinon.

Seul le bruit du vent lui répondit. Non sans regret elle quittèrent la forêt et se dirigèrent vers la route. La marche fut silencieuse. Aucune des deux ne voulais parler, savourant les dernières minutes de liberté et de calme. La dure réalité les rattraperaient bien assez tôt. Comme chaque jour cette réalité fut ponctuelle, les filles se séparèrent, allant chacune dans leur maison respectives. Là-bas la réalité les attendait d'un pied ferme, et comme chaque soir elles essayèrent de se réfugier dans leurs chambre pour l'eviter. De là elles s'envoyait des messages en se soutenant mutuellement. Les deux demoiselles avaient des parents difficiles, elles avaient tous deux des cicatrices, certaines ne se refermeront sans doute jamais. C'est peut être ces cicatrice qui les rapprochèrent. Après tout, lorsque l'on vit cela tout les jours c'est rare de rencontrer quelqu'un qui puisse nous comprendre.

De: Thalia À: Akiria

-Qu'as-tu dessiné dans l'arbre?-

De: Akiria À: Thalia

-Un bourgeon!-

De: Thalia À: Akiria

-Un bourgeon?! Tu as dessiné pendant deux heures un bourgeon?!?-

De: Akiria À: Thalia

-Ben oui! Il devait être parfait!-

De: Thalia À: Akiria

-Au fait! Tu arrives toujours à faire le truc?-

De: Akiria À: Thalia

-Oui mais mes dessins se déplacent de plus en plus loin sur la feuille.-

De: Thalia À: Akiria

-Comment ça?-

De: Akiria À: Thalia

-Eh ben, c'est limite je peux les faire sortir de la feuille.-

De: Thalia À: Akiria

-0.o À ce point?? Tu me montrera demain?-

De: Akiria À: Thalia

-Pas de soucis. Ça va à la maison?-

De: Thalia À: Akiria

-Ben comment dire... Papa est rentrer bourré et maman gueule comme une folle parce qu'elle est malheureuse.-

De: Akiria À: Thalia

-Pas joyeux. De mon côté non plus c'est pas la fête: dispute à mon sujet. Est ce que tu as subit la ceinture?-

De: Thalia À: Akiria

-Non pas cette fois et toi?-

De: Akiria À: Thalia

-Une belle trace rouge.-

De: Thalia À: Akiria

-J'apporte de la crème demain.-

De: Akiria À: Thalia

-Merci. Bonne nuit Lia et à demain.-

De: Thalia À: Akiria

-À demain Ria. Fait de beau rêve.-

Wolf Où les histoires vivent. Découvrez maintenant