Chapitre 14

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Rassemblant mon courage et le peu de force qui me restais, je m'avançais en direction du lit d'hôpital dans lequel dormait Akiria. Elle était arrivée à l'hôpital, grâce à Lay, dans un temps record et avait ainsi pu être soigné dans les plus brefs délais. Malgré le mécontentement des médecins et des infirmières Lay avait tenu à rester avec elle tout le long. Puis, après plusieurs heures, nous avons enfin pu connaître l'état de santé d'Akiria. Celle-ci était hors de danger mais prendrait un moment à se remettre car en plus de la blessure par balle, elle s'était fortement tapé l'arrière du crâne lors de sa chute. Lors de l'énonciation de l'état de santé d'Akiria par les médecins, j'avais surpris Lay et Tao en plein conversation de regard. Nous ne pouvions pas attendre qu'Akiria se remette, nous n'avions plus le temps, les questions des médecins n'allaient pas tarder et mes parents non plus. Je pris sa main dans la mienne en souriant. Ce geste me rappelait un souvenir heureux, Akiria me taquinait souvent au sujet de mes mains qui étaient, d'après elle, anormalement petites. Vexé, j'avais tenté de lui prouver le contraire en comparant la taille de mes mains par rapport à celles de mes camarades de classe. Peine perdue, elles étaient en effet minuscules.

Sa respiration était faible mais régulière, elle semblait plongé dans un profond sommeil tourmenté car ses lèvres frémissaient et répétaient un mot indistinct telle une litanie. Curieuse, j'approchais mon visage espérant ainsi percevoir ses paroles. Mes yeux se teintèrent de jalousie.

-Lay...lay...la....,murmurait-elle.

Je ne pouvais que la comprendre, j'étais aussi éprise de Tao qu'elle l'était de Lay. Mais ça aurai du être mon nom que ses lèvres prononçait, c'était moi aussi qui étais à ses côtés et cela depuis bien avant l'arrivée de Lay.

Je me leva et parti non sans un dernier au revoir ponctuer d'un bisou sur son front brûlant. Lorsque je poussa la porte Lay se releva sur le qui-vive.

- Tout va bien, me demanda-t-il inquiet.

- Oui, elle te réclame, répondis-je froidement.

Il eu un mouvement de recul mais eu la décence de ne faire aucun commentaires et fila vers sa bien aimée. Fâché et vexé je m'éloignais le plus possible de Tao. J'avais honte de mon comportement et je ne voulais pas qu'il me vois dans cette état. Je sortis du bâtiment et remplis mes poumons d'air pur. Je n'en pouvais plus de cette salle d'attente, de ses murs blancs et de ces médecins. Le vent d'automne rafraîchit mon visage et fit frémir mes épaules. Mon corps fut soudain tiré en arrière par deux bras fort et une odeur envahit mes sens. Mon corps céda à cette douce sensation mais ma conscience revint vite au galop. Je ne le méritait pas. Lui qui avait traversé l'Asie, m'avait cherché pendant plus d'un an sans relâche et qui s'occupait de moi comme jamais personne ne l'avais fait. Je l'aimais, oh Jésus ce que je l'aimais, de tout mon être, de tout mon corps, de toute mon âme. Mais je n'y avais pas le droit. Je le repoussa et cacha mon visage entre mes mains, mes larme étaient entrain de briser la précieuse carapace que je m'étais efforcé de construire au fil des années.

-Arrête. Dit t-il froidement.

Je voulu répliquer mais il ne m'en laissa pas le temps et me traîna en direction d'un petit bâtiment. Quand nous fûmes devant, il ouvrit la porte de façon lupine, c'est à dire qu'il la sortit presque de ses gonds, et me fit face. La pièce était sombre et semblait abandonnée. ça ressemblait à un lieu de stockage dont l'utilisation devait être rarissime. Lorsqu'il referma la porte l'obscurité nous dévora. Je pouvais à peine l'apercevoir alors qu'il se trouvait très près, beaucoup trop près. Mes précieuses défenses allaient tomber face à cet appel à la luxure, il fallait que je m'éloigne.

- Tu n'en fera rien, siffla-t-il dangereusement. Sainte Lune Thalia! De quoi as-tu peur ? Je t'aime, un gémissement que l'on pouvait qualifier de plaisir s'échappa de ma gorge, tu m'aimes et pourtant tu veux t'éloigner, je le sais, je le sens telle une écharde dans le cœur. Est ce que cette histoire va trop vite pour toi? Désires-tu plus de temps pour t'y faire? Saches juste que nous nous séparons jamais. Nous nous désirons tout deux, ne le nie pas, alors pourquoi me rejettes-tu?

Wolf Où les histoires vivent. Découvrez maintenant