Hanawon, une école pour réfugiés nord-coréens en Corée du Sud

29 2 1
                                    

La Corée du Nord interdit à ses citoyens de quitter le pays sans une autorisation spéciale. Au sein même du territoire, une permission est nécessaire pour se déplacer. Pourtant, selon le Ministère sud-coréen de l'Unification, plus de 33 000 nord-coréens ont rejoint le Sud depuis 1948. La Corée du Sud promet l'asile et la citoyenneté à tous les Nord-coréens qui désirent la rejoindre. Il y a cependant un préalable obligatoire à cette future intégration : un stage de 3 mois dans une école réservée aux Nord-coréens, avec pour objectif d'apprendre les bases de la vie en société démocratique, capitaliste et moderne. Cette école s'appelle Hanawon.

Rejoindre la Corée du Sud

La route vers la Corée du Sud est généralement très difficile et dangereuse pour les Nord-coréens. Pyongyang considère l'émigration clandestine comme un acte de désertion et la sanctionne par la torture, les travaux forcés et les exécutions. Mais de nombreux Coréens bravent cet interdit pour fuir la famine, la pauvreté, l'oppression ou les violences. Comme la frontière entre le Nord et le Sud est la plus militarisée du monde, la plupart des fugitifs fuient par la Chine.

En dépit des conventions internationales de protection des populations réfugiées, la Chine s'associe à la Corée du Nord dans la traque des fugitifs nord-coréens. Leur situation en Chine est extrêmement précaire. Du fait de l'absence de statut juridique, les migrants vivent dans la crainte d'être dénoncés à la police chinoise et se trouvent à la merci des divers trafics d'êtres humains : travail forcé, prostitution, mariage forcé, etc. Ceux qui sont attrapés risquent un rapatriement vers la Corée du Nord où les attendent des représailles.

Pour autant, de nombreux Nord-coréens parviennent à se frayer un chemin à travers la Chine. Certains sont aidés par des réseaux religieux qui soutiennent leur exil. D'autres franchissent la frontière des pays voisins à la Chine pour y recevoir l'aide de la communauté internationale. Certains Nord-coréens s'installent en Chine ou dans d'autres pays asiatiques. Pour ceux qui souhaitent rejoindre la Corée du Sud, Séoul s'engage à négocier et faciliter le transfert des fugitifs depuis les ambassades étrangères.

Les Nord-coréens qui débarquent au Sud sont d'abord soumis aux interrogatoires de la National Intelligence Service, équivalent de la CIA ou de la NSA américaine. Le but est de débusquer les espions infiltrés au sein des réseaux de réfugiés. Ceux qui sont admis reçoivent la nationalité sud-coréenne. Ils auront droit à une protection sociale, un logement, une assistance médicale, des formations professionnelles. Ils sont alors conduits vers une nouvelle étape de leur intégration : Hanawon.

Hanawon | 하나원

Pour faire face à une migration nord-coréenne de plus en plus importante, le 8 juillet 1999, la Corée du Sud ouvre une structure d'accueil et d'intégration des réfugiés à la vie sud-coréenne. Il s'agit du Settlement Support Center for North Korean Refugees, dit Hanawon, ou Maison de l'Unité. C'est à la fois une école, une résidence et un centre médical. Les migrants y suivent un stage obligatoire de 3 mois qui préparera leur future installation en Corée du Sud.

Le premier centre, à Anseong dans la province du Gyeonggi, accueille 150 réfugiés. Puis il est étendu à 750 places. En 2012, un nouveau centre est ouvert à Hwacheon (province du Gangwon) pour les hommes. Celui d'Anseong accueille les femmes et les enfants. Les femmes représentent une majeure partie des migrants nord-coréens, plus de 23 000 sur les 33 000 établis au Sud. Les obligations militaires qui pèsent sur les hommes en Corée du Nord expliquent en partie la difficulté pour eux de fuir.

Le Ministère de l'Unification décrit ce stage de 3 mois comme une « adaptation sociale » pour « résoudre les différences culturelles, offrir une assistance au bien-être psychologique ou encore aider à l'orientation professionnelle ». Les stagiaires apprennent notamment à se servir d'un ordinateur ou réaliser des transactions bancaires. Ils reçoivent des leçons sur l'Histoire, les religions ou encore les Droits de l'Homme.

Info et gueulage kpop prt 17Où les histoires vivent. Découvrez maintenant