Il est 9h lorsque j'émerge de mon sommeil de plomb. En me levant, je sens une douce odeur de pain grillé et de café. Alors que je déambule dans le petit couloir, je jette un coup d'œil dans la chambre voisine. Le lit est fait comme si personne n'avait dormit dedans, les volets sont ouverts et la pièce est impeccablement rangée, comme toujours. En arrivant dans la cuisine, je vois le propriétaire de la chambre dos à moi, assis à table, feuilletant un livre. Il ne m'avait pas vu.
Je me glisse alors lentement derrière lui et hurle un « Bonjour ! », le faisant sursauter. Lorsqu'il se retourne vers moi, ses yeux verts me regardèrent avec exaspération.
- Anna, arrête de faire ça. Tu as largement passé l'âge pour ce genre de blague !
- Rien que pour la tête que tu tire, je ne pourrais jamais m'arrêter ! Désolé Peter.
- Ah oui ? C'est ce qu'on va voir !
D'un coups, Peter se lève, lâche son livre et s'approche de moi d'une démarche prédatrice, avec un sourire narquois. Instinctivement, je me mets à courir, le jeune homme à mes trousses. Malheureusement, il réussit à me plaquer sur le canapé et me chatouille à en mourir. Cela faisait un an et demi que Peter et moi nous nous connaissions et six mois que nous vivions en colocation.
Le jour de son retour, Zoé m'avait appelé pour me dire qu'elle devait s'installer définitivement à New York. Son père la fait arrêter ses études pour qu'elle reprenne l'affaire familiale. J'ai eu le cœur brisé mais ça est à ce moment là que la simple présence de Peter auprès de moi m'avait réconforté. A partir de là, ma vie avait prit un nouveau départ. Vivre avec Peter était paradisiaque. Il prépare le petit déjeuner tout les matins et nous avons établis des liens très fort. Zoé me manquait c'est vrai, même si on s'appelait tous les week-ends, mais être avec Peter comblait ma solitude.
Après une bonne partie de rigolade et un super petit déjeuner, nous sommes partit pour l'université.
Au fil des mois qui ont passés, j'ai pris le temps de réfléchir et maintenant je le savais: je suis tombé amoureuse de mon meilleur ami.
Chaque jour n'était que joie et tendresse. Cependant, le destin en avait décidé autrement. Je n'aurais jamais pu savoir que ma vie changerai drastiquement à partir de ce soir là.Alors que je lis un livre dans le canapé, on toque à ma porte. En l'ouvrant, je tombe sur le visage de Peter. Mais il n'est pas comme d'habitude.
Habituellement, lorsqu'il rentrait, Peter était tout souriant et heureux de rentrer à la maison; mais ce soir, son visage était apeuré, désespéré et souffrant. Alors qu'il gémit mon nom difficilement, il s'écroule sur moi. Mes jambes me retiennent de justesse alors que je réceptionne le corps de mon ami. Alors que je mets mes mains sur ces flancs, je sens quelque chose de chaud et visqueux contre ma main. En la dégageant pour jeter un coup d'œil, je suis prise de sueur froide. Du sang. Ma main était couverte de sang. Avec une montée d'adrénaline, je ferme la porte d'un coup de pied et allonge Peter sur le canapé, avant de courir vers la salle de bain. Là. J'ouvre un placard et en sort un lit de premier secours. Précipitamment, je retourne dans le salon avec la trousse et commence à retirer le haut du jeune homme, qui pousse un grognement de douleur. Débarrasser du t-shirt, je retiens mon souffle : une énorme plaie ouverte sanguinolente couvre la majeur partie de son flanc gauche et son torse est couvert de griffure et de trace de coup. Diplômé d'une formation au premier secours et d'une formation de sapeurs-pompier volontaire, je commence à effectuer mes soins. Il m'aura fallu deux longues heures pour traiter toute les blessures. En rangeant le matériel de soin, je réfléchis. Comment Peter s'était-il retrouvé dans cet état ? Qui avait bien pu s'en prendre à lui de la sorte ? Mon regard se posa un instant sur mon ami, paisiblement endormi. En le regardant, mon adrénaline chute soudain et mes larmes commencent à couler. Tentant de rester le plus silencieuse possible, je continue de ranger et ramène la trousse de soins dans la salle de bain. De retour au salon, j'entends un petit grognement. Peter est en train de se réveiller. Je me jette alors vers le canapé et prends sa main entre les miennes. Difficilement, il ouvre les yeux et tourne son regard vers moi.
- Anna ...
- Peter, comment tu te sens ?
- Ça va, je - tu pleurs ?
- Hein ?
En passant mes doigts sur ma joue je me rends compte, qu'en effet, mes larmes avait reprit en le sachant enfin réveillé et en sécurité. Je les essuie doucement.
- Pourquoi tu pleures ?
- Si ton meilleur ami était revenu mourant à la maison, ne te serais-tu pas inquiété toi aussi.
- Mourant ? Tu exagères.
- Exagère ? Si tu avais vu ce que j'ai vu, tu ne dirais pas ça. Si je ne t'avais pas soigner, tu ne serais sans doute plus de ce monde.
- Je t'assure que non.
Je ne réponds rien et me contente de me lever, avant de me diriger vers le couloir des chambres. J'entends Peter m'appeler mais je fait la sourde oreille. Comment pouvait-il me dire une chose pareil ? Il ne peut pas. Pas après ce que j'ai vu. Je peux encore sentir son sang sur mes mains, maintenant propre.
Alors que je me dirige vers ma chambre, je sens une main saisir mon poignet. Peter était debout, en pleine forme, agrippant fermement mon poignet.
- Lâches moi, Peter.
- Non. Pas quand tu es dans cet état.
- Dans quel état ?
- En colère.
- N'ai-je pas le droit d'être en colère ? Après ce que j'ai vu et ce que j'ai dû faire, tu crois que je vais accepter que de me laissé dénigrer de cette manière ?
- Je ne te dénigre pas, je veux juste que tu sache que ton inquiétude n'est pas nécessaire.
- Comment oses-tu ? Après tout ça, tu n'as pas le droit de me dire ça ! Tu allais mourir dans mes bras !
- Anna, il n'y avait aucune chance que je meurt.
Mon sang ne fait qu'un tour. Il est sérieux, là ? Comment peut-il avoir aussi peu de considération pour lui-même et pour moi ? Soit il est complètement inconscient, soit c'est encore un de mes cauchemars.
- Je ne te connaissait pas aussi égoïste. Penses-tu une seconde à ce que j'ai pu ressentir ?! Penses-tu seulement à quel point j'ai eu peur de te perdre ?!
- Tu ne m'écoute pas, quoi qu'il arrive je ne peux pas mourir ! Il faut que tu me fasse confiance là dessus !
- LÂCHES MOI !!!
En arrachant ma main d'un coup sec, je percute le vase disposé sur la table d'appoint et l'envoi s'écraser contre le mur. Le choc est si violent qu'un éclat vint me blesser au visage. Doucement, du sang glisse le long de ma joue. Alors que je passe mes doigts sur ma plaie, je suis projeté contre le mur. Peter me plaque contre le mur en immobilisant mes poignets. Ne comprenant pas ce qui se passe, je tente de me libérer mais la poigne de Peter est bien plus forte que d'habitude. Il sert tellement que j'ai l'impression que mes os vont se briser. Alors que je me débats, Peter relève la tête. Je retiens mon souffle. Les yeux verts de Peter brillent d'un inhabituel lueur rouge. Lentement, le jeune homme approche son visage du mien et descend vers cou. Il respire mon parfum et je sens soudain quelque chose de chaud et humide glisser le long de mon cou. Peter passe sa langue de ma clavicule au dessous de mon oreille. Un grondement sourd s'échappe de sa gorge alors qu'il rapproche son corps du mien, me plaquant encore plus contre le mur. Touché par un semblant de lucidité, il s'écarte un peu et ferme les lieux, soufflant lourdement par la bouche. En le dévisageant, mes yeux se pose sur les deux longs crocs blancs dé passant de ses lèvres. Assaillis par la peur, je ne peux rien dire, fixant sa bouche avec horreur. Peter resserre sa prise sur mes poignet, glisse sa jambe entre les mienne et plonge vers mon cou. Je ressens alors une vive douleur au cou, me faisant poussez un cri. Je peux sentir mon corps de vider de son énergie, au fur et à mesure que mon sang était aspiré. Alors que ma vision se brûle, mes jambes lâchent prise et, sans pour autant retirer ses crocs, Peter me fait glisser le long du mur. Au bout de quelques minutes qui parurent interminables, je sens les crocs de Peter quittés mon cou. Difficilement, je murmure le nom de la créature devant moi :
- Vampire ...
- Pardonne-moi ... jamais ... de mal ... désolé ... je ... sauvé ...
Mon esprit quittant peu à peu mon corps, j'entends le jeune homme murmuré des paroles que je ne reçois que par fragment. J'entends alors un gémissement de douleur, et le bruit d'un liquide qu'on aspire. Je sens des bras prendre mon corps et je suis installé contre un torse musclé. Une main vient attraper mon menton et des lèvres viennent se poser sur les miennes. J'entends les battements de mon cœur ralentir, tandis qu'un liquide chaud coule dans ma gorge. Au bout de quelques secondes, je ressens une forte chaleur tourbillonner en moi et entend mon cœur battre plus vite. Alors que les lèvres de mon agresseur se détachent des miennes, des larmes viennent s'écraser sur mes joues. J'ouvre les yeux une dernière fois et tombe sur deux prunelles écarlates. Puis, en un dernier soupir, tout redevient noir.
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Lune écarlate
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