03 - Voyage

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-     Je vais enfin avoir la réponse à ce grand mystère ! s’écria sa meilleure amie. Que diable es-tu allée faire en Chine ?

Ania ne put s’empêcher de rire devant sa surprise.

-       Un retour aux sources si on veut.

-       Un retour aux sources ? s’étonna-t-elle. En Chine ? Tu m’aurais dit en Angleterre voir même en Pologne, je t’aurais cru, mais en Chine ?!

Au nom de la Pologne, Ania ne put retenir un grognement. Elle n’aimait pas vraiment parler de ce pays.

-       Un retour aux sources par rapport aux arts martiaux, dit Ania en secouant la tête.

Emma la regarda. Cette dernière savait que son amie avait repris les arts martiaux, mais elle ne savait pas le pourquoi du comment. Sur l’écran défilaient des photos de Chine. Ania ne dit rien pendant un moment, plongée dans ses pensées.

-       C’est qui lui ? demanda Emma, la sortant de sa bulle.

-       C’est Chen, dit Ania, un sourire aux lèvres. C’est lui qui m’a aidé à reprendre.

-       Vas-y, raconte-moi tout ça, dit Emma.

-       Je venais d’arriver en Chine, j’étais sortie faire un tour et, à force de tourner, j’ai fini par trouver un dojo. Je regardais de loin les jeunes en train de s’entraîner quand une personne âgée me parla. Je ne comprenais rien au mandarin, ce que j’essayais de lui expliquer maladroitement. Puis Chen était sorti avec un thé qu’il tendit à la personne âgée. Il me traduisit ce qu’avait dit son grand père. Il parlait anglais donc…

-       Qu’est-ce qu’il t’a dit ? interrompit Emma.

Aussi impatiente qu’elle était de connaître la suite du récit de son amie, elle ne pouvait s’empêcher de la couper.

-       On avance en reculons, sinon c’est qu’on n’avance pas du tout.

-       Qu’est-ce que ça veut dire ? Demanda Emma en regardant Ania d’un air incrédule.

-     J’ai mis du temps à comprendre, mais c’est qu’en gros, on progresse grâce à nos erreurs passées et des leçons qu’on en tire, répondit l’intéressée en jouant avec une mèche de cheveux.

-     Typiquement chinois, marmonna Emma. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué Et après ?

-    Chen m’a demandé si je faisais des arts martiaux. Je lui ai dit que j’en avais fait, pendant longtemps, mais que j’avais arrêté. Il m’a demandé pourquoi, bien évidemment. Je lui ai répondu que j’avais eu un accident et que mon genou était en piteux état. Il avait l’air sincèrement triste pour moi. Son grand père, Xi, demanda ce que j’avais dit et quand Chen lui traduisit, et le vieillard eut un sourire flippant. Il discuta avec Chen, et ce dernier me demanda si je pouvais revenir le lendemain matin. Je lui dis que je n’avais pas la moindre idée de comment j’étais arrivée là, ce qui déclencha ses rires. Il me donna l’adresse, en me disant de le donner au chauffeur de taxi le lendemain matin puis en appela un pour me ramener à l’hôtel.

-       Et toi, je suppose que tu es allé les voir le lendemain, s’exclama Emma. Imagine c’était des gens de la mafia qui t’auraient kidnappée ou pire encore.

-      Emma, ils géraient un dojo ! Je ne sais pas si c’est justement pour ça, mais je savais que je pouvais leur faire confiance, rétorqua Ania.

-       Mouais, bouda Emma. Je maintiens que ça aurait pu être vraiment dangereux.

-      Bref, reprit la jeune fille, quand je suis arrivée le lendemain, Chen m’attendait. Il me conduisit dans une des salles du dojo et me tendit un kimono. Je compris trop tard qu’il voulait que je combatte, chose que je ne voulais pas, et je lui fis savoir. Il me dit alors, « Tu ne peux pas vivre avec le regret de ne pas avoir essayé toute ta vie. » Je l’ai maudit à ce moment-là, car il me lançait un défi. Je me suis changée et me suis mise face à lui.

Feel's HurricaneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant