Les couloirs de l'université sont sombres. Mélusine a fini tard. Il est bientôt vingt heures mais la jeune fille se dirige vers la salle où se trouve la scène.
Seule,
là-haut elle a l'impression d'être la reine du monde. Reine d'un monde invisible, où personne ne peut ni la voir ni la juger. Mélusine écoute le silence et les murmures du noir : apaisement.
Assise au milieu du domaine des étoiles, elle se tait.
Il y a quelqu'un ?
Silence. Elle ne veut plus répondre. Qu'on la laisse seule.
Je dois fermer la salle.
Sa respiration s'accélère, il ne faut pas qu'elle se retrouve enfermée ici, comme dans un tombeau :
ni lumière ni air,
seule,
dans le noir
et les ténèbres,plus d'étoiles
pour guider
ses
pas,
seulementde la poussière
l
o
u
r
d
edans ses poumons.
Je suis là je suis là !
Sa voix enrouée, s'élève avec difficulté puis pénètre les oreilles de l'intrus avec voluptuosité.
Mélusine se lève de son trône éphémère, descend les escaliers avec sa maladresse habituelle, son sac trop gros balançant sur ses hanches et son large pantalon traînant par terre. Oups, elle titube, ses pieds la trahissent et elle voit le sol se rapprocher de plus en plus de son nez froncé.
Bam.
Le choc et la douleur l'engourdissent, un liquide chaud se déverse de son nez, comme d'amères larmes chamboulées. Mais au goût métallique qu'elle sent ensuite dans sa bouche, la noire sait que le sang coule.
Une main fraîche se pose alors sur sa joue, tendant un mouchoir blanc éclatant dans l'autre main. La tête lui tourne, Mélusine n'a pas vu les lumières s'allumer et ne reconnait pas l'inconnu qui empêche désormais son nez, de se déverser à leurs pieds.
Ça va ? Tu t'es pas loupée, ça coule beaucoup. Mais garde la tête droite, non non ne la penche pas sinon ça va couler encore plus. Voilà comme ça, désolé si je te fais mal, je presse pour que ça s'arrête.
Mélusine s'exécute, bon sang que ça fait mal, elle n'arrive pas à bouger la tête mais le garçon la lui tient fermement.
Petit à petit sa vision de trouble et elle parvient à distinguer la personne face à elle.
Le... Garçon de tout à l'heure ? Paco ?
Son coeur bat fort, tout à coup elle est au bord de l'évanouissement entre la douleur et la surprise.
Ses yeux papillonnent, blanc noir, blanc noir, mais je, mais quoi, mais enfin mais aah.
Mélusine ?
Inspiration....pfffu.
Et puis tout ce sang, qui s'étale comme une fleur sur le tissu blanc, des souvenirs reviennent, en flash, déstabilisants, blessants, ça fait mal.
Un corps qui tombe au sol, des gouttes sur ses joues, tension dans le cœur et soupirs aux oreilles, vertiges et altitude, abandon dans l'âme, fin...
Oh Roméo...
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Paco et Mélusine
Fanfictionet si Roméo et Juliette avaient une seconde chance ? « Elle aimait la vie, il aimait la mort, Il aimait la mort, et ses sombres promesses, Avenir incertain d'un garçon en détresse, Il voulait mourir, laisser partir sa peine, Oublier tous ces jours à...