Vie presque parfaite

12.L'histoire qui nous est destiné

Au beau milieu de la nuit, je me réveille, surprise dans mon rêve. Je reste un moment à regarder le plafond, sans vouloir refermer les yeux. Pour ne pas avoir à refaire ce rêve, sans me sentir bien pour autant. Je revois Lance en train de discuter avec cette fille, Kurt, qui me regarde comme s’il me voulait du mal. Mais dans les contes, Kurt devrait être le gentil et Lance le méchant. Mais moi, je fais quoi dans tout ça. Le loup et les cochons sont dans le même conte, le chaperon est dans un tout autre conte. Je me serais bien passé de cette histoire incroyable. Et mes cheveux, ils sont toujours aussi rouge…

Je descends du lit et me dirige à la fenêtre. D’ici, je voyais très bien la maison d’en face, celle des jumeaux. Je vois la porte d’entrer s’ouvrir, mais qui est debout à cette heure? Je vois Kurt sortir et il se dirigea vers ma maison. Il lève la tête et… oh merde! Il m’a vue. Je m’éloigne de la fenêtre et recule jusqu’à percuter le lit. Je m’assois et espère qu’il ne viendra pas jusque dans ma chambre. J’entends quelque chose frapper à ma fenêtre, mais j’hésite à aller voir. Mais je suis trop curieuse et m’avance pour voir, bien sûr, c’était Kurt. Je monte la fenêtre et regarde en bas.

-J’ai vu que tu ne dormais pas, ça va? Me demande-t-il.

-Oui, mais qu’est-ce que tu fais debout à cette heure?

-Je pourrais te poser la même question, ricana-t-il.

Je ne peux me retenir de rire.

-Est-ce que je peux entrer? Me demande-t-il un peu gêner.

De toute façon, qu’est-ce que je risque?

-D’accord, entre par derrière, je vais aller t’ouvrir.

Il par vers l’arrière de la maison, je baisse la fenêtre et me dépêche d’aller lui ouvrir. En arrivant à la porte de la cuisine, il est déjà là et me sourit. Quand je lui ouvre, il attend que je me décale pour entrer. Quand il passe à coter de moi, je sens son parfum m’enivrer de son odeur si délicieuse. Je me sens presque faiblir devant ce garçon d’une beauté incomparable.

Il rit et je repris mes esprits.  J’entends du bruit à l’étage et je me rends compte que ma grand-mère avait pu nous entendre et venait sans doute faire sûr que je vais bien. Je prends Kurt par le bras et le ramène au salon, j’attends de voir si ma grand-mère allais descendre, mais elle ne vient pas. Je me dépêche donc de monter l’escalier et pousse Kurt dans ma chambre, en refermant la porte derrière moi.

Quand je regarde Kurt, il ne m’a pas quitté des yeux une seconde. Je lui souris et va m’assoir sur mon lit. J’allume la petite lampe sur le bureau à coter de mon lit, pendant que Kurt vient s’assoir à coter de moi.

-Alors, qu’est-ce que tu viens faire ici aussi tard? Lui demandais-je.

-Je n’arrivais pas à dormir et mourait d’envie de te voir.

Je me sens rougir et baisse la tête pour éviter son regard.

-Ça me fait plaisir que tu rougis, ça me donne espoir.

-Comment ça?

-Ben je croyais que tu voulais sortir avec le loup.

-Le loup?

-Oui, le gars avec qui tu discutais assez violement devant chez toi.

-Oh, Lance… mais pourquoi l’appel-tu le loup?

-Tu… n’es pas encore au courant?

-Mais au courant de quoi?

Il me regard, surpris et en même temps indécis.

-Allez, dit moi Kurt.

Il prend ma main dans la sienne.

-Tu es aussi en danger avec lui, il nous veut du mal et je crois que tu l’as remarqué aussi.

-Je… crois que oui, mais j’aimerais avoir des réponses.

-Alors pose-moi n’importe quelle question et ça me fera plaisir de répondre, me dit-il de merveilleuse humeur.

Je ris et Kurt m’observa avec un grand sourire.

-Qui je suis?

-Le chaperon rouge, quoi d’autre.

Je me racle la gorge.

-Toi, tu es qui?

-Et bien, au lieu de te dire tout de suite qui je suis, je vais te raconter une histoire que tu connais peut-être déjà. Celle des trois petits cochons. Les trois petits cochons veulent vivre leur vie et quittent le foyer familial pour tenter leur chance dans le monde. Ils se construisent chacun trois maisons. L’une en paille, l’autre en bois et le dernier en brique. Le loup détruit d’abord la maison de paille en soufflant dessus, et le premier petit cochon s’enfuit pour se réfugier dans la maison de bois de son frère. À nouveau, le loup détruit la maison de bois en soufflant dessus. Les deux petits cochons s’enfuient et se réfugient dans la maison de briques de leur troisième frère. Cette fois, le loup a beau souffler, il ne parvient pas à détruire la maison. Furieux, il s’éloigne et revient quelques jours plus tard, décidé à attraper les trois petits cochons en entrant par la cheminée de la maison. Les petits cochons l’ont vu venir, et le troisième petit cochon, qui est le plus malin, place une marmite d’eau bouillante dans la cheminée. Le loup tombe dans la marmite et se brûle si fort le derrière qu’il repart par la cheminée et ne revient plus jamais. Mais dans notre cas, nous nous sommes installés dans une seule maison, qui est juste en face de la tienne et nous n’avons pas encore eu affaire au loup.

-Mais vous savez qui il est, vous n’aurez pas à attendre qu’il vous attaque.

-Dans ce cas-ci, je crois que ce n’est pas nous qu’il veut.

-Quoi, mais de quoi tu parles?

-Tu connais le conte du chaperon rouge?

-Et bien, ça dépend des versions.

-La mienne est qu’une fillette, est chargée par sa mère de porter à sa grand-mère malade, qui habite le village voisin, au-delà de la forêt, une galette et un petit pot de beurre. En chemin, la petite fille, qui n'a pas été mise en garde par sa mère des dangers de la forêt, rencontre un loup. Pour assouvir sa faim, il tend un piège à la fillette, qui naïvement non seulement ne s'étonne pas que le loup veuille aller lui aussi rendre visite à sa grand-mère, mais lui indique son adresse et accepte de jouer avec le loup à celui qui arrivera le premier. Bien entendu, le loup arrive le premier, ( il court tandis que la fillette prend tout son temps ), il se fait passer pour le Chaperon rouge, et dévore la grand-mère. Quand le Chaperon arrive, le loup se fait passer la grand-mère, et dévora la fillette.

-Mais Lance ne joue pas avec moi, en plus il n’est pas au courant de ce qu’il est en train de devenir.

-Tu veux dire qu’il ne sait pas qu’il est le loup?

-Et bien, il est au courant qu’il change et qu’il y a un rapport avec les deux contes. Mais il ne sait pas ce qui l’attend.

-La seule chose qu’il ne sait pas vraiment, c’est qu’il ne connait pas encore son rôle à jouer dans le futur.

-De quoi tu parles?

-Ce qui nous attend, Kélia. Notre futur, à nous cinq…