8. Vétérinaire

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Au final, on a passé le reste de l'heure et demie que Shota passait avec nous à se balader, à discuter tranquillement et à tenter de faire sourire le héros brun.
Evidemment ça n'a pas été évident, mais de temps en temps, l'ombre d'un sourire se dessinait sur ses lèvres fines. Et j'adore toujours voir ça. Surtout j'adore être le seul à le remarquer.
Quand il a dut partir, Shota s'est prit une vague de protestation, ce qui me fit plutôt rire, jusqu'à ce que quelqu'un me tire le bras. Je me tourne vers ce quelqu'un et voit Bakugo, un air exaspéré sur le visage.

Bakugo : vous pourriez p'tet en profiter là non ?
Moi : comment ça ?
Bakugo : déjà, le sauver de toute la classe, et aussi l'accompagner, pour passer du temps avec lui.
Moi : ah, pas con. Mais...t'es sûr ? Enfin, je veux dire...
Bakugo : raah, mais arrêtez d'hésiter putain !!

Soudain, il me pousse vers l'homme que j'aime, me faisant entrer dans le cercle que formait les élèves. J'en profite donc et me poste devant mon ami et écarte les adolescents, leur expliquant qu'il doit vraiment y aller.

Moi : allez, on vous laisse, passez une bonne journée les jeunes !

Sur ce, je ne laisse pas le temps à qui que ce soit de protester que j'attrape la main de Shota et le tire avec moi loin des autres, sous le regard satisfait de Bakugo.
Je garde consciemment sa main dans la mienne, même quand on s'arrête à la sortie du centre commercial.

Moi : je peux venir avec toi ? J'ai rien d'autre à faire, et ces jeunes là sont trop énergiques pour moi.
Shota : trop énergique pour toi ? Sérieux ?
Moi : ouais, je suis crevé en ce moment.
Shota : ok. Et sinon...tu comptes me lâcher la main un jour ?

Alors là, j'ai deux choix. Soit je le lâche direct sans rien dire, soit je le provoque un peu. Et là, c'est limite si j'entends la voix de Bakugo dans mon esprit me hurler de le provoquer. Bon, bah c'est partit.

Moi : pourquoi, ça te dérange ?
Shota : euh...non...mais ça fait...bah...
Moi : mmh ?
Shota : non rien, laisse tomber, fait ce que tu veux.
Moi : ok ! On va chez toi du coup ?
Shota : oui.

Je lui fais un grand sourire, récoltant ainsi un micro sourire de sa part, puis on se met en route vers chez lui, main dans la main. Franchement, j'aurais jamais pu espérer faire ça un jour.
Du coup, je profite, et me concentre sur ce que je ressens. Sa main est un peu rugueuse, à cause des bandes de tissus qu'il pratique, mais la peau du dos de sa main est douce, comme sa joue.
Il se laisse faire et ne serre pas spécialement ses doigts, mais au moins il n'essaie pas de l'enlever.
Arrivé devant chez lui, je lâche sa main, et il ouvre sa porte, et je le suis à l'intérieur. Son chat géant que j'ai déjà vu une ou deux fois lui fonce dessus et frotte sa tête aux jambes de son maître
Puis, Shota va jusque dans son salon chercher Yami. Moi, je me contente de caresser distraitement Diego, regardant Shota se baisser, puis se relever avec le petit chaton dans les bras. Son visage est toujours autant attendrit que la première fois.
Shota revient ensuite, dit à son autre chat de rester sage et qu'il revient bientôt, puis on sort tout les deux pour ensuite se rendre jusque chez un vétérinaire, pour mettre une puce à l'animal et être sûr que tout va bien.

Une fois dans la clinique vétérinaire, mon ami confie presque à contre coeur son petit protégé à la femme qui se propose pour lui, puis va s'asseoir dans la salle d'attente. Il s'assoit immédiatement, sa jambe gauche tremblant légèrement. Je m'assois donc à sa gauche, et pose prudemment ma main sur sa jambe.
Il sursaute, et tourne la tête vers moi.

Moi : t'inquiète, elle sait ce qu'elle fait. Et puis, il a l'air d'aller très bien, je pense pas qu'elle trouve quoi que ce soit d'alarmant.
Shota : c'est que...je m'inquiète toujours pour ces animaux là...je sais pas pourquoi.
Moi : c'est normal. Moi, c'est les oiseaux. Surtout les perroquets.
Shota : ha, bah je t'en achèterais un pour Noël alors
Moi : ouais trop bien !

Il me sourit, puis, sans prévenir, pose sa main sur la mienne et se met à fixer un point devant lui. Je comprends qu'il veut juste être rassuré, donc je prends sa main dans la mienne, et fixe moi aussi un point devant moi, pour ne pas l'embarrasser. On reste ainsi jusqu'à ce que la vétérinaire nous rapporte Yami, avec un petit tatouage dans l'oreille et la puce. Shota lui reprend le chat des bras, lui chuchotant à l'oreille des choses incompréhensibles pour nous, et n'écoute même pas quand la femme nous dit qu'il n'y a rien à signaler. Je remercie donc la femme, paye à l'accueil puisque Shota est toujours en mode "papa inquiet", puis le prends par les épaules et le fait sortir.
Je pense qu'il s'est même pas rendu compte de ça. Du coup, je lui dis qu'on rentre, et il hoche la tête distraitement et se met à marcher vers chez lui, automatiquement. C'est dingue ce mode automatique, c'est trop drôle. Evidemment, je le surveille quand il traverse la route, puisqu'il ne fait que fixer son animal, qui est un peu dans les vapes à cause de l'anesthésie locale qu'il a subit.

Arrivé à son appartement, il semble se réveiller et se rend compte que l'on est devant chez lui. Il ouvre donc la porte, un peu perdu, mais entre néanmoins, et je le suis. Comme toujours Diego nous accueille, Shota prend le temps de lui parler et de le caresser, puis va dans son salon recoucher Yami sur son coussin. Moi, je ferme sa porte d'entrée, puis le rejoins sur son canapé.

Shota : merci de m'avoir aidé à rentrer, j'étais complètement absorbé par Yami.
Moi : j'ai vu ça. J'ai payé pour toi, mais t'inquiète, disons que c'est le cadeau pour me faire pardonner de t'avoir ignoré.
Shota : d'ailleurs...pourquoi tu as fais ça ?
Moi : eh bien...c'est...c'est compliqué en fait...
Shota : pourquoi ?
Moi : bah...c'est pas de ta faute. Enfin, tu fais pas exprès. Donc faut pas t'en vouloir.
Shota : mais qu'est ce que je fais pas exprès ?
Moi : désolé Shota...je suis pas prêt à le dire. J'ai passé une super journée, alors je veux pas vraiment la gacher...
Shota : d'accord. Mais promet moi que tu me diras un jour.
Moi : c'est promis.
Shota : bon, on regarde un film ? J'ai acheté un film d'horreur.
Moi : non, pas un film d'horreur !!
Shota : mais si, tu vas pas avoir peur promis.
Moi : si j'ai peur je te fais un câlin, rien à foutre que t'aimes pas ça !
Shota : ok.

Quand la seconde A ship leurs profs (MHA Multiship) - [TERMINE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant