#001 : 23/10/2020, 21h45

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   Mot de l'auteure :

  Je commence ce récit en vous mettant directement dans le bain. Ce qui est raconté peut-être violent pour certaines personnes. Si les sujets des crises d'angoisse/du mal-être/de l'état dépressif/ des envies de suicide vous choquent ou vous sont particulièrement sensibles pour une raison quelconque préservez-vous et ne lisez pas à partir de l'emoji⚠️. Votre santé avant tout.

  Sur ce, bonne lecture à celleux qui restent.

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  Vendredi 23 octobre 2020, 21h45 au moment où j'ai décidé d'écrire mon ressenti sur clavier, c'est une rechute extrêmement violente après 2/3 mois où j'avais l'impression de couler des jours heureux et de mieux contrôler mes émotions.

  Que je suis naïve...

  J'ai appris il y a peut-être plus d'une heure que les salles de sport sont fermées dans ma région, qui est en alerte maximale à cause de ce foutu COVID (et oui, je dis "LE/CE" parce que flemme de faire attention à ce que dit l'Académie Française, j'ai déjà intégré les pronoms masculins depuis le début pour en parler).

- "Quel est le problème ?" Me diriez-vous.

  J'ai l'intention de devenir policière à la BPF (Brigade de Protection de la Famille). Je passe le concours l'an prochain. Je ne suis pas très douée en sport de base, alors ça faisait 2 mois que j'avais mon rythme de 3 fois par semaine en alternant cardio et muscu.

  Je veux être Gardienne de la Paix précisément. Je voulais viser plus haut dans la hiérarchie, mais je ne peux pas me permettre de faire de longues études de droit comme je l'aurai voulu car ma situation familiale/financière ne me le permet pas... Je dois trouver un emploi stable très tôt si je veux m'en sortir.

  Enfin bref, revenons-en au "Pourquoi j'écris".

  Cette annonce de fermeture des salles, dans mon cerveau/ ma perception des choses, TOUT est relié par un fil rouge sur lequel pendent mon avenir et mon présent :

(Tw ⚠️ Pensées anxiogènes

"Mais si les salles de sport ferment, je ne sais pas combien de temps cela va durer, imagine ça sera aussi longtemps que pendant le confinement voire plus, je vais perdre toute ma progression après les efforts que j'ai fait, je pouvais faire 2km en 15 minutes et soulever 18kg, je vais devoir repartir de zéro, comment je vais faire, je vais jamais être prête pour mon concours, je vais me planter, je vais me foirer alors que j'avais envie de me sortir du trou, de réussir ma vie, comment je vais faire, je ne vais jamais être policière qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire de ma vie mon Dieu je ne surmonterai jamais mes difficultés la vie m'enfonce dans mon mal-être à chaque fois..."         )

    J'ai senti mon monde s'écrouler encore sous mes pieds. Je me suis mise à paniquer. On m'a proposé comme alternative de courir dehors mais je déteste courir dehors à cause des gens qu'il faut croiser et qui nous regardent, je ne m'en sentirai pas capable...

  J'en ai discuté avec l'ami qui m'accompagne en général et j'ai vraiment cru qu'il ne me comprendrait pas (je le crois toujours un peu) et je lui ai dit de me laisser tranquille car même si il dit qu'il va m'accompagner je suis quasiment sûre qu'il ne le fera pas et qu'il me laissera seule comme une conne... J'étais tellement en colère et triste à la fois que je l'ai bloqué, tellement son hypocrisie de donnait envie de vomir.

  J'en ai parlé à mon petit-ami, qui voulait m'accompagner de temps en temps courir dehors car il sait que je déteste être seule, mais je déteste aussi courir dehors. Je lui ai répété le cheminement qui m'a amené à paniquer et à me sentir impuissante (encore). Il est tellement gentil, tellement plein de bons sentiments et d'optimisme, qu'il ne peut cependant pas totalement me comprendre quand je suis dans cet état de détresse et où j'ai besoin qu'on me rassure, alors que de 19h à 2oh nous nous sommes vus et que j'étais heureuse... J'avais peur de lui dire des choses affreuses que je pourrai regretter, alors je lui ai souhaité une bonne soirée... Il a répondu bonne soirée et n'a plus rien dit pendant 15/20 minutes, me laissant en proie à mes pensées...

(Tw ⚠️ Sujet crise d'angoisse/pensée suicidaire:

  ... Mais j'ai fini par faire une crise d'angoisse. Avec l'hyperventilation et les tremblements, j'ai cru que mon cœur allait le lâcher, noyé sous la tonne d'air qui le faisait se comprimer trop rapidement... Je me suis dit qu'il allait sûrement finir par me détester, me haïr, ne plus m'aimer à cause de mon état d'anxiété et de mal-être, me quitter/ m'abandonner comme tous les autres avant lui, me trahir et annuler le déjeuner avec ses parents prévu pour mardi... Je me suis vue de nouveau seule et je n'ai eu pu qu'une envie : recommencer à me couper les bras, en finir car je ne supporterai plus un autre échec aussi gros dans ma vie... Ça fait des mois et des mois que je suis clean, je n'ai pas arrêté de me répéter "NON" et de penser à ce chéri qui était si compréhensif envers moi et qui me rassure, je sais lire dans ses yeux que jamais au grand jamais il ne fera pas de mal, LUI. )

  Je suis un peu fière de moi. J'ai réussi à arrêter cette pensée en en parlant à ce même ami qui m'accompagne pour la salle, même si je n'avais pu retenir mes mots de colère une demi-heure avant... (J'en demande le pardon...) Il m'a un peu rassurée et a voulu m'appeler tout de suite pour m'aider. Mon copain a répondu après que je lui ai dit que non, je ne voulais pas le laisser je voulais qu'il soit là parce que j'ai peur, j'ai si peur des relations avec les autres, de mon avenir, de ce que je deviendrai... C'est un amour, et c'est un bonheur de se dire qu'il y a quelqu'un qui te tire vers le positif au lieu de t'abandonner dès les premiers pleurs comme d'autres l'ont fait...

  C'est apaisant d'écrire, ça m'a vidé l'esprit, ça m'a calmée...

Je respire.

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VIS MA VIE DE BORDERLINE.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant