#003 30/10/2020 6h47

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Désolée, ce chapitre sera encore assez sombre. Si vous êtes sensible aux pensées tristes, préservez-vous et ne lisez pas. Elles sont encore une fois assez violentes. Bonne lecture à celleux qui restent.
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  28.10.2020: Annonce du reconfinement national.

  Comment exprimer à quel point cette nouvelle me perturbe sûrement plus que la majorité des autres personnes...
  Le premier confinement, je l'ai passé seule  malade, sans quasiment sortir, dans mon 20m2... Ça a été une énorme rechute dans ma santé mentale, où je ne mangeais quasiment plus en passant parfois 2/3 jours sans une seule miette de nourriture parce que je ne ressentais ni la force ni l'envie de me lever pour me faire à manger ou boire... Où au final, j'ai perdu 4kg en quelques semaines, et 8kg par la suite car j'avais intégré ce mode de vie... Où au final j'ai vraiment craqué psychologiquement et demandé de l'aide pour une hospitalisation alors que j'avais toujours refusé parce que je n'avais plus la force de rien... (Au final, ça ne s'est pas fait car la procédure était trop longue et que j'ai mieux réussi à m'en sortir moi-même que le corps médical qui niait mes troubles et mes ressentis.)
  Je n'avais absolument pas besoin de ça, pas un reconfinement alors que j'essaie toujours de tenir sur mes jambes... Tout mais pas ça, pas toute seule sans voir la personne qui compte le plus...
  J'envoie un message à Paul lui demandant si on peut se voir le lendemain avant le confinement, parce que je ne saurai supporter que la période la plus courte possible sans le voir... Je me demande si ça ressemble à de la dépendance affective, et je n'arrête pas de me demander si c'est malsain pour lui, cruel de lui imposer ça, si ce n'est pas égoïste, si je ne devrai pas le laisser tranquille pour ne plus l'embêter avec tout...

"ÇA"

  Avec moi en gros...

  Il accepte, essayant de me rassurer au passage, même si ça ne marche pas vraiment...

29.10.2020
  Il vient me chercher l'après-midi vers 14h40, je me suis faite jolie avec du fard à paupières, du mascara, de la poudre, un nouveau t-shirt et un échantillon de parfum.
  J'aurai voulu qu'au moment où je le serre dans mes bras et l'embrasse, le temps s'arrête car je sais que le futur ne me fera pas du bien, je veux rester dans mon déni...
  On arrive chez lui, il a la sœur de son père avec son mari et ses deux enfants (il m'avait prévenue, et je préférais rester avec lui et sa famille car si on avait été que tous les deux je ne pense pas que j'aurai pu retenir mes larmes...).
  On joue à un jeu de société jusqu'à 16h20. Ensuite tout le monde décide de vaquer à ses occupations. Nous, on va dans sa chambre.
  Il n'a que son pouf parce qu'il a déplacé son matelas. On s'en contente et on s'allonge pour se câliner. Je fais ce que je peux pour me retenir de pleurer, je voudrai tellement que ça se passe bien pour le dernier jour qu'on passe ensemble avant 1 mois voire plus (parce qu'on se doute bien que ce sera plus)... Je fais ce que je peux pour le serrer dans mes bras et le câliner autant que possible... Je prie intérieurement pour que le temps s'arrête à chaque fois que son étreinte se resserre, pour que je puisse en profiter au maximum et rester dans mon déni... Je ne veux pas partir... Je n'arrive pas à me contenir et je lâche quelques larmes quand même en essayant de rester discrète pour ne pas qu'il en souffre lui non plus, je voudrai tellement le protéger de tout ce que je ressens et de l'intensité de tous ces sentiments...

  Au moment de se rhabiller, après mis mes chaussures je me souviens m'être assise sur ses genoux, face à lui, alors qu'il est assis sur sa chaise de bureau. On se câline et on s'embrasse encore, on discute un peu. Je lui dis sur le ton de la rigolade que je suis W.Bush, lui l'Angleterre, et qu'avec ou sans le soutien de l'ONU (mon foyer, la juge des enfants, mes éducateur.trice.s, ma référente sociale toujours pas arrivée) je viendrai quand même faire la guerre en Irak (rester chez lui pendant le confinement car ce n'est qu'avec lui que je veux passer ces moments difficiles... Même si il comprend le fond, il me dit qu'on ne peut pas... Les écoles restent ouvertes, j'ai cours, et je n'aurai pas le droit de venir...
 

VIS MA VIE DE BORDERLINE.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant