Un Regard Signifie Plus Qu'un Mot

Partie 4 - Son regard plein de promesses

Il ne restait plus personne aux ruines, Anne n'avait pas osé quitter les lieux avant Gilbert, inconsciemment elle avait espéré pouvoir parler au jeune homme une dernière fois. Malheureusement, jamais il ne vint vers elle, plusieurs fois dans la soirée, elle avait senti le regard de celui-ci sur elle, il lui avait même sourit timidement de loin.

La rouquine se sentait troublée à chaque fois qu'elle croisait les yeux du jeune brun, et bien entendu, le baiser qu'ils avaient échangé plus tôt était totalement la cause de ce nouveau trouble. À vrai dire elle n'avait pensé qu'à ça tout le long de la soirée, comment pouvait-elle penser à autre chose ? Gilbert l'avait embrassé, alors qu'il y a quelques jours à peine, il était bras dessus, bras dessous avec une élégante blonde. Elle n'arrivait toujours pas à le croire. Mais pour rendre tout ceci réel, elle devait avoir une discussion avec celui-ci. Et comme il ne se décidait pas à venir vers elle, et qu'il était sur le point de partir, elle prit son courage à deux mains, puis elle s'exclama peu confiante, « Gilbert ! »

Ce dernier, se retourna, et vit la jeune rouquine, qui tenait ses affaires à la main, ainsi que sa lampe, elle était aussi sur le départ, mais elle semblait attendre quelque chose.

Elle demanda, hésitante, « Je... Je me demandais si on pouvait marcher un peu ensemble ? »

Le jeune brun ne s'attendait vraiment pas à ça, alors il se dirigea vers celle-ci et répondit, surpris, « Euh, oui... bien sûr. »

Anne semblait soulagée de sa réponse, mais au moment de s'engager dans un petit chemin, elle commença à cogiter sur ce qu'elle pourrait bien lui dire. Pourtant auparavant, elle n'avait jamais de problème à parler de tout et de rien avec Gilbert, chacun comprenait les ambitions de l'autre, et ils pourraient en parler des heures s'ils le désiraient. Ils pouvaient aussi parler de sujets plus léger et en plaisanter. C'est là qu'une idée lui vint, et si elle parlait des examens ? Ce serait le meilleur moyen de commencer à parler en douceur n'est-ce pas ?

Tout à coup, elle fut coupée dans ses pensées par le jeune homme lorsqu'ils se retrouvèrent à un carrefour, « Tu veux que je te raccompagne chez toi...? », demanda-t-il avec une pointe d'appréhension.

La jeune fille visiblement surprise par cette question, savait bien aussi que selon sa réponse cela pourrait signifier quelque chose, mais elle ignorait quelle était la bonne réponse à donner à ce moment précis.

« Oui. Je-je veux dire, non. On peut se séparer à mi-chemin si tu veux, je-je ne veux pas que tu fasses un grand détour pour moi. ».

Anne était visiblement embarrassée, et au moment où elle finit sa phrase, elle était exaspérée par sa propre réponse. Une peur irrationnelle qu'il comprenne trop ses intentions, comme si elle craignait qu'il se moque d'elle sans aucune raison. Pourtant, celui-ci lui avait donné un premier baiser plus tôt dans la soirée, ses intentions à lui étaient pourtant claires. Mais elle craignait toujours quelque chose, que tout ça n'était finalement qu'un rêve, ou même que cela était le fruit de son imagination trop fertile. L'amour ne ressemblait en rien à celui écrit dans les livres après tout, comment pouvait-elle comprendre cette situation ? Une pensée pire encore lui vint, et s'il regrettait son geste, après tout un baiser ne signifiait pas forcément qu'on éprouve des sentiments ? Il suffisait de voir Jerry et Diana. Ou pire encore Billy qui embrasse la pauvre Josie, il n'y avait certainement rien de romantique dans cette dernière situation, ce n'était certainement pas de...l'amour.

« Ca ne me dérange pas de te raccompagner jusque chez toi. », affirma le jeune homme avec un petit sourire en coin.

Elle acquiesça de la tête timidement, « Bien... »

Les deux adolescents poursuivirent leur route et arrivèrent devant le lac aux miroirs, Anne n'avait toujours pas réussi à lancer une discussion, et c'était exactement pareil pour le jeune homme qui était apparemment lui aussi dans de nombreux conflits internes.