2. Aveux

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Il me lâche les épaules et m'attrape délicatement le poignet pour m'emmener chez lui. Je salue sa mère rapidement, mais je n'ai pas le temps de lui expliquer le pourquoi du comment j'ai le nez en sang qu'Iwa-chan m'entraine jusque la salle de bain. Il me fait m'asseoir sur le rebord de la baignoire, puis me tend un mouchoir.
Je le presse contre mon nez, lâchant un gémissement de douleur sur le coup, puis reporte mon attention sur mon meilleur ami. Il est accroupit devant moi, les sourcils froncés. Il ne me croit pas, c'est évident...

Moi : tu me crois pas hein ?
Iwaizumi : non, pas du tout. Mais c'est pas grave, tu me diras quand tu voudras. En attendant, je dois t'arranger ça, fait voir.

Je retire donc ma main avec le mouchoir en sang, que je pose sur le rebord de la baignoire. Il pose alors ses mains sur mon visage et examine mon nez, une grimace déformant son visage.

Iwaizumi : tu t'es pas loupé...
Moi : désolé...
Iwaizumi : arrête, ne t'excuse pas, t'as pas fait exprès. Bon, ça va te faire mal, mais après ça ira mieux. Je vais te le remettre en place à 3, ok ?

J'hoche la tête, sachant pertinemment qu'il va le faire à 2.
Mais non, il n'a même pas finit de prononcer le numéro 1 qu'il remet mon nez en place, me faisant crier de douleur.
Puis, il lâche mon visage, et m'attire contre lui tandis que je pleure à cause de la douleur. Enfin...à cause de la douleur, et surtout parce que je n'en peux plus. La douleur a ravivé en moi tout les souvenirs mauvais que je garde au fond de moi, concernant mon harcèlement, et toutes les fois où ils m'ont frappé. Rapidement, Iwa-chan se rend bien compte que je ne pleure pas à cause de la douleur. Alors il me sert un peu plus contre lui, et pose une main dans mes cheveux.

Iwaizumi : allez, raconte moi tout. Tu sais que tu peux tout me dire.
Moi : Iwa-chan...je...j'y arrive pas...
Iwaizumi : prends ton temps. Ca va aller.
Moi : non...non ça va pas aller...quand ils vont voir que mon nez est en place...ils vont le recasser...j'ai tellement peur...
Iwaizumi : qui ça 'ils' ? Qui t'a cassé le nez ?
Moi : personne, j'aurais pas du dire ça, désolé...
Iwaizumi : Oikawa, tu sais bien que tu peux tout me dire, et que je serais toujours là pour te protéger. Alors raconte moi tout. D'accord ?
Moi : d'a...d'accord...

Il me sert toujours contre lui, me murmurant à l'oreille que tout ira bien. J'ai tellement envie de le croire...tellement...
Soudainement, il me lâche, s'éloigne de moi et se lève, puis me tend la main, m'invitant à la prendre. Je le fais donc, glissant mes doigts contre les siens, et il agrippe alors ma main et me tire vers lui pour que je me lève. Il m'emmène lentement mais sûrement vers sa chambre, ses yeux ne quittant pas les miens. Ses yeux, d'ordinaire si froids ou colériques, qui cette fois me réconfortent plus que jamais.
Une fois dans cette chambre que je connais par coeur, il me fait m'asseoir sur son lit, puis me lâche pour aller fermer la porte. Puis, il vient s'asseoir à mes côtés, et m'attire vers lui pour que je pose ma tête sur son épaule.
Là, je lui raconte tout, mon récit entre coupé par mes sanglots. Plus je parle, plus je vois sa main, posée sur son genoux, se serrer, jusqu'à finir en poing, signe de sa colère.

Iwaizumi : ça fait deux ans alors...deux ans que tu te fais harceler, et tu ne m'as rien dit...
Moi : je suis désolé, je-
Iwaizumi : non, ne t'excuse pas. C'est ma faute, j'aurais du voir que tu n'allais pas bien. Pardon Oikawa...
Moi : arrête, je ne peux pas t'en vouloir...je cache trop bien mes émotions. Mais ce soir...ce soir j'ai craqué, j'en pouvais plus...je n'en peux plus Iwa-chan...
Iwaizumi : ne dis pas ça, je suis là maintenant. Je vais t'aider. Dis moi qui sont ces gars.
Moi : tu vas leur faire quoi ?
Iwaizumi : leur faire comprendre que désormais, t'as un garde du corps, qui les empêchera de même te regarder. Je te protègerais Oikawa. Je te le promets.
Moi : merci Iwa-chan...mais calme toi avant. Ok ?
Iwaizumi : je peux pas me calmer. Je peux vraiment pas, je...j'arrive pas à me dire que je n'ai rien vu...rien du tout, même pas un soupçon, rien ! C'est dingue...
Moi : tu t'en veux ?
Iwaizumi : évidement que je m'en veux ! Si tu savais à quel point...

Sentant sa voix dérailler, et son corps commencer à trembler, alors je me redresse, et me lève pour m'accroupir devant lui. Il se mord la lèvre inférieure au sang, et il a le regard rivé au sol. Ses poings sont contractés, tellement que ses jointures sont blanches, et le veine de son bras droit ressors.
Je pose alors une main sur ce bras, et l'autre sur son visage, le faisant relever la tête vers moi.

Moi : je n'aime pas te voir comme ça Iwa-chan. Fais moi un sourire, s'il te plait.
Iwaizumi : j'y arrive pas Oikawa...comment veux tu que je fasse un sourire, alors que je viens d'apprendre que-
Moi : oh mais arrête un peu ! Je te dis que je ne t'en veux pas de n'avoir rien vu ! C'est de ma faute, si je ne t'ais rien dit, ok ?! Alors pour l'amour du ciel, ou du volley, ou de je ne sais quoi, fais moi un putain de sourire !

Ses yeux se sont agrandis au fur et à mesure que je parlais. En même temps, c'est rare que j'hausse le ton contre lui. Alors, à contre coeur, il me regarde droit dans les yeux en souriant légèrement, ce fameux sourire sincère qu'il fait quand je ne suis pas en train de faire l'idiot.
Je lui souris en retour, puis me jette dans ses bras, enfouissant ma tête dans son cou.

Moi : merci Iwa-chan...
Iwaizumi : bon, on a qu'à dire qu'on est quitte ok ? Je t'en veux pas alors que tu m'as rien dit, et tu m'en veux pas alors que je n'ai rien vu.
Moi : ça me va.

"Joyeux Noël" - Iwaoi - [TERMINE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant