4. Menace

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Une fois au lycée, on fait l'entrainement normalement, sans rien dire aux autres sur le problème d'Oikawa. Il ne veut pas en parler, et je respecte sa volonté.
Il passe l'entrainement plutôt joyeusement, comme d'habitude en fait. Maintenant, ça m'étonne pas que je n'ai rien vu. Il cache tellement bien ses émotions...
Qui pourrait croire qu'en ce moment même, plus le temps passe, plus il est effrayé à l'idée d'aller en cours ? Qui pourrait croire qu'hier il s'est fait cassé le nez par une bande de mecs qui le harcèle depuis deux ans maintenant ?
Il est beaucoup plus fort qu'on ne le croit en fait. Il a craqué hier, mais depuis tout ce temps, il tenait le coup, juste pour ne pas nous inquiéter.

Après l'entrainement, on part se changer, et je vois alors les mains d'Oikawa trembler légèrement quand il boutonne sa chemise. 
Comme tout le monde est déjà partit, je m'approche de lui, et pose mes mains sur les siennes, délicatement, un petit sourire rassurant sur les lèvres.
Il sourit alors bêtement, puis me laisse fermer sa chemise. Son expression est différente maintenant qu'on est seuls.
Il a les sourcils froncés, et son regard est triste. Il ne sourit même plus.

Moi : ça va aller ?
Oikawa : je crois...
Moi : je suis là, ça va aller, ok ?
Oikawa : Iwa-chan...

Sa voix suppliante me fait sursauter, mais je n'ai pas le temps de dire quoi que ce soit qu'il fond en larme, là, devant moi. 
Un peu paniqué, ne comprenant pas pourquoi il pleure d'un coup, comme ça, je le prends encore dans mes bras, et attends qu'il se calme.
Quand c'est enfin le cas, et reste néanmoins blotti contre moi, et renifle de temps en temps.

Oikawa : désolé...quand tu m'as dit ça...j'ai eu la sensation que c'était tout l'inverse qui allait arriver...que ça n'allait pas du tout aller...qu'à partir de maintenant, tout va mal aller...
Moi : mais non, ça ira, je te le promet. Ils ne te feront plus jamais de mal, je te le promet. Allez, on y va ? Sinon on va être en retard.
Oikawa : d'accord. Désolé encore...
Moi : arg, arrête de t'excuser. Tu as le droit de craquer tu sais. Personne n'attend de toi que tu sois parfait jusqu'au bout des ongles, et tout le temps. Surtout pas moi. Je sais que tu n'es pas parfait, et je ne veux pas que ça change. Tu es très bien comme tu es, ok ?
Oikawa : oui, d'accord. Moi non plus je ne veux pas que tu changes Iwa-chan...
Moi : tu crois vraiment que je changerais un jour ? Franchement, jamais je ne me lasserais de t'engueuler pour rien.

Il se décolle alors de moi, son nez retroussé.
Je rigole en voyant ça, encore une fois la vision d'un petit chiot dans ma tête, puis ébouriffe ses cheveux pour le taquiner, chose qui fonctionne vu comme il tient à sa coupe de cheveux.
Puis, on range nos dernières affaires, et on quitte les vestiaires et le gymnase, que Oikawa ferme puisqu'il a les clés.
On se dirige ensuite vers le bâtiment principal, et je sens Oikawa se rapprocher de moi, encore légèrement tremblant. 
Il a de plus en plus de mal à me mentir sur son état maintenant que je sais tout. Tant mieux, je préfère tout savoir.
Quand on arrive dans le bâtiment des classes, on va directement à nos casiers, et on prend nos affaire pour la matinée en déposant nos sacs de sport au passage.
Oikawa salue les filles qui passent, son sourire charmeur toujours en place, comme si de rien était.
Mais soudain, son regard se fixe. Je peux lire la peur dans ses yeux marrons. Je suis donc son regard, et tombe sur un groupe de 3 garçons, qui regardent avec mécontentement Oikawa.

Moi : ce sont eux ?
Oikawa : quoi ?
Moi : les 3 mecs là bas. Ce sont eux ?
Oikawa : oui...ils n'ont pas l'air contents de voir mon nez en place...
Moi : putain, je vais les buter
Oikawa : non, attend ! Laisse tomber, ils feront rien maintenant. C'est le midi ou le soir qu'ils m'emmerdent. Allons en cours pour l'instant. D'accord ?
Moi : ok...mais je sens que je vais passer une sale journée...enfin, surtout ceux qui auront le malheur de m'emmerder.
Oikawa : mais non, reste calme, ça va aller. 

Il me sourit, puis me pousse doucement vers l'escalier menant à nos classes.
Finalement la matinée se passe normalement, vu que déjà les 3 gars ne sont pas dans notre classe, et aussi vu qu'on s'est prit une interro surprise en maths dès 8h. Disons que ça m'a bien calmé vu mon niveau légendaire en maths. Non je déconne je suis nul à chier.
Bref, après avoir foiré ce test et avoir passé le reste des cours de la matinée à me lamenter sur cette note horrible que j'aurais, la sonnerie a retentie dans le lycée, et j'ai enfin pu me lever pour aller parler à Oikawa.
Mais comme j'ai eu un temps de retard du à mon état mental déplorable, le temps que je me tourne vers sa place, il avait disparu. Je demande donc à sa voisine si elle l'a vu partir, et par où, et sa réponse a le don de raviver ma colère.

Fille : il est partit avec 3 gars qui voulaient lui parler, ils étaient très pressés. Ils sont allé vers les escaliers.
Moi : ok merci.

Putain, je vais les buter ces mecs. 
Bon, soit ils sont montés sur le toit, soit ils veulent aller dehors. Je vais aller voir sur le toit, comme ça s'ils y sont pas, je les verrais quitter le bâtiment.
Je sors donc de la classe et monte les escaliers en vitesse, puis ouvre la porte en grand, provoquant un grand bruit autour de moi.
Heureusement, ils sont bien là, sur le toit, et le bruit les a stoppé net. Surtout le grand blond qui s'apprêtait à frapper Oikawa.

Moi : lâche le.
1 : oh, et tu vas me faire quoi ?
Moi : ne me provoques pas. Lâche le tout de suite.

Etrangement, il m'obéit, et Oikawa court alors vers moi. Je le reçois dans mes bras, et constate que sa joue est déjà rouge.

Moi : Oikawa, vas-t-en, je m'occupe d'eux. Je te rejoins après.
Oikawa : non, je veux rester avec toi...
Moi : arrête tes bêtises, descends, et attend moi dans la classe. Et promets moi de ne pas revenir ici, ok ?
Oikawa : d'accord...fais attention...
Moi : promis.

J'embrasse son front doucement, puis le pousse doucement vers la porte.
Quand il est enfin partit, je me tourne vers les 3 gars devant moi, et les regarde de façon menaçante.
Le blond s'avance vers moi, ordonnant aux autres de rester en retrait. Je serre les poings, et me prépare à me défendre.
Quand il balance son pied vers mes côtés, j'attrape sa cheville au dernier moment, et arrive à le faire tomber quand il veut ramener sa jambe.
Je saisis l'occasion et me précipite pour poser un genoux sur son torse, bloquant sa respiration en appuyant fortement. Je prends son col de chemise en main et rapproche mon visage du sien.

Moi : je te préviens, si tu touches encore à un cheveux d'Oikawa, tu vas mal finir. Compris ?
1 : lâche moi connard !
Moi : mauvaise réponse.

J'appuie plus fortement, et lâche son col pour le frapper au visage. Je vois ses amis faire un pas vers moi, mais je les arrête d'un regard en leur direction.
Puis, je reporte mon regard sur le blond sous mon genoux, qui lutte pour respirer et tente de retirer mon genoux.

Moi : bon, tu m'as compris ou t'en veux encore ?
1 : c'est bon, d'accord...arrête, je peux plus...respirer...mec...
Moi : c'est bien. Bon garçon.

Je me redresse alors, l'entendant reprendre sa respiration d'un coup. Puis, je me détourne d'eux et m'en vais pour rejoindre Oikawa dans la classe.

"Joyeux Noël" - Iwaoi - [TERMINE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant